Quentin Pacher comme l’Équipe cycliste Groupama-FDJ avaient beaucoup misé sur le début de leur association à l’aube de la saison 2022. Au terme de la première année, chacun y a largement trouvé son compte. L’Occitan de 30 ans a pris une nouvelle envergure quand l’écurie francilienne s’est dotée d’un nouvel atout significatif. Au cœur de la trêve, le Libournais a accepté de revenir en longueur sur l’exercice passé, son évolution, et ses futures attentes.

Comment se passe ta coupure Quentin ?

Ce n’est pas la partie la plus compliquée de la saison (sourires). J’ai recommencé à m’entraîner depuis une petite semaine. C’est la première fois que j’observe une coupure aussi longue, mais l’équipe m’a convaincu qu’il fallait bien que je me repose cet hiver. C’était agréable de pouvoir voyager et de déconnecter un peu du vélo. Je n’ai pas passé cinq semaines dans mon canapé, mais j’étais libre de faire ce que je voulais. Le reste de l’année, tout est très minuté et planifié. C’est aussi sympa d’avoir une période dans l’année où l’on est un peu plus libre. J’ai aussi réussi à complètement débrancher mentalement cette année, ce que je n’arrivais pas forcément à faire par le passé. Ça aide aussi à être complètement impliqué dans ce qu’on fait quand on revient, à être bien régénéré.

« C’est déjà pas mal d’être satisfait »

Revenons sur ta première saison dans l’équipe. Quel bilan tires-tu, tout simplement ?

J’en suis satisfait. C’était pour moi un nouveau cap dans ma progression chez les professionnels, sur plusieurs points. C’était ma première saison dans une équipe WorldTour, avec le programme qui va avec et l’effectif qui va avec. Je voulais bien m’intégrer dans l’équipe et être un membre sur lequel on pouvait compter et à qui on pouvait faire confiance. De ce point de vue, je pense avoir répondu présent. J’avais aussi envie de découvrir certaines courses, revenir sur d’autres. À l’arrivée, j’ai eu un programme assez dense, j’ai beaucoup couru, avec une belle amplitude : du Grand Prix La Marseillaise au Tour de Lombardie. Ça a été une saison complète. J’ai eu des résultats tout au long de la saison et l’équipe est justement venue me chercher car ils connaissaient ma régularité, c’est ce qui les intéressait. À la base, je devais faire partie du groupe des grimpeurs, au plus près de Thibaut et David, mais j’ai eu, en plus de ça, pas mal d’opportunités pour m’exprimer et faire des résultats. Ce n’est pas quelque chose auquel je m’attendais forcément, mais j’ai su saisir ces opportunités.

Satisfait ou très satisfait ?

Disons que mes attentes envers moi-même ont évolué en cours de saison. À partir du moment où j’ai vu que j’avais le niveau pour m’exprimer en WorldTour et que j’étais capable de me rapprocher de la victoire, ma vision des choses a un peu changé. Je peux me montrer satisfait car ma condition physique et mon niveau sont désormais ceux-ci, et je sais maintenant ce que je peux en faire, mais je ne peux pas me montrer très satisfait dans la mesure où je n’ai pas encore gagné. Il y a des moments où je me suis dit que j’étais capable de gagner, mais maintenant, il faut le faire. C’est la petite étape qu’il me manque pour être très satisfait. Ceci étant, c’est déjà pas mal d’être satisfait !

« Ça m’a entraîné dans une spirale positive »

Tu as démarré fort la saison 2022. C’était une volonté ?

De nature, j’ai toujours voulu être performant dès le début de la saison. Par le passé, j’étais aussi dans des équipes où le début de saison était très important, notamment pour briguer des invitations. J’ai toujours eu l’habitude de faire des hivers sérieux et cette envie d’être opérationnel dès la première course. C’est une dynamique que j’ai toujours entretenue. Ensuite, quand on arrive dans une nouvelle équipe, la première impression qu’on donne est évidemment importante. Maintenant, l’hiver a été plus compliqué que prévu. J’ai dû me faire à un changement de matériel, de positions, d’environnement. J’ai été malade, j’ai attrapé le Covid après Bessèges… Tout n’était pas forcément réuni pour que ce soit incroyable, mais au final, ça s’est tout de même bien passé. J’étais concentré dès le début d’année. C’était un programme différent de celui que j’avais par le passé. Auparavant, j’étais très occupé de février jusqu’à Paris-Nice, et c’était ensuite un peu plus léger. Cette fois-ci, Paris-Nice était plutôt une rampe de lancement pour ce qui allait suivre, avec Milan-San Remo, le Tour de Catalogne et les Ardennaises. C’était une approche bien différente.

