Au lendemain de la première journée de repos, le Tour d’Espagne a redémarré ce mardi par une étape sans grand répit en direction de Villanueva de Valdegovia. Une nouvelle échappée conséquente, à laquelle a participé Matthieu Ladagnous, a eu l’occasion de batailler pour la victoire d’étape. Cette fois-ci, le Canadien Michael Woods l’a emporté. Une minute plus tard, le petit peloton des favoris a franchi la ligne avec David Gaudu et Bruno Armirail en son sein. Point noir du jour côté Groupama-FDJ, l’abandon de Romain Seigle en raison de douleurs abdominales aigües.

« J’ai essayé de me faire plaisir », Matthieu Ladagnous

Si certains espéraient une reprise en douceur pour entamer la deuxième semaine de la Vuelta, ils ont assurément été déçus. Ce mardi, les 160 kilomètres et deux ascensions du Puerto de Orduña ont été couverts à toute allure. Conséquence, tout d’abord, à une échappée qui a mis plus de cinquante kilomètres à se dessiner. Ce n’est que quelques instants avant la première montée du parcours qu’un groupe d’une quinzaine d’hommes a réussi à créer une véritable brèche. Au sein de ce groupe, Matthieu Ladagnous représentait la formation Groupama-FDJ. « Je n’étais pas forcément très bien aujourd’hui mais je me suis retrouvé devant, expliquait simplement l’intéressé. Au début, il n’y avait pas trop de grimpeurs dans le groupe, mais certains sont ensuite revenus de l’arrière, comme Alejandro Valverde ». C’est notamment la présence de l’ancien champion du monde à l’avant, pointé à seulement trois minutes au classement général, qui a conduit à une journée effrénée. L’équipe Ineos du leader Richard Carapaz n’a jamais levé le pied et l’écart n’a jamais atteint de seuils très élevés.

Ce sont finalement plus de trente coureurs qui ont tenu tête au peloton jusqu’au pied de l’ascension finale, dans laquelle Michael Woods s’est d’abord isolé avant de voir le retour d’un quatuor. « Je me suis laissé amener par le groupe jusqu’au pied du dernier col, reprenait Matthieu Ladagnous, qui n’a dès lors pas pu lutter face aux meilleurs grimpeurs. C’est toujours agréable de passer une journée devant, même si c’est évidemment plus délicat quand on n’a pas de bonnes sensations. J’ai profité de la journée, j’ai essayé de me faire plaisir malgré la condition du jour, et je suis quand même content ». Le Palois a finalement été rattrapé par le groupe des favoris dans la seconde ascension du Puerto de Orduña, qui n’a pas créé de dégâts pour le classement général. « C’est allé plein pot toute la journée, du départ à l’arrivée, rappelait toutefois Franck Pineau. Il y en avait un peu de partout, mais nous n’avons jamais été en panique. Les gars ont encore très bien entouré David. Nous n’avons jamais été en souffrance plus que ça aujourd’hui. Bruno Armirail et tous ses collègues ont été très bons autour de David, et Matthieu a pris le coup de quatorze au début. Tout ça va dans le bon sens ».

« Romain souffrait énormément », Franck Pineau

À l’arrivée, Michael Woods s’est donc offert la victoire et le peloton maillot rouge en a terminé 56 secondes plus tard, avec Bruno Armirail et David Gaudu, désormais 17e du général. Si le Breton n’a eu aucun souci à boucler l’étape du jour, son compère Mickaël Delage a été plus en délicatesse ce mardi et a fini l’étape en dernière position en compagnie de Jakub Mareczko, à près de 30 minutes. « Il est extrêmement courageux, saluait Franck. Il est arrivé ici avec seulement deux courses dans les pattes après sa chute en Pologne et sa longue immobilisation. Il se bat comme un diable. Aujourd’hui, cela a été plus difficile car la course était tellement rapide qu’il ne valait mieux pas être dans un jour sans. Il s’est retrouvé tout seul, ça a été compliqué mais il arrive quand même dans les délais. J’espère qu’il va bien dormir et bien récupérer car il a fait quasiment 130 bornes tout seul ». En revanche, Romain Seigle n’a pas été en mesure d’aller au bout de cette septième étape. « Il avait mal un peu mal au ventre ce matin, précisait Franck, et il s’est rapidement retrouvé sans forces en course. Il avait très froid puis très chaud. Il tremblait et il ne pouvait pas continuer comme ça. Même si l’étape avait été plate, il aurait eu du mal à tenir car il souffrait énormément ». Le groupe est donc malheureusement réduit à six unités ce mardi soir, mais l’état d’esprit reste combatif à la veille d’une belle arrivée au sommet de l’Alto de Moncalvillo. « David n’a pas été en difficulté aujourd’hui et il a dû rester le plus tranquille possible en prévision de demain, concluait Franck. S’il continue de bien progresser comme c’est le cas depuis plusieurs jours, cela devrait donner une belle étape ».

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