avec Sébastien Reichenbach

« Ma progression est évidente »

Engagé cette saison par l’équipe FDJ pour être le lieutenant de Thibaut Pinot en montagne, Sébastien Reichenbach est l’une des grandes révélations de la saison. Même s’il a été contrarié par un ennui de santé pendant le Critérium du Dauphiné, le Suisse sera bien l’une des cartes maîtresses du Trèfle en juillet. Sébastien nous dit comment il appréhende cette échéance.

Sébastien, as-tu bien récupéré du Critérium du Dauphiné ?

En début de semaine, j’ai eu besoin de souffler un peu. Ce ne fut pas une bonne semaine pour moi et comme vous l’avez vu, j’ai été à la peine. J’ai préféré faire des tests médicaux qui on révélé la présence d’une bactérie à l’estomac et c’est ce qui m’a plombé la semaine. Je suis un traitement antibiotique mais je suis soulagé d’avoir trouvé quelque chose, une explication à mes mauvaises sensations. Néanmoins, je respecte le programme d’entraînement qui avait été fixé pour cette semaine. Cette histoire est juste un contretemps.

Comment appréhendes-tu tes six premiers mois au sein de l’équipe FDJ ?

Ça se passe vraiment très bien. Dès le premier stage, au début de l’hiver, j’ai trouvé ma place. Je suis à l’aise dans cette équipe dont j’apprécie la manière de travailler, sa façon de toujours faire en sorte de progresser. C’est aussi pour ça que j’ai fait de bonnes performances, par exemple dans Tirreno-Adriatico ou le Tour de Romandie.

Tu connaissais Thibaut Pinot avant de devenir son lieutenant ?

Oui, dans le peloton les coureurs francophones se parlent, je l’avais déjà côtoyé. C’est la première fois et la première année que je travaille ainsi auprès d’un leader et j’y prends beaucoup de plaisir. Moi, je n’ai pas la pression du résultat mais j’aime me livrer à fond. Lui et moi avons trouvé rapidement la manière de bien fonctionner.

Thibaut te surprend parfois ?

Oui parce qu’il est toujours au top. C’est même incroyable qu’il soit à bloc dans toutes les courses qu’il dispute, toute la saison. Il a été un peu en retrait au classement général du Critérium du Dauphiné mais il a quand même réussi, au caractère, à gagner l’étape reine après une sacrée journée devant. Il a fait du bien à ses équipiers, à toute la formation FDJ.

Quel résultat peut-il obtenir dans le Tour de France cette année ?

Il a les capacités d’intégrer le Top 5 sans que certains favoris n’abandonnent comme en 2014. A la pédale, c’est le Top 5 pour lui. Après, il faut voir les circonstances de course… Thibaut a du métier, il va encore monter en pression. Dans le Critérium du Dauphiné, il était un peu en retrait mais il ne faut pas oublier son objectif : être au top dans la troisième semaine du Tour et disputer les Jeux Olympiques dans sa meilleure condition. Dans sa tête, c’est clair !

Il semble que le groupe qui l’entoure soit très soudé ?

On se côtoie de plus en plus, on est très proches mais c’est vrai que ce groupe se retrouve très souvent dans les mêmes courses. Je m’entends bien avec tout le monde, avec Anthony Roux, avec William Bonnet… on forme une bonne bande de copains !

Comment appréhendes-tu le Tour de France qui se présente ?

Je l’ai fait une fois, en 2014. J’avais été victime de deux chutes qui m’avaient handicapé mais j’avais réussi à atteindre Paris et à finir mon premier Grand Tour. L’an passé j’ai disputé le Giro mais j’avais abandonné en troisième semaine. Ce Tour de France 2016 est très difficile. Nous avons reconnu les étapes de la troisième semaine et nous franchirons des cols très longs avec des pourcentages élevés. D’ordinaire, nous trouvons ce type de difficultés dans les Pyrénées et des cols moins longs dans les Alpes. Certains jours, l’altitude sera élevé, notamment dans l’étape suisse de Finhaut-Emosson. Ce sera dur !

Comment juges-tu ta première partie de saison ?

C’est sans aucun doute ma meilleure année au niveau professionnel. Je me suis amélioré significativement en contre la montre et aussi dans mon domaine, la montagne. Mon changement d’entraîneur – je travaille avec Julien Pinot – m’a fait beaucoup de bien. Ma progression est évidente !

Tu peux me parler un peu de toi, où vis-tu en Suisse ?

J’habite à Martigny, on y passe cette année dans le Tour en direction de Finhaut-Emosson. J’ai commencé par le VTT et à la fin de ma deuxième année chez les juniors, j’ai essayé la route. J’ai fait deux ou trois courses pour l’entraînement mais ça m’a plu tout de suite. Dès ma première année chez les espoirs, j’ai intégré l’équipe nationale suisse pour laquelle j’ai disputé, notamment, le Grand Prix Guillaume-Tell qui n’existe plus. Je ne suis pas marié et je n’ai pas d’enfant…

Si tu avais carte blanche, dans quelle course aimerais-tu avoir l’équipe à ton service ?

Le Tour de Lombardie mais Thibaut aime beaucoup aussi… J’aime beaucoup le Tour d’Italie aussi. Et puis je vais disputer le Championnat de Suisse, à Martigny chez moi. C’est cool et je suis très motivé.

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