Justement, l’enchaînement Milan-San Remo/Tour de Catalogne a-t-il constitué un déclic ?

J’étais vraiment content par rapport à Milan-San Remo. J’aime les courses qui ont une histoire, un vécu. Or Milan-San Remo est l’une des plus belles et vieilles épreuves du calendrier. Bien qu’étant novice, avec l’adrénaline, j’ai pu être dans le coup et aider Arnaud dans le final. J’étais vraiment satisfait de ça. Deux jours plus tard, je ne m’attendais pas à faire un résultat pareil sur la première étape du Tour de Catalogne (3e). Ça m’a entraîné dans une spirale positive, et je me suis alors dit que j’étais capable d’être dans le match à haut-niveau. Ça a été un petit déclic, oui.

Tu es ensuite entré dans le top-20 des trois Ardennaises. C’est anecdotique ou significatif ?

Je pense que c’est quand même significatif. Je n’étais pas parmi les leaders de l’équipe, mais j’étais parmi les coureurs censés être présents dans le final. Quand on fait trois fois dans le top-20, c’est qu’on a été dans le match à chaque fois. Ce sont aussi des courses que je n’avais pas courues les deux années précédentes, et je manquais de repères sur certaines choses. Sur la Flèche, notamment, dans le Mur de Huy, je fais mon effort très tôt. Je viens me repositionner, je suis en première ligne à 200-300 mètres de l’arrivée. Je m’écrase ensuite un peu, car j’ai mal géré mon effort. Je me suis dit qu’avec un brin d’expérience en plus, il y aurait moyen d’aller chercher un top-10. C’était bien de revenir sur ces courses-là. J’étais dans le coup, j’ai été régulier, mais il n’y a pas eu le gros résultat que j’aimerais décrocher. Disons que c’est partie remise. En tout cas, l’enchaînement Paris-Nice, San Remo, Catalogne, Ardennaises a été une séquence assez significative de mes progrès et du fait que j’étais capable d’être performant à ce niveau-là. Cette première partie de saison m’a aussi permis de m’installer dans le groupe et de devenir une valeur sûre de l’équipe.

« La Vuelta, de vraies montagnes russes »

Tu n’as, en revanche, pas été retenu pour le Tour de France.

C’était forcément une déception, mais je suis un sportif de haut-niveau, et ça fait partie de la vie d’un sportif de devoir affronter ce genre de situation. Je suis aussi pragmatique. À partir du moment où je ne suis pas sélectionné, je me projette sur d’autres objectifs. Il y avait d’ailleurs des choses intéressantes qui m’attendaient avec le Tour de Pologne, la Vuelta et le programme italien. J’ai naturellement accusé le coup, car j’avais effectué toute la préparation, tous les stages en altitude avec le reste du groupe et que j’allais en progressant sur le Tour de Suisse. Néanmoins, à partir du moment où la sélection est entérinée et que les choix sont faits, il faut aller de l’avant. J’étais déçu, mais pas abattu. Avec le recul, c’était peut-être un mal pour un bien. J’avais eu un début de saison très chargé, avec beaucoup de jours de compétition, de courses par étapes. Ce mois de juillet m’a permis de me reposer, me ressourcer et retrouver de la fraîcheur pour la fin de la saison. Finalement, cette fraîcheur a été salvatrice. J’ai été performant sur des efforts et des étapes qui me convenaient. J’ai été régulier, et peut-être encore plus proche de la victoire qu’en début d’année.

Après un beau Tour de Pologne, tu as presque tout vécu sur la Vuelta jusqu’à ton abandon sur chute lors de la 18e étape. Peux-tu revenir sur cette expérience ?

