Au lendemain de sa huitième place à Tarragone, Lewis Askey s’est de nouveau octroyé un résultat de premier plan ce mercredi à Burriana. Dans cette cinquième étape du Tour d’Espagne, le Britannique de 22 ans était pourtant chargé d’emmener son coéquipier et compatriote Sam Watson. Une chute de ce dernier à trois kilomètres du but a tout bouleversé, et Lewis Askey s’est donc lui-même mêlé à l’emballage. Idéalement placé à l’entame de la dernière ligne droite, il n’a pu lutter face à Kaden Groves pour la victoire, mais il s’est emparé de la cinquième position sur la ligne. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ compte désormais cinq top-10 en autant d’étapes sur la Vuelta.

La Vuelta mettait ce mercredi les pieds dans la Communauté valencienne, à l’occasion d’une cinquième étape de nouveau relativement favorable aux hommes rapides, et ce malgré plus de 2000 mètres de dénivelé positif au menu de la journée. Vers Burriana, une seule difficulté était d’ailleurs répertoriée, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, et les équipes de sprinteurs ne semblaient pas disposées à laisser passer l’une des rares occasions de s’imposer. Un duo s’est d’abord détaché après une poignée de minutes, puis c’est un trio qui a tenté sa chance en vain, mais c’est finalement un homme seul qui est parvenu à prendre la tête de la course. L’Uruguayen Eric Fagúndez (Burgos-BH) s’est détaché après quinze kilomètres et a formé en solitaire l’échappée du jour. Le peloton lui a accordé plus de cinq minutes d’avance, mais n’a naturellement eu aucun mal à le contrôler. L’écart s’est réduit à trois minutes à la mi-course, puis à seulement deux minutes au pied de l’unique grand prix de la montagne. Le porteur du maillot de meilleur grimpeur, Eduardo Sepulveda, s’est alors extirpé du peloton pour aller chercher l’homme de tête et cueillir le maximum de points au sommet. Les deux Sud-Américains ont finalement été repris peu après la descente, à l’entame d’une dernière heure de course disputée. « C’était une étape pas simple, avec beaucoup de tension sur des routes très sinueuses », précisait Benoît Vaugrenard.

« J’ai joué le sprint au placement », Lewis Askey

Dans les trente derniers kilomètres, Clément Davy et Lorenzo Germani ont fait en sorte de maintenir Lenny Martinez dans la partie haute du peloton, puis le sprint final s’est peu à peu organisé après le passage du sprint bonus à onze bornes de la ligne. « Aujourd’hui, comme convenu sur les arrivées sur le plat, on jouait sur Sam », exposait le directeur sportif du groupe. Romain Grégoire s’est ainsi fendu d’un travail préparatoire avant que Lewis Askey ne se charge de guider son compatriote. Le duo britannique était d’ailleurs bien placé au moment d’aborder les trois derniers kilomètres. « C’était encore très stressant, confiait Lewis. Évidemment, le plan était de courir pour Sam, mais dans l’un des derniers ronds-points, deux coureurs ont chuté devant nous et il a été pris. J’ai pu passer à l’extérieur mais j’ai perdu de la vitesse. J’ai entendu à l’oreillette que Sam était tombé, alors j’ai tenté ma chance ». Pris dans un second accrochage quelques roues derrière son collègue, Sam Watson a vu ses espoirs s’envoler aussitôt. Pour sa part, Lewis Askey a été contraint à une vive relance pour raccrocher le wagon, mais a pu se remettre dans le match pour la bataille finale. « Comme on l’avait prévu au briefing, je n’ai pas voulu faire l’effort avant la dernière ligne droite, pour profiter du sillage des autres, relatait Lewis. Ça a vraiment bien marché et j’ai passé le dernier virage à l’intérieur. J’ai pu prendre la roue de Kaden Groves, que je savais être le plus fort, et j’ai joué le sprint au placement ».

Situé dans la roue du grand favori de l’étape, l’Anglais de 22 ans a dès lors patienté que l’Australien produise son effort pour jeter ses dernières forces. Il n’a pu lutter pour la victoire, mais s’est en revanche doté d’un solide top-5 sur la ligne. « Hier j’étais un peu déçu parce que j’avais produit de bonnes puissances dans le sprint, confiait-il. Je ne pense pas que ce soit le cas aujourd’hui, mais j’étais vraiment en bonne position. Je ne peux pas avoir de regrets, d’autant que jouer ma carte n’était pas prévu initialement. J’espère que ça va aller pour Sam et qu’il pourra bientôt s’exprimer à son tour ». « C’est une belle place pour Lewis, ça va le mettre en confiance, complétait Benoît. C’est encourageant pour toute l’équipe, on se rapproche. On continue notre série de tops 10, mais le but est de se rapprocher de la gagne. De son côté, Clément a vécu une journée compliquée, mais il a été courageux et a fait son travail. On espère qu’il retrouvera la totalité de ses moyens ces prochains jours ». Lenny Martinez a quant à lui bien géré le final et évité de nouvelles cassures pour conserver sa troisième place au classement général. Ce dernier pourrait bien évoluer demain vers l’Observatoire de Javalambre (11 km à 8%). « C’est une arrivée au sommet très dure, et on ne sait pas comment ça va se dérouler, ponctuait Benoît. L’échappée pourrait aller au bout, mais tout dépendra de la Jumbo-Visma ».

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