À Fossano ce lundi, au terme d’une troisième étape qui a connu quelques rebondissements, Laurence Pithie a pu se mêler à son premier sprint massif sur un Grand Tour. Bien qu’en bonne position dans la dernière ligne droite, le jeune Néo-Zélandais n’a toutefois pas eu les ressources pour jouer les toutes premières places. Il a finalement terminé dix-septième, mais une nouvelle opportunité se présente dès mardi.

Au sortir d’un premier week-end harassant, le calme devait a priori faire son apparition sur le Tour d’Italie. De Novara, les sprinteurs se voyaient ainsi dérouler le tapis rouge jusqu’à Fossano, 166 bornes plus loin. Cela s’est illustré par l’attitude générale du peloton dès le kilomètre 0. « On pensait qu’il y aurait une échappée dès le départ, comme d’habitude, disait Frédéric. Mais les équipes savaient qu’il était très probable que ça arrive au sprint, et que se lancer dans