De vraies montagnes russes ! Dans la première arrivée en bosse (5e), j’ai fait ce que j’avais réussi à faire dans le même style d’arrivée sur le Tour de Pologne, sur un effort lactique, de puncheur. On a ensuite vécu deux belles journées avec le maillot rouge de Rudy. Puis, je tombe malade après la première journée de repos. J’ai alors connu deux jours très compliqués, surtout lors du chrono. Ça a vraiment été dur psychologiquement. Ce jour-là, je me suis dit : « si tu n’es pas loin de jouer la victoire sur une étape, rappelles-toi cette journée galère où tu es allé au plus profond de tes ressources, simplement pour pouvoir finir le chrono ». Heureusement, il y a eu un enchaînement qui m’a permis de récupérer et de me refaire la cerise par la suite. Quelques jours plus tard, je termine deuxième. Je ne ressens aucune amertume. J’ai vraiment l’impression d’avoir donné le meilleur de moi-même ce jour-là. J’ai revu le final une fois, et je suis tellement loin au kilomètre qu’on ne pense même pas à moi pour la victoire. Je trouve les ressources pour revenir dans les derniers mètres, mais malheureusement trop tard. Sur le coup, je me suis dit que c’était peut-être mon jour et que j’étais passé à côté d’une vraie belle victoire. Mais au bout du compte, ça me rend plutôt optimiste pour le futur et ça m’ouvre de nouvelles perspectives, des ambitions plus élevées. J’ai réussi à être régulier à haut-niveau, et c’est une très bonne chose. Cette Vuelta a quand même été chargée en émotions.

« Dès lors qu’on s’est surpris une fois… »

T’es-tu surpris cette année ? Ou as-tu eu la sensation de surprendre ?

Si on vient te recruter, c’est forcément que les gens qui sont aux manettes ont confiance et ont de l’espoir quant à ta progression. Indéniablement. Je ne pense pas qu’on m’ait sous-estimé mais il est certain que ça dépasse un peu ce que j’imaginais. Dans mon esprit, j’ai toujours la sensation d’être un néo-pro. À chaque fois que je débute une saison, j’ai l’impression d’avoir la même envie, la même détermination et d’être encore capable de progresser. Avec l’environnement de l’équipe, l’analyse et le professionnalisme qu’on y retrouve, je m’attendais quand même à évoluer à un niveau supérieur que par le passé. J’ai forcément été un peu surpris, mais j’espérais passer ce cap. Je sais aussi tout le boulot qu’il y a derrière, tout ce que j’ai fait pour en arriver là. La surprise vient sans doute du fait que j’étais désormais en mesure de jouer à la pédale. Au Tour de Catalogne, je me suis surpris, clairement. Mais dès lors qu’on s’est surpris une fois… La deuxième fois, on commence à se dire « c’est mon niveau, c’est là où je dois être ». À partir de là, on revoit le curseur de ses ambitions. Ce qui relevait avant de la performance est désormais davantage dans la normalité. Me rapprocher du top-5 et du podium en WorldTour, voire de la victoire, ça s’est fait crescendo. Si la deuxième place de la Vuelta était arrivée en début d’année, ça aurait été une grosse surprise. Quand ça vient crescendo, on s’habitue davantage. La surprise, pour moi, s’est atténuée au fil de l’année car j’ai revu mes ambitions.

À quel moment t’es-tu rendu compte que tu avais passé un palier ?

C’est une prise de conscience progressive. Il y a évidemment eu ce premier bloc, avec le Tour de Catalogne où je fais troisième, cinquième et où je suis échappé le dernier jour avec Kruijswijk pour essayer d’aller gagner l’étape à la pédale. Il y a ensuite eu la cinquième place en Pologne après une longue période sans compétition. J’ai réalisé que j’étais direct dans le match, dans une arrivée en bosse, à la pédale, avec des mecs comme Carapaz ou Higuita. Je me suis dit : « c’est reparti ». Mais ensuite, ça devient le plancher de tes ambitions. Tu veux au minimum aller chercher la même chose.

Comment analyses-tu ta progression ? La concurrence plus rude pour faire le Tour ?

