La Conti Groupama-FDJ a repris la compétition, et ses bonnes habitudes. À l’occasion de la deuxième étape du Tour du Val d’Aoste jeudi, la formation bisontine a fait coup double. Au terme d’un joli solo, Lorenzo Germani s’est imposé avec le maillot de champion d’Italie sur les épaules tandis que Lenny Martinez, second la veille, s’est emparé du maillot jaune de leader. Reuben Thompson et Finlay Pickering occupent eux les deuxième et quatrième places du général alors que trois étapes restent à disputer.

« Je n’ai pas hésité », Lorenzo Germani

C’est une courte étape d’environ 80 bornes qui a lancé le Tour du Val d’Aoste mercredi, et les hommes de Jérôme Gannat étaient immédiatement dans l’allure. « Il y avait un circuit à réaliser quatre fois avant de monter le Bettex puis de redescendre vers Saint-Gervais, présentait le directeur sportif de la Conti. L’échappée est partie assez tôt et Enzo était dedans. Ils ont compté jusqu’à quatre minutes d’avance mais il y avait quelques coureurs dangereux pour la suite. Enzo a bien participé au début, mais moins ensuite. On avait aussi décidé de faire le final pour Lenny. Lorenzo a fait un gros travail au pied du Bettex, Finlay a pris le relais dans la partie la plus dure puis Lenny a attaqué. Devant, Enzo a lâché prise et Mason Hollyman est passé premier au sommet. Lenny a basculé troisième, à une minute, et n’a pas pu rentrer dans la descente ». Si le grimpeur de poche a fait la différence sur le reste du peloton, il a néanmoins dû se contenter de la deuxième place sur la ligne. « Il était prévu qu’on court de manière offensive pour ne pas prendre les choses en main, expliquait Jérôme. Reuben (4e) n’est pas arrivé très loin, Finlay et Enzo étaient aussi dans le top 15. Tout le monde était bien en place ». Se présentait alors un second acte accidenté, mais pas montagneux, autour de Saint-Christophe jeudi. « Ce n’était pas l’étape la plus dure, mais c’était difficile malgré tout, présentait Jérôme. On faisait trois boucles différentes, et ça allait crescendo dans la difficulté. Comme hier, il était prévu de mettre des hommes dans l’échappée pour ne pas avoir à prendre la course en mains ».

Dès les premières minutes, paré de sa tunique tricolore de champion d’Italie, Lorenzo Germani est allé de l’avant. « Il y a eu un rythme très rapide dès le départ, expliquait le Transalpin. Je faisais partie d’une première échappée, puis je suis rentré sur une deuxième un peu plus tard. Je ne me sentais pas super dans un premier temps, donc je suis un peu resté dans les roues, et j’avais aussi Enzo avec moi dans le groupe qui roulait. J’en ai un peu profité ». Revenu sur la tête après une cinquantaine de kilomètres, Enzo Paleni a pu donner un coup de main à son coéquipier avant les grosses difficultés du jour. « Il y avait tout de même des gars un peu dangereux devant, dont Marco Frigo, et d’autres bons grimpeurs, relevait Jérôme. Le but était donc de participer, mais pas à 100%. Avant la grande bosse de Jeanceyaz (6km à 8%), un gros groupe est rentré avec Finlay alors que deux coureurs ont anticipé ». « Dans l’ascension la plus dure, j’ai pris mon rythme dès le pied, et dans la descente j’ai attaqué pour revenir sur les deux premiers, relatait Lorenzo. J’ai continué à fond, sans hésiter, car je savais qu’il y avait encore une descente technique à venir ». Grâce à une descente virevoltante, le champion d’Italie s’est ainsi isolé en tête de course. « Il a basculé à 45 secondes au sommet du premier col, précisait Jérôme. En bas, il avait quinze secondes d’avance sur le duo. Il a pratiquement pris une minute ».

« Lorenzo a vraiment passé un cap cette année », Jérôme Gannat

Restait alors la montée de Grand Brissogne (3,6 km à 8,4%) à franchir. « J’ai commencé l’ascension avec environ 30 secondes d’avance, disait Lorenzo. Vacek n’était pas loin de me rejoindre mais j’ai réussi à tenir bon, puis j’ai repris du temps dans la descente. Dans le dernier talus, j’avais des crampes de partout mais j’ai tenu bon jusqu’à l’arrivée ». « Il a bien géré son effort, confirmait Jérôme. Vacek est revenu à quatre secondes au sommet mais il a reperdu du temps dans la descente. Lorenzo a fait un beau numéro en solo jusqu’à l’arrivée ». C’est donc sereinement que le jeune homme a pu se présenter sur la ligne pour faire briller son maillot de champion d’Italie, s’octroyant ainsi son deuxième succès de la saison. « Il vient quasiment de gagner coup sur coup, en solitaire, et en se montrant très fort, soulignait Jérôme. Gagner avec le maillot de champion d’Italie, en Italie, sur une course Espoirs, c’est beau ! C’est une grande satisfaction pour lui. Ça confirme sa progression époustouflante. C’était déjà un coureur très solide l’an passé, mais il a vraiment passé un cap cette année. C’est aussi un coureur méritant, très collectif, très apprécié et physiquement très fort ». Peu après lui, Lorenzo Germani a vu débouler Finlay Pickering, 4e, Lenny Martinez, 7e, et Reuben Thompson, 10e. « Un petit groupe avec Lenny et Reuben est ressorti à 15 kilomètres de l’arrivée, indiquait Jérôme. Le maillot jaune était en difficulté et ils ont bien roulé pour revenir à 1’20 de Lorenzo ».

En plus de la victoire d’étape, la Conti s’est alors emparée du maillot jaune par l’intermédiaire de Lenny Martinez, dont le dauphin au classement général n’est autre que Reuben Thompson. Finlay Pickering se retrouve lui quatrième à trente secondes de son coéquipier français. « C’est une bonne journée, souriait Jérôme. Il reste encore trois jours difficiles et du chemin à parcourir, mais on a plusieurs cartouches et plusieurs possibilités avec différents coureurs placés au général. On a un statut à assumer désormais. Ça ne va pas être simple, mais la situation est idéale ». « On va devoir contrôler à partir de demain et jusqu’à dimanche, mais on est habitués à ces situations et on est confiants, ponctuait Lorenzo. Pour ma part, j’ai déjà ma satisfaction personnelle et je suis très heureux ».

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