Sur le Tour de Catalogne, Lenny Martinez continue de faire le plein d’expérience. Après sa première bagarre au sommet lors de la seconde étape, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a remis ça ce mercredi en direction de La Molina. Dans une course à l’usure, à travers trois cols, le jeune homme a bien limité les dégâts à l’arrivée malgré un pépin non-négligeable en cours de route. Pour la deuxième journée consécutive, il s’est ainsi classé dans le top-20 (19e), à 56 secondes du vainqueur Remco Evenepoel. Il occupe désormais le quinzième rang au général.

Une arrivée au sommet traditionnelle en chasse une autre sur le Tour de Catalogne. Au lendemain de l’ascension vers Vallter 2000, c’est l’habituelle montée de La Molina qui ponctuait le menu du jour en terres ibériques. À l’occasion de la troisième étape, ce menu était par ailleurs agrémenté de deux autres difficultés importantes, dont le long Coll de la Creueta (18,7 km à 4,9%), arpenté avant le juge de paix. Plusieurs coureurs, et non des moindres, ont voulu saisir l’opportunité de cette journée « toboggans » pour tenter de jouer la victoire d’étape via l’échappée. Maxim Van Gils (Lotto-Dstny), Richard Carapaz (EF Education-EasyPost), Guillaume Martin (Cofidis), Filippo Zana (Jayco-AlUla), Niklas EG (Uno-X), Jefferson Cepeda (Caja Rural) et Simone Petilli (Intermarché-Circus-Wanty) ont ainsi pris les devants relativement tôt alors que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’avait qu’un objectif ce mercredi. « Lenny était notre coureur protégé et on connaissait bien le menu du jour, avançait Jussi Veikkanen. On avait assigné des tâches à chacun pour protéger Lenny et rester le plus longtemps possible à ses côtés. Cela a été bien fait dans la première partie d’étape. En revanche, il a été assez rapidement isolé dans la deuxième partie de course. Ceux qui devaient l’accompagner à ce moment-là sont aussi ceux qui sont tombés hier et avant-hier. Ils ont passé une sale journée et n’ont pas pu faire le boulot qui était prévu. Clément n’a lui pas complètement récupéré de sa chute à Denain et a dû abandonner ».

« J’ai été obligé de fournir un gros effort », Lenny Martinez

Quand le tempo s’est accentué dès le pied de la longue montée du Coll de la Creueta, à plus de cinquante kilomètres de l’arrivée, le jeune grimpeur de la Groupama-FDJ a malgré tout tâché de se maintenir dans la première partie du paquet. Il s’est parfaitement exécuté, mais à huit kilomètres du sommet, il a, comme la veille, subi un accrochage. « Un coureur m’a bousculé, je suis tombé et j’ai cassé ma chaussure, expliquait Lenny. J’ai dû la changer puis rentrer dans le groupe, et j’ai été obligé de fournir un gros effort ». « On n’était pas très loin, donc on a pu le dépanner, mais changer une chaussure en roulant n’est déjà pas simple, alors sur une telle montée encore moins, résumait Jussi. Il n’avait malheureusement plus d’équipiers autour de lui, et c’est aussi le moment où Soudal-Quick Step a accéléré et où des groupes se sont fait distancer. Il a dû user une bonne cartouche pour revenir. Il a réussi car il marchait très fort, mais ça lui a coûté dans le final ». Trois kilomètres de chasse intense auront été nécessaires au grimpeur de poche pour recoller à la queue du peloton. Il a alors gardé les roues jusqu’au sommet, puis dans la descente, pour finalement aborder la montée finale de La Molina (12 km à 4,4%) au sein d’un peloton encore garni d’une cinquantaine d’unités. « J’étais bien placé au début de la montée, mais c’était vraiment dur, et quand Evenepoel a attaqué, j’ai craqué, racontait-il. C’était sauve-qui-peut. Je me suis retrouvé dans un groupe avec qui j’ai essayé de m’entendre pour reprendre les petits paquets devant, mais ça ne roulait pas tellement ».

« Lenny confirme sa place aux côtés des meilleurs grimpeurs », Jussi Veikkanen

Décroché du paquet à un peu plus de quatre bornes du sommet, soit juste avant une courte descente et un final plus roulant, Lenny Martinez a de fait concédé cinquante-six secondes au vainqueur Remco Evenepoel, franchissant malgré tout la ligne à une solide dix-neuvième place. « Sans l’épisode malheureux, je pense qu’il pouvait terminer dans le premier groupe de poursuivants, assurait Jussi Veikkanen. Il a fourni des efforts supplémentaires et l’a payé cash. On est déçus de ce fait de course, mais le point positif est qu’il confirme sa place aux côtés des meilleurs grimpeurs. Les quinze mecs devant lui ne sont pas n’importe qui. Il faut tout remettre dans le contexte du jour, qui est que nous n’avons pas eu de réussite ». « C’était une étape vraiment dure, concluait Lenny. J’aurais voulu mieux faire, mais cela fait aussi partie de l’apprentissage… C’est la première course que j’aborde en tant que leader de l’équipe, et ça ne me fait pas peur. Au contraire, ça me stimule. Je remercie l’équipe de cette opportunité et je vais essayer de leur ramener le meilleur résultat possible en fin de semaine ». Au terme de la troisième étape, il demeure dans le top-15 du général provisoire de sa première épreuve WorldTour.

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