Les grands favoris de la Vuelta se sont expliqués ce mercredi, au sommet des Lacs de Covadonga, ne laissant donc aucune place aux échappés. Malgré tout, Olivier Le Gac a eu l’occasion de se projeter à l’avant, seul, pendant près d’une trentaine de kilomètres à la mi-course, avant que les grandes manœuvres ne débutent. Repris dans l’avant-dernière ascension, le Breton a ensuite terminé à son rythme vers la mythique ascension où Thibaut Pinot avait triomphé en 2018.

« Une belle journée malgré tout », Olivier Le Gac

Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les coureurs voyaient ce mercredi se dresser l’une des deux grandes étapes de montagnes restantes sur cette Vuelta 2021. Avant les 5000 mètres de dénivelé prévus jeudi vers l’inédit Altu d’El Gamoniteiru, près de 4500 étaient à arpenter aujourd’hui vers la plus traditionnelle ascension des Lacs de Covagonda. Sur le chemin, deux montées de La Collada Llomena figuraient aussi au menu du peloton. Et malgré de nombreuses tentatives en début de course, aucun groupe n’est parvenu à s’extraire avant le premier passage de l’ascension, situé après 80 kilomètres de course. « Ça a bataillé un moment pour prendre l’échappée, comme tous les jours, relatait Thierry Bricaud. On a de nouveau essayé de la prendre, d’abord avec Arnaud et Olivier, puis avec Kevin, et finalement Olivier a été le plus opportuniste ». Le Breton a ainsi réussi à se hisser en tête de course après près de deux heures à haute vitesse. « On avait envie d’être devant, d’être offensifs, affirmait-il. On est d’abord sortis à six avec Arnaud, et il m’a fait très mal ! J’ai soufflé un coup, puis j’ai essayé d’y retourner au pied de la deuxième ascension répertoriée du jour ». Il s’est alors retrouvé dans un groupe d’une vingtaine d’hommes, emmené par la formation UAE Team Emirates, mais sans réelle marge sur le peloton. Le groupe de fuite a ainsi passé le sommet avec une petite minute d’avance, et sur une chaussée légèrement détrempée, le Brestois a dès lors faussé compagnie à ses collègues d’échappée.

« J’étais plutôt à l’aise dans la descente et je suis sorti tout seul, racontait-il. J’attendais un peu de soutien de l’arrière, mais j’ai vu que ça ne rentrait pas donc je me suis dit « mort pour mort, autant y aller jusqu’au bout ! ». Au fil de la descente, j’ai vu que c’était glissant, qu’il y avait quelques gouttes, donc j’ai insisté en me disant qu’on ne savait jamais ce qui pouvait se passer derrière ». Au bas de la descente, le Breton comptait alors trente secondes d’avance sur le reste de l’échappée, bientôt avalé par le peloton. Seul en tête pendant trente kilomètres, il a même pu aborder la deuxième ascension de la Collada Llomena en solo avant d’observer le retour d’un groupe maillot rouge très nerveux. « Après, il y a eu la grosse bagarre et j’ai rallié l’arrivée comme je le pouvais, glissait-il dans un sourire. C’est une belle journée malgré tout »« Il a fait une belle étape, confirmait Thierry Bricaud. Le scénario de la journée fait qu’il n’y avait rien à espérer car les coureurs du général ont provoqué la décision. Il espérait sûrement que l’échappée soit moins conséquente et qu’elle prenne plus de temps, mais ça n’a pas été le cas puisqu’Ineos a immédiatement mis en route. Dans l’esprit, néanmoins, c’était bien ».

« On va continuer d’entrer dans la bagarre », Thierry Bricaud

Après avoir suivi une offensive d’Egan Bernal à soixante kilomètres de la ligne, Primoz Roglic s’est plus tard adjugé l’étape en solitaire, récupérant ainsi le leadership du général. Anthony Roux a été le premier coureur de la Groupama-FDJ à en terminer au sommet des Lacs des Covadonga, mais tout le monde a sereinement fini dans les temps impartis. « Ils ont simplement géré pour rentrer à bon port, complétait Thierry Bricaud. Ils n’ont jamais été en difficulté, mais ont bien ferraillé derrière ». Ce sera encore le lot de beaucoup de coureurs ce jeudi à travers les 163 kilomètres de course. « C’est un copier-coller d’aujourd’hui, expliquait Thierry. Maintenant que le général est un peu éclaté, et que Roglic a repris le maillot, on peut penser que ça va se poser un peu et que l’échappée pourra aller au bout. On va continuer d’entrer dans la bagarre et essayer de se glisser dans la bonne échappée ». Un discours appuyé par l’homme du jour. « On va essayer d’y retourner, concluait Olivier. D’autres coureurs dans l’équipe sont capables d’y aller et la forme générale est bonne. On va essayer de se faire plaisir et de réaliser le meilleur résultat possible. Il y aura peut-être un peu plus de chances en fin de semaine, car nous ne sommes pas de vrais grimpeurs… On va en tout cas donner le meilleur à chaque fois et on verra où cela nous mène ».  

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