C’est au Plateau de Solaison que le Critérium du Dauphiné 2022 s’est clôturé ce dimanche après-midi. Dans une huitième et dernière étape courte mais dynamique, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a d’abord visé la victoire en envoyant Michael Storer et Bruno Armirail à l’avant. L’Australien a profité d’un gros travail de son collègue français, mais il n’a rien pu faire face au retour du peloton dans la dernière ascension, se contentant alors de la 19e place et du prix de la combativité. En difficulté aujourd’hui, David Gaudu n’a pas été en mesure de tenir le rythme des meilleurs et a finalement hérité de la dix-septième place au général final.

« On avait peu d’espoir, mais on se devait d’essayer », Michael Storer

Entre Saint-Alban-Leysse et le Plateau de Solaison, il ne restait que 138 kilomètres à parcourir pour boucler le Critérium du Dauphiné, mais sur le chemin, pas moins de 3800 mètres de dénivelé étaient à avaler. Après un début d’étape accidenté, il fallait surtout arpenter le Col de la Colombière et l’ascension du Plateau de Solaison dans le final pour arriver au terme de l’épreuve. À l’occasion de cette dernière journée de course, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ nourrissait un double objectif : l’étape et le général. C’est pourquoi, dès les premières pentes du jour, Bruno Armirail et Michael Storer se sont tous deux extirpés du peloton pour se glisser dans l’échappée. Celle-ci ne s’est toutefois pas envolée immédiatement, et il leur a fallu batailler pendant près de vingt kilomètres, Col de Plainpalais (9 km à 6,5%) inclus, pour enfin se détacher nettement du peloton. L’écart s’est ainsi porté à deux minutes… mais pas bien plus. À l’arrière, l’équipe du maillot jaune Primoz Roglic a ainsi maintenu la pression, ne laissant aucune marge aux quinze coureurs de tête. Au pied du Col de la Colombière (12 km à 5,7%), l’avance de l’échappée n’était même plus que d’une minute trente, et Bruno Armirail s’est alors posté en tête du groupe pour augmenter le tempo. L’échappée s’est scindée et son avantage est repassé au-delà des deux minutes. Après un énorme relais, l’Occitan s’est écarté à trois kilomètres du sommet, et Michael Storer a basculé un peu plus haut en compagnie de George Bennett, Jan Hirt, Laurens De Plus, Eddie Dunbar et Kenny Elissonde.

Malheureusement pour les fuyards, le paquet a lui aussi accéléré et l’écart était ainsi ramené à 1’30 au sommet. Après une longue descente et un morceau de plat, ce n’est même qu’avec un léger pécule d’une minute que les hommes de tête ont entamé l’ascension du Plateau de Solaison (11,4 km à 9%). Storer s’est alors montré parmi les plus costauds à l’avant, mais le groupe des favoris, réduit à peau de chagrin, le reprenait lui et les autres à sept kilomètres de l’arrivée. « C’était une journée très difficile, et malheureusement, Jumbo-Visma a roulé trop vite derrière, commentait l’Australien. On avait peu d’espoir, mais on se devait d’essayer. J’ai parlé avec Bruno, et on devait donner un coup de collier dans le Col de la Colombière. On a quand même roulé vite aujourd’hui, les valeurs de puissances produites le montrent, mais ce n’était pas assez pour tenir à distance Jumbo-Visma ». Une fois repris, Michael Storer a rejoint la ligne d’arrivée à son rythme, en dix-neuvième position, se voyant aussi récompensé du prix de la combativité. « On n’a pas été ridicules, on a pesé sur la course, affirmait Frédéric Guesdon. Le problème est que le peloton n’a rien laissé à l’échappée, ce qui a évidemment contrarié nos plans pour l’étape. Bruno et Michael ont fait tout ce qu’il fallait, il n’y a rien à dire. On n’a pas de regrets. Ils ont juste été battus par plus forts, qui étaient aujourd’hui les mecs du général. Jumbo-Visma avait décidé de jouer l’étape, donc on ne peut pas être déçus de ce point de vue ».

« Il va falloir rebondir », David Gaudu

David Gaudu, en revanche, a connu une journée plus délicate en conclusion de ce Critérium du Dauphiné. Bien présent dans un petit peloton d’une trentaine d’hommes avec Kevin Geniets, Bruno Armirail et Rudy Molard au pied du Plateau de Solaison, le grimpeur breton a assez vite été contraint de laisser filer les favoris. « Il y a des jours où ça ne va pas, où le corps dit non. Aujourd’hui était l’une de ces journées, commentait brièvement le jeune homme. J’ai essayé de m’accrocher mais je me suis malheureusement aperçu que ça ne le faisait pas. Je suis très déçu, et je m’excuse auprès de l’équipe. Il n’y pas grand-chose d’autre à dire. Il va falloir rebondir et se reposer. La troisième semaine du Tour est encore loin ». Arrivé sur la ligne en compagnie de Rudy Molard et Kevin Geniets, David Gaudu a finalement pris la dix-septième place du général, loin de son objectif matinal de podium. « On espérait remonter au général avec David, mais ça ne s’est pas passé comme on l’aurait souhaité, ponctuait Frédéric. C’est le sport, et aujourd’hui ça n’a pas penché de notre côté. Il a eu une journée sans, on est déçus, mais il ne faut pas oublier qu’il n’avait pas couru depuis longtemps. Au bout du compte, on ne s’en sort pas si mal non plus sur ce Critérium du Dauphiné. On a gagné une étape et bien figuré tous les jours. Il faut retenir le positif, le bilan reste très correct et l’objectif reste malgré tout le Tour. Il faut garder le moral et il reste un peu de temps pour peaufiner tout ça ».

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