La « Conti » tient son tout premier bouquet de la saison sur route. Si l’équipe bisontine elle-même n’a pas encore démarré son année, quelques-uns de ses représentants, de l’autre côté du globe, ont bel et bien accroché leurs premiers dossards. Dans la nuit de samedi à dimanche, Laurence Pithie en a même pleinement profité pour s’adjuger le titre de champion de Nouvelle-Zélande sur route Espoirs, au terme d’une course aux nombreuses péripéties. Désormais, direction l’Europe !

Dès vendredi, Laurence Pithie avait entamé ses championnats de Nouvelle-Zélande de belle manière, lors de l’épreuve contre-la-montre disputée sur un parcours de quarante-deux kilomètres incluant une jolie bosse. Le vainqueur de la dernière édition du Baltic Chain Tour avait alors accroché la médaille d’argent dans la catégorie Espoirs, devancé de trente-et-une secondes par Logan Currie. Également engagé, Reuben Thompson avait lui échoué au pied du podium. Ce dimanche, les deux pensionnaires de la « Conti » étaient à nouveau réunis pour la course en ligne, finalement, et contre toutes attentes, à l’avantage du rouleur-sprinteur plutôt que du grimpeur. « Les conditions climatiques à l’endroit où la course devait se tenir étaient horribles, expliquait Laurence. Il y avait énormément de vent, et il pleuvait. Il y avait même tellement de vent que des arbres avaient été terrassés, ce qui a conduit à un changement de parcours. On est donc passé d’un tracé assez vallonné à un circuit tout plat, ce qui me convenait davantage. Personnellement, j’étais donc assez content que le parcours soit changé ». Un petit peloton d’une soixantaine d’hommes s’est donc élancé pour six tours de vingt-deux kilomètres. En théorie.

« Une journée assez folle pour moi », Laurence Pithie

« La course était intéressante, assurait Laurence. Il y avait un fort vent de côté, ce qui a provoqué de nombreuses bordures et donc rendu la course très difficile. Je me suis simplement assuré de toujours rester dans la première cassure, et de bien courir à l’avant dans le cas où quelque chose se produisait. C’était une course assez débridée. L’équipe néo-zélandaise continentale Bolton Equities Black Spoke était en surnombre. On devait constamment les surveiller car ils avaient l’opportunité d’envoyer plusieurs mecs l’avant. Heureusement, ils n’avaient que deux ou trois coureurs Espoirs, donc un nombre raisonnable de mecs à regarder pour moi en vue du titre U23 ». À l’amorce du second tour, le champion 2019 James Fouché est parvenu à s’isoler à l’avant. Un tour plus loin, soit à la mi-course, il cumulait un peu plus de deux minutes d’avance sur le peloton, mais il restait encore du chemin à faire. C’était du moins ce que la concurrence imaginait. « Un peu après la mi-parcours, eu égard aux conditions météo, on nous a indiqué que la course s’achèverait à l’issue du tour dans lequel nous étions engagés, racontait Laurence. Du coup, il ne restait plus que dix-huit kilomètres à parcourir alors qu’on pensait en avoir encore une cinquantaine. Ça a évidemment eu un gros impact sur la course. Cela voulait notamment dire que le titre Elite était déjà joué, car il y avait un mec en tête et qu’il était impossible de le rattraper. Heureusement pour moi, le titre Espoirs était encore en jeu ».  

Le jeune homme de 19 ans s’est dès lors recentré sur cet objectif, qu’il est bien parvenu à atteindre à la suite d’un final très serré. « Étant donné que le titre Elite s’était envolé, Shane Archbold m’a bien aidé dans le final pour revenir sur un coureur Espoir qui avait attaqué à un peu plus d’un kilomètre de l’arrivée, relatait Laurence. Je dois vraiment le remercier pour ça. Il m’a bien lancé puis j’ai réussi à produire un bon sprint pour l’emporter sur la ligne et obtenir ce titre ». Outre James Fouché, Tom Sexton a également été en mesure d’anticiper le sprint, que Laurence Pithie a donc réglé pour la troisième place au scratch (à la photo-finish) mais surtout pour la victoire dans sa catégorie d’âge. « C’est une journée assez folle pour moi, commentait l’intéressé. Je suis tellement content de glaner ce titre et d’enfiler ce maillot, que je vais pouvoir ramener en Europe, où je représenterai à la fois la Groupama-FDJ et la Nouvelle-Zélande sur les courses Espoirs. Je ne pourrais pas être plus heureux aujourd’hui. C’est un bon début de saison avec la deuxième place sur le chrono et la première dans la course en ligne. J’ai maintenant vraiment hâte de démarrer la saison en Europe ».

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