Il s’en est fallu de peu pour que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ réalise le doublé sur le Tour de l’Ain ce mardi. Au lendemain de la victoire de Jake Stewart, Michael Storer s’est en effet montré parmi les plus costauds dans le Col de Portes, à l’occasion de la deuxième étape. L’Australien n’était même plus accompagné que de Jefferson Cepeda à l’entrée dans le dernier kilomètre, mais au terme d’un sprint à l’arrachée, il a été contraint de s’incliner sur le fil. Le grimpeur de 26 ans a malheureusement glissé à peine la ligne d’arrivée franchie, en raison du sol détrempé, mais s’est relevé sans blessures sérieuses. Il s’élancera lors du troisième acte en tant que deuxième du général. Au classement, Rudy Molard pointe lui au cinquième rang après sa cinquième place du jour.

Changement de profil ce mardi sur le Tour de l’Ain. Après un acte d’ouverture plat comme la main, le peloton s’attaquait aux premiers reliefs lors d’une deuxième étape incluant principalement le Col de Portes (7,8 km à 6,6%) dans les trente derniers kilomètres d’une journée qui n’en comptait que cent-vingt-quatre. « Comme lundi, on voulait être vigilant au départ et l’objectif était de ne pas laisser partir trop de monde, soutenait Benoît Vaugrenard. On voulait aussi garder Michael au chaud car il nous avait annoncé qu’il était en forme, donc on lui a fait confiance. Il n’y en a finalement eu que trois échappés, puis on a laissé faire un peu EF Education-EasyPost, qui avait deux leaders sur cette étape ». Mads Ostergaard Kristensen (Leopard TOGT), Thomas Devaux (St Michel-Mavic-Auber93) et Maxime Jarnet (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole) ont dès lors animé la journée, et pu compter jusqu’à trois minutes d’avance dans la première partie de course. À la suite de l’ascension du Col des Fosses, après cinquante kilomètres, le peloton a engagé la chasse de manière plus prononcée et s’est alors présenté avec deux minutes de retard dans les contreforts du Col de Portes, à trente bornes du but. Un premier écrémage s’est opéré dans la côte de Saillonnaz, mais cinq coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ étaient encore présents parmi une cinquantaine d’hommes avant d’attaquer la principale difficulté du jour.

« Les gars ont fait un travail formidable », Michael Storer

Dans la courte transition, les protégés de Benoît Vaugrenard ont alors repris les commandes. « Je me sentais bien aujourd’hui et j’ai demandé aux gars de durcir dans la dernière montée, expliquait Michael. Ils ont fait un travail formidable ». « Jake et Enzo ont notamment fait un gros travail, mais tous les gars ont bien bossé, complétait Benoît. Michael avait annoncé qu’il marchait fort, mais on était quand même dans l’inconnue car il était en reprise. Il a assumé, et c’est bien qu’ils aient pris des initiatives ensemble, en se parlant ». Après un relais du maillot jaune en personne puis d’Enzo Paleni, Reuben Thompson a couvert les premières attaques et repris le dernier survivant de l’échappée, Thomas Devaux, à vingt kilomètres du terme. Dans la foulée, Hugh Carthy a lancé les hostilités parmi les favoris, mais Michael Storer a été prompt à répondre. Très vite, l’Australien de la Groupama-FDJ s’est isolé avec le Britannique, mais aussi Jefferson Cepeda et Kenny Elissonde. Il a d’abord opéré le forcing pour distancer le reste du peloton, puis s’est laissé aller à quelques accélérations dans les quatre derniers kilomètres de montée. S’il a par moments pu se délester de certains de ses rivaux, il n’a toutefois pu se détacher en solitaire. À la suite d’une ultime estocade à l’approche du sommet, il a simplement pu prendre dix mètres d’avance qui ont par la suite été bouchés. « Il ne manquait pas grand-chose, assurait Benoît. Peut-être un peu plus de pente ou une montée un peu plus longue… Il était très fort dans la dernière ascension, sans doute le plus fort. On a vu qu’il était à deux doigts de les sortir. Ça nous aurait arrangé que l’arrivée soit en haut, mais c’est le vélo ! »

« On n’a fait zéro faute », Benoît Vaugrenard

À la bascule, Michael Storer s’est donc retrouvé avec les équipiers Carthy et Cepeda, tandis qu’Elissonde naviguait à une quinzaine de secondes et Rudy Molard à plus de trente au sein d’un groupe de poursuite. « Je savais que je devais faire attention à ne jamais me retrouver en dernière position avec les deux coureurs d’EF », ajoutait Michael. Le trio ne s’est ainsi pas lâché d’une semelle dans la descente, mais Carthy a chuté à trois kilomètres du but, laissant ainsi l’Australien et l’Équatorien se disputer la victoire, au sprint. En tête dans le dernier kilomètre, Michael Storer a attendu les 150 derniers mètres pour produire son effort. « Je savais que ce serait serré et j’ai préféré lancer », disait-il. Cela n’a pourtant pas été suffisant pour contenir Cepeda, vainqueur pour quelques centimètres. Battu de justesse, le représentant de la Groupama-FDJ s’est qui plus est retrouvé au sol juste après la ligne après un contact avec l’Équatorien. « Je pense qu’il n’y a pas de faute du vainqueur, commentait Benoît. Ils se sont simplement un peu touchés, et la route était très humide en plus d’une petite courbe à l’arrivée. Il n’y a pas de sanction à prononcer. Michael a fait le sprint qu’il devait faire, mais il est tombé sur plus rapide. Le gros regret, c’est finalement la chute. Il est brûlé et égratigné au niveau des côtes et de la hanche. Il n’a rien de cassé mais une chute n’est jamais anodine. Il faut être vigilant. On verra demain matin. On espère qu’il sera bien remis et qu’on pourra passer à l’attaque et tout faire pour gagner le général ».

L’équipe s’élancera d’ailleurs avec plusieurs cartes mercredi. Michael Storer occupe désormais la deuxième place du général à quatre secondes de Cepeda, tandis que Rudy Molard est cinquième à quarante-sept secondes et Reuben Thompson quinzième à 51 secondes. « On a été battus mais on n’a fait zéro faute et c’est le principal, concluait Benoît. Ce sera plus dur demain, avec des ascensions toute la journée. Ça se fera à l’usure, sur à peine 130 bornes. Ça va être très intense, et s’il est bien remis de sa chute, c’est un terrain qui conviendra mieux à Michael ».

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