Deuxième jour de course, et deuxième échappée pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Après Lewis Askey dimanche, c’est Matteo Badilatti qui est parvenu à se glisser à l’avant ce lundi sur le Tour de Suisse. À Aesch, au terme de près de 200 kilomètres de course accidentés, l’échappée a même eu raison du peloton, mais seul Andreas Leknessund a été capable de résister, Matteo Badilatti ayant lui été décroché à vingt kilomètres du but. Comme la veille, Stefan Küng s’est flanqué de la septième place, au sprint, au sein d’un peloton réduit de moitié. Le spécialiste du contre-la-montre occupe désormais la cinquième place du général.

Comme à l’occasion de l’étape d’ouverture, c’est un profil bosselé qui attendait les coureurs ce lundi lors du deuxième acte du Tour de Suisse. Cela ne voulait donc dire qu’une chose. « On envisageait ce matin que l’échappée puisse aller au bout, donc il nous fallait absolument un coureur devant », introduisait Philippe Mauduit. Dans un départ assez casse-pattes, la décision ne s’est naturellement pas faite immédiatement, et c’est donc après une trentaine de minutes de lutte qu’un groupe de dix hommes a réussi à créer une brèche. « Ce n’est jamais évident de savoir qui va réussir à la prendre, poursuivait Philippe. Finalement, Matteo était dedans, et sur une étape avec des montées comme celle-ci, c’était plutôt pas mal ». « Ça a été difficile de prendre l’échappée, car le départ a été très rapide », soulignait l’intéressé. En tête, le grimpeur helvète a été accompagné de Matthew Holmes (Lotto-Soudal), Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies), Michael Schär (AG2R-Citroën), Andreas Leknessund (DSM), Jonas Rutsch (EF Education-Easy Post), Leonardo Basso (Astana), Joel Suter (UAE Team Emirates), Claudio Imhof et Simon Vitzthum (Suisse). Une fois détachés, les attaquants ont pu se construire une solide avance d’environ quatre minutes, avance même étendue à six minutes après la première ascension répertoriée de la journée, à soixante-dix bornes du terme. L’échappée s’est ensuite réduite à sept membres, qui ont abordé l’ascension d’Eichenberg, à 45 kilomètres de l’arrivée, avec un bel avantage d’environ cinq minutes. Matteo Badilatti a dès lors eu quelques difficultés à suivre.

« J’ai fait de mon mieux avec les moyens du jour », Matteo Badilatti

 « J’ai remarqué dans le final que je n’avais plus grand-chose dans les jambes, donc quand ils ont accéléré, j’ai pris mon rythme et j’ai réussi à revenir la première fois, indiquait-il. Malheureusement pas la deuxième ». Rentré sur un quintette dans la transition vers la dernière montée répertoriée du jour, le Suisse a donc été trop court quand le Challpass (6,3 km à 6,2%) s’est présenté à vingt bornes du but. « Je n’avais pas de bonnes jambes, mais j’ai essayé, j’ai tenté ma chance et j’ai fait de mon mieux avec les moyens du jour, expliquait-il. C’est bien sûr décevant, mais j’ai fait ce que j’ai pu. Je n’ai pas de regrets, on a essayé de tirer profit de la situation, et on retentera. Personnellement, j’ai passé une mauvaise journée hier, ça allait un peu mieux aujourd’hui, mais ce n’était pas encore ça. Ça ne peut que s’améliorer au fil des jours ». Matteo Badilatti a donc été rattrapé dans la dernière ascension tandis qu’Andreas Leknessund parvenait à tromper le peloton un peu plus tard.  Au sein de la meute, Stefan Küng s’est mêlé au sprint pour signer une solide septième position. « Malheureusement Matteo est tombé sur des coureurs plus forts que lui et Leknessund a fait un gros numéro pour finir, récapitulait Philippe. Derrière, l’équipe était au service de Stefan et de Thibaut, et ça a été une journée plutôt calme dans le peloton. Stefan a pris la septième place et cela confirme ce qu’il a fait hier. Il n’a pas couru depuis Paris-Roubaix et on voit qu’il a bien travaillé pour arriver en forme ici sur le Tour de Suisse et sur ses prochains objectifs ». À la veille d’une étape encore favorable aux baroudeurs mardi, le double champion d’Europe du contre-la-montre se situe au cinquième rang du général, à dix secondes du leader Stephen Williams.

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