Non. J’ai fait le Tour pour la première fois en 2020, puis je l’ai refait en 2021, et ça a alors été un poids en moins dans mon esprit. C’était un truc qui me motivait depuis que j’étais gamin, et je craignais de traverser ma carrière sans y participer. L’avoir fait était un soulagement, premièrement. Ensuite, en arrivant dans l’équipe, j’ai aussi découvert un programme que je n’avais jamais fait. Il y a tout un tas de courses WorldTour que je n’avais jamais courues et auxquelles j’avais envie de participer. De fait, pendant la saison, je ne pensais pas trop au Tour avant d’entrer dans la préparation finale. J’étais vraiment focalisé sur ce qui arrivait dans l’immédiat. Car quand j’allais sur Milan-San Remo, c’était une découverte. Quand j’allais sur le Tour de Catalogne, c’était une découverte. Quand j’allais sur les Ardennaises, c’était une première depuis trois ans. Tout cela pour dire que le Tour n’a pas été une obsession. Je pense que ma progression est due à une maturité physique peut-être plus tardive, mais aussi au fait de gagner de la confiance au fil des années. Je suis plus serein quant à ma préparation, quant à mes qualités une fois arrivé en course. Il y a évidemment tout l’environnement de la performance de l’équipe, que ce soit au niveau du matériel, de la nutrition, de la préparation physique, de l’entraînement, de la planification des stages etc… Du fait de ce professionnalisme et de cette fluidité, il n’y a pas de perte de temps ou d’énergie, et ces petits plus accumulés font qu’on continue à progresser.

« C’est à toi de te tenir prêt le jour où on te donne ta chance »

Jusqu’à quand ?

C’est difficile à dire, mais j’espère encore quelques années ! Mentalement, je repars avec la même ambition de continuer à progresser et de me rapprocher de ce qu’il me manque : des victoires. En plus de cela, tout ce qui a été accumulé, fait et validé l’an dernier doit servir de base pour ma progression future. Je sais que l’équipe a confiance en moi, qu’elle croit en moi, et j’espère qu’on va y arriver ensemble.

Vois-tu des similitudes entre la trajectoire d’un Rudy Molard et la tienne ?

En vérité, lorsque j’ai eu mes premiers contacts avec l’équipe en 2021, c’est un peu la façon dont ils m’ont présenté le projet. Ils m’ont dit qu’ils pensaient que je pouvais avoir une progression similaire à celle que Rudy a connu quand il est arrivé dans l’équipe. C’est donc tout à fait légitime. Sans faire de comparaisons strictes au niveau des résultats ou des performances, dans l’esprit, il est vrai qu’on peut assimiler les deux trajectoires. Et puis être comparé à Rudy, ça ne me dérange pas du tout !

As-tu la sensation que ton rôle a évolué en cours d’année ?

Peut-être, oui. Au final, j’ai eu beaucoup d’opportunités. Mais quand tu arrives dans une équipe, qu’on te donne ce rôle et que tu l’acceptes, c’est ensuite à toi de te tenir prêt le jour où on te donne ta chance. C’est dans ces journées-là, si tu performes et si tu réponds présent, que ton statut peut évoluer et t’amener à avoir plus d’opportunités. C’est comme ça que je le vois. Il faut savoir saisir ces journées-là pour montrer qu’on peut compter sur toi. Au fur et à mesure de l’année, j’ai aussi plus exploité des qualités que j’avais peut-être un peu mis de côté : mon punch, mon sprint, les efforts en bosse, courts, lactiques. Sur la Vuelta, on a compté sur moi, et j’ai eu toute la liberté de m’exprimer. Je pense que l’équipe attend désormais de moi que je franchisse la dernière marche et que j’aille gagner des courses.

« Il y a quelque chose qui se dégage de cette équipe »

Dirais-tu que tu as eu plus de responsabilités qu’imaginé ?

Le mot responsabilité sous-entend qu’il ne faut pas se rater, ça donne un côté leader. Or, j’ai plus l’impression qu’on m’a laissé des libertés plutôt que donné des responsabilités. Je joue un peu sur les mots, mais il y a des leaders dans l’équipe comme Arnaud, David, Thibaut, ou Stefan qui, eux, ont de vraies responsabilités. Sur le Tour de Pologne, il est vrai que j’étais protégé pour les étapes difficiles, mais j’ai toujours trouvé plus simple d’être le seul grimpeur dans un groupe de sprinteurs, car tu n’empêches personne de faire un résultat, de faire sa course (sourires). Tes qualités se dégagent naturellement. En revanche, quand tu es dans un groupe avec des coureurs qui ont les mêmes caractéristiques que toi, c’est là que tu prends des responsabilités.

