Deuxième Grand Tour de la saison – une fois n’est pas coutume ! -, le Tour d’Italie a démarré ce samedi par un contre-la-montre assez spécial en Sicile. Entre Monreale et Palerme, un parcours en bonne partie descendant était proposé aux coureurs, dont les performances ont pu être altérées par une météo changeante. L’Australien de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ Miles Scotson a lui su tirer son épingle du jeu pour signer un joli top 10 dans ce chrono inaugural.

« Réussir le chrono parfait était compliqué aujourd’hui », Miles Scotson

« Ça y est, c’est lancé ! » s’est réjoui Arnaud Démare ce samedi après-midi, après en avoir terminé de son contre-la-montre dans les rues de Palerme. Le Giro 2020, délocalisé de mai à octobre en cette saison particulière, est en effet sur les rails. Et si le Grand Départ à Budapest n’était plus d’actualité, le chrono inaugural lui restait en vigueur sur les routes sicilienne. « C’était un contre-la-montre très particulier, rappelait d’ailleurs Sébastien Joly. Ça montait pendant un kilomètre dans un village assez pittoresque (Monreale) et il y avait ensuite une très longue descente pour revenir sur Palerme. C’était aussi très particulier en raison du vent. Il y a presque eu une tempête la nuit dernière, et ça soufflait encore très fort ce matin. Pendant la reconnaissance, les mecs descendaient à quasiment 100 km/h avec leur vélo de chrono. Ça allait très très vite ». « Le premier objectif était d’arriver sur la ligne sans chute, indiquait ainsi le Suisse Kilian Frankiny, premier coureur de l’équipe à prendre le départ de l’étape. Il valait mieux perdre 10-20 secondes dans cette première étape que se retrouver à terre ».

Encore omniprésent durant la première moitié de l’après-midi, le vent a notamment accompagné Miles Scotson durant son exercice, peu après 14 heures. « Ça soufflait un peu moins fort, et ça descendait aussi moins vite car la gestion rentrait en ligne de compte, expliquait Sébastien. Il y avait quand même une partie très exposée en entrant dans Palerme avec un fort vent de côté. Dans cette portion, Miles, que je suivais, a été bien chahuté ». Pour autant, l’Australien a tenu bon et s’en est allé signer le cinquième temps provisoire. « Ce n’était pas parfait, analysait le rouleur à chaud, mais j’ai réussi à mettre en place ce que je voulais aujourd’hui : à savoir partir fort plutôt que de regretter plus tard de ne pas être parti assez vite. Au final, je pense que j’y ai été trop fort, car j’ai vraiment souffert dans les trois derniers kilomètres. Ceci étant dit, je pense qu’il était mieux d’exploser sur le tard plutôt que d’avoir de regrets vis à vis du départ. C’était un chrono assez technique et le vent a rendu le tout assez dangereux. C’était un chrono difficile à appréhender au bout du compte, et réussir le contre-la-montre parfait aujourd’hui était, je pense, compliqué pour tout le monde ».

« Ce chrono est une illustration de sa progression », Sébastien Joly

Après l’arrivée de l’ensemble des concurrents de ce Giro 2020, Miles Scotson n’a reculé que de quatre rangs pour finalement se classer neuvième de cette première étape. « C’est une très belle performance pour lui et pour toute l’équipe, abondait Sébastien. Cela permet de donner une bonne dynamique, de partir du bon pied. Tout le monde était très content. Ce chrono est une illustration de sa progression depuis l’année dernière. Son rôle a vraiment évolué depuis le Giro 2019, où il était là pour rouler bien en amont. Désormais, il a pour mission de mettre le train dans les bonnes dispositions dans le final des courses. Avec ce rôle, il montre aussi toutes ses qualités, et il est important pour nous ». Autre belle cartouche pour l’étape du jour, et avant-dernier coureur du plateau à s’élancer, l’ancien champion de France Benjamin Thomas n’a pas hérité des mêmes conditions météorologiques et n’a donc pu se hisser dans le haut du classement. « Je pense que le vent a fait de grosses différences, confiait le Français. J’ai passé l’après-midi à voir des mecs danser sur le vélo, mais le vent s’est vraiment couché sur la fin. Je n’en ai quasiment pas eu personnellement, et c’était presque un désavantage aujourd’hui. Cette première occasion est manquée mais il y a encore deux chronos ».

Pour sa part, l’actuel champion de France – sur route – Arnaud Démare n’a pas joué le tout pour le tout aujourd’hui. « Quand on a vu certains se faire bousculer par le vent, nous avons dit à Arnaud de ne pas prendre trop de risques, car l’objectif aujourd’hui était surtout de lancer le Giro, disait Sébastien. Cet objectif a été atteint ».« C’est un beau chrono et je pense que j’ai été assez chanceux par rapport au vent, indiquait Arnaud. Les jambes étaient bonnes mais pas exceptionnelles. Je me suis assez vite retrouvé très loin des temps de Miles, alors je n’ai pas insisté ». Dimanche, en revanche, le sprinteur picard pourrait davantage se tester dans l’arrivée en bosse à Agrigento. « Je vais essayer, a-t-il prévenu. Je ne sais pas si ça passera, mais il n’y aura pas de sprint le lendemain, donc je le ferai à fond, pour voir ».« Ça lui permettra de voir où il en est physiquement, concluait Sébastien. Ce ne sera pas une grosse mise en place, simplement un peu de placement en fonction de ses sensations ».

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