La troisième tentative a été la bonne pour la « Conti » Groupama-FDJ sur le Tour de Normandie. Après des places d’honneur dont un podium, les coureurs de Jérôme Gannat ont concrétisé ce mercredi par l’intermédiaire de Laurence Pithie à Elbeuf-sur-Seine. Sorti au sein d’un quatuor à dix kilomètres du but, le Néo-Zélandais s’est ensuite chargé de régler le sprint à l’arrivée. Il s’offre son premier succès de la saison, et apporte à la Conti son deuxième bouquet de l’année.

« Ils m’ont soutenu à 100% », Laurence Pithie

Présente depuis lundi sur le Tour de Normandie, la « Conti » n’a pas attendu le troisième jour de course pour se signaler. Dans le premier acte, seule une échappée de quatre hommes a pu devancer le doublé Jensen Plowright-Paul Penhoët sur la ligne d’arrivée, tandis que l’Australien parvenait à obtenir une solide troisième place au sprint lors de la deuxième étape. « On a surtout eu des regrets le premier jour, résumait Jérôme Gannat. On savait qu’on avait de belles cartes en cas d’arrivée massive avec Jensen et Paul. On était donc frustrés que l’échappée aille au bout, mais on ne s’était pas très bien organisés derrière. Hier, trois de nos coureurs avaient travaillé pour s’assurer que ça arrive bien au sprint, mais dans le final Laurence, Jensen et Paul se sont un peu perdus car ça frottait énormément. Jensen a finalement terminé troisième mais c’était un sprint un peu plus compliqué. Il avait les jambes pour gagner, mais pas la position ». Au sortir de ces deux légères déceptions, le groupe se voulait revanchard ce mercredi dans un troisième acte au final plus accidenté. « Il y avait une bosse à monter trois fois, dont la dernière fois à huit kilomètres de l’arrivée, détaillait Jérôme. On s’était donné plusieurs options. Laurence pouvait attaquer dans le dernier tour, et il avait lui-même dit qu’il souhaitait le faire. On avait aussi une option en cas d’arrivée groupée avec Paul. On a un peu laissé faire pour être plus présents dans le final ».

Plusieurs échappées ont animé la journée en direction d’Elbeuf-sur-Seine, mais ils n’étaient plus que deux en tête en arrivant sur le circuit final. Le peloton s’est alors rapproché, et dans l’avant-dernier tour, Paul Penhoët a saisi sa chance au sortir de la principale difficulté. « Ce n’était pas forcément planifié, mais c’est toujours bien d’être dans le mouvement, commentait Jérôme. Le but était surtout de suivre les grosses attaques, pas forcément d’y aller tout seul, mais c’était tout de même bien joué. Ça montre aussi qu’il est capable de faire ce genre de petits numéros, qu’il n’est pas qu’un sprinteur ». Le jeune Français a néanmoins été repris peu après l’entame du dernier tour, et la « Conti » s’est alors mise en ordre de marche pour Laurence Pithie. « J’avais parlé hier soir à Jérôme de mes ambitions pour l’étape du jour, et du fait que je voulais attaquer dans la dernière bosse, racontait le Néo-Zélandais. Jérôme a cru en moi, il m’a dit que c’était une bonne idée. J’ai parlé aux gars également et ils m’ont soutenu à 100%. J’étais décidé à faire ça et je me suis senti bien toute l’étape, donc je savais que je pouvais le faire. J’ai pu aborder la bosse de manière idéale. Paul m’a bien placé au pied, alors que Jensen et Lorenzo avaient effectué le travail au préalable. Thomas Bonnet a attaqué dans la partie la plus raide, puis Reuben est venu faire un gros rythme, et j’ai pu attaquer pour revenir sur Bonnet avec deux autres coureurs. Dès lors, on a roulé fort jusqu’à l’arrivée et on a réussi à maintenir le peloton à distance ».

« On en veut toujours plus », Jérôme Gannat

Au sein d’un quatuor qui a relativement bien collaboré, le champion de Nouvelle-Zélande Espoirs a enfin pu miser sur son sprint à l’arrivée. Il s’est ainsi nettement imposé devant Thomas Bonnet et Lennert Van Eetvelt alors que Paul Penhoët obtenait la sixième place du jour huit secondes plus tard, au sein du peloton. « C’est vraiment génial de remporter une étape sur cette course et de remporter ma première victoire UCI de la saison, lançait Laurence. On espère maintenant continuer à faire tourner le compteur lors des prochains jours, et aussi jouer le général ». « C’est important de répondre présent sur ce Tour de Normandie, qui est une belle épreuve de Classe 2, se satisfaisait Jérôme. On est logiquement plus attendus que les dernières années. On compte désormais deux victoires, et c’est la première fois qu’on atteint ce total si tôt dans la saison. Mais on en veut toujours plus, les coureurs en premier lieu. Il faut qu’on entretienne cette spirale positive, cette cohésion de groupe, et les victoires s’enchaîneront naturellement. Quand ça ne marche pas à 100%, on sent que tout le monde est un peu frustré car on sait qu’on peut faire mieux, qu’on peut gagner. Mais dès le lendemain, tout le monde est remobilisé et donne le maximum pour jouer la victoire. Cette victoire était l’objectif premier en arrivant ici. On en espère maintenant d’autres, mais ces courses sont toujours compliquées à gérer. Il y a une grosse part d’incertitude car peu de monde souhaite des arrivées au sprint. Il faudra être vigilant et bien utiliser nos forces ».

Par ailleurs, grâce à son succès du jour, Laurence Pithie s’est hissé au deuxième rang du classement général ce mercredi, à sept secondes du leader Mathis Le Berre.   

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