Lenny Martinez encore dans le coup

Deuxième arrivée explosive sur le Tour de Pologne, et deuxième top-10 pour Lenny Martinez. Après avoir tenu la dragée haute aux principaux favoris dimanche à Karpacz (6^e), le grimpeur de poche de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a remis ça ce lundi à Duszniki-Zdrój dans un final légèrement plus « encombré ». Le jeune homme de 20 ans a cette fois-ci pris la septième place, dans le temps du vainqueur Rafal Majka, et conserve donc sa neuvième place au classement général. Les sprinteurs feront leur retour sur le devant de la scène mardi.

Malgré les 3000 mètres de dénivelé positif au programme du jour sur le Tour de Pologne, il était attendu que la troisième étape se résume au dernier kilomètre à Duszniki-Zdrój, à 9% de moyenne et aux rampes dépassant les 15%. « Le départ a tout de même été plus mouvementé que dimanche, nuançait Frédéric Guesdon. C’était assez casse-pattes, ça se prêtait davantage à des attaques, même si ça n’a finalement duré qu’une quinzaine de kilomètres ». Jacopo Mosca (Lidl-Trek), Mick van Dijke (Jumbo-Visma), Bastien Tronchon (AG2R-Citroën) et Andreas Kron (Lotto-Dsnty) ont alors pu prendre le large, mais de manière moins prononcée que la veille. L’écart maximal a été de cinq minutes, puis l’équipe Bahrain-Victorious du maillot jaune Matej Mohoric a pris ses responsabilités. La différence n’était plus que de deux minutes à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres mais l’ultime rescapé, Andreas Kron, a pu pousser son entreprise jusqu’à vingt bornes du terme, soit dans l’avant-dernière ascension du jour (8km à 4%). « Il fallait surtout être présent dans les vingt derniers kilomètres, expliquait Frédéric Guesdon. Les mecs ont bien couru autour de Lenny et notre but était qu’il soit bien placé avant la toute dernière côte. Lewis a passé l’avant-dernière bosse avec lui alors que les autres ont fait le travail en amont. Ils ont ensuite eu un peu de mal à se placer dans la descente car il y avait encore du monde et car ce n’est jamais évident pour un gabarit comme celui de Lenny ».

« On aurait aimé voir plus d’écarts », Frédéric Guesdon

Au terme d’une descente très rapide, le duo de la Groupama-FDJ a toutefois pu se retrouver pour approcher la montée finale. Dans le faux-plat précédant les plus forts pourcentages, avant la flamme rouge, Lewis Askey a pu fournir un dernier relais utile à son jeune leader. « Il a réussi à très bien le placer au pied, confirmait Frédéric. C’est ce qu’on espérait au départ de la journée et Lewis a parfaitement rempli son rôle ». Lenny Martinez a dès lors pris place dans les dix premières positions durant tout le dernier kilomètre alors que le tempo soutenu et l’étroitesse de la route empêchaient toute attaque. « L’arrivée était technique, et il n’était pas simple de se frayer un chemin, indiquait Frédéric. Finalement, le sprint final s’est davantage fait au placement. Il fallait être déjà devant à 200 mètres, en première ou en deuxième position. On avait bien regardé l’arrivée, mais d’autres ont réussi à mieux la négocier ». Bien au contact des meilleurs, Lenny Martinez n’a en revanche pu aborder la ligne droite d’arrivée dans la roue des tout premiers et s’est donc contenté d’un sprint pour les places d’honneur quelques mètres plus loin. Sur la ligne, le jeune Tricolore s’est accaparé la septième place, dans le temps du vainqueur Rafal Majka. « Il aurait peut-être pu ambitionner le podium en étant mieux placé, mais le parcours était le même pour tous, commentait Frédéric. Ça reste positif. Tout le monde marche bien, tout le monde est à sa place. Lenny a passé l’étape du jour, et le général devrait maintenant se décider sur le chrono. On aurait aimé voir plus d’écarts sur ces deux derniers jours, mais le parcours s’y prêtait moins cette année ».

Ce lundi soir, Lenny Martinez occupe toujours la neuvième place du général, à désormais vingt secondes du leader Matej Mohoric et dans le même temps qu’Ilan Van Wilder, cinquième. « On devrait avoir un sprint demain, on va donc repasser sur Paul, qui va bien après sa chute du premier jour, tout en protégeant Lenny », concluait Frédéric.