Après ton abandon sur la Vuelta, Philippe Mauduit disait : « Quentin a vraiment porté cette équipe pendant trois semaines, et même quand il était malade, il était un élément important pour le groupe ». As-tu déjà pris une place centrale au sein de l’équipe ?

C’est difficile pour moi de disserter là-dessus, mais ce que je peux dire, c’est que je me sens très à l’aise ici. C’est toujours pareil quand on arrive dans une équipe. Il faut apprendre à connaître des coureurs qu’on a surtout connus en tant qu’adversaires. Je suis arrivé un peu sur la pointe des pieds, je voulais juste chercher à connaître mes coéquipiers et le staff. Au début, c’est un peu impressionnant quand on voit qu’il y a 80 personnes sur la convocation du stage à Calpe. Ça me semblait immense. Je me suis dit que ça allait être dur de me rappeler du prénom de tout le monde, de savoir qui fait quoi. Ensuite, on se retrouve en petits groupes, et c’est dans ces conditions qu’on arrive à s’intégrer, connaître les gens avec qui on travaille. Je me suis assez vite senti bien, et aussi senti intégré par les autres. Je suis juste moi. Je n’ai pas changé au fil de l’année. C’est la façon dont j’aime communiquer et être avec mes coéquipiers. Tout cela passe aussi par le sportif. Il faut répondre présent sur le vélo et c’est comme ça qu’on crée des liens. Je trouve qu’il y a aussi une certaine harmonie dans l’équipe, de manière générale. Même si c’est une grosse équipe, WorldTour, je trouve qu’il y a quelque chose qui se dégage. On ressent une vraie unité, et personnellement, je prends du plaisir à aller sur les courses.

« J’ai toujours l’envie d’un néo-pro »

As-tu été surpris à certains égards ?

Quand tu rejoins une grosse équipe depuis une Conti Pro, il y a toujours ceux qui te disent : « Tu auras moins d’opportunités, tu vas être bridé, tu vas devoir bosser pour untel ». Mais si je me suis senti bien dans l’équipe, c’est aussi car je prends du plaisir à travailler pour les autres. On dit parfois que le vélo est un sport individuel qui se pratique en équipe. Moi, je ne le vois pas comme un sport individuel, je le vois uniquement comme un sport d’équipe. Quand tu fais des choses en groupe, avec un travail mutuel de chacun, la satisfaction qui en découle quand ça fonctionne est toujours décuplée. J’ai toujours eu cette vision-là. Alors, quand on bosse pour l’équipe, quand on fait du travail pour ses leaders, cela aide aussi à l’intégration et permet une bonne symbiose hors du vélo. Un autre exemple : Thibaut. Il est le coureur qu’on connaît tous. Quand on ne le connaît pas personnellement, on est forcément impressionnés. Mais en course, on est face à un coureur hyper honnête avec ses coéquipiers et capable de dire quand ce n’est pas son jour pour ne pas brider les autres. C’est très respectable et humble de sa part, et ça aide forcément à l’intégration de coureurs comme moi.

As-tu découvert des choses cette année ?

En fait, en arrivant dans le WorldTour, j’ai eu l’impression de démarrer une nouvelle carrière. C’est assez étrange. J’ai toujours l’envie d’un néo-pro, avec la sensation d’avoir encore plein de trucs à faire, plein de courses à découvrir, avec un tas d’opportunités et de perspectives. Je n’ai pas du tout l’impression d’avoir fait le tour de la question. Je pense que j’ai gagné en confiance. J’ai eu des confirmations et j’ai obtenu des certitudes vis-à-vis de mon niveau, de ce que j’étais capable d’accomplir et cela me donne du coup une motivation supplémentaire pour la saison qui arrive. J’espère que cette première saison était un tremplin. J’aborde la prochaine dans les mêmes dispositions que celle-ci, mais en souhaitant aller chercher le dernier truc qui me manque : gagner. Je n’y pense pas tous les matins en me levant, mais je sais maintenant que j’en suis capable, et il faut que ça se fasse. Cela sans en oublier tout le reste, notamment la régularité que l’équipe attend de moi, et sans oublier non plus le Tour de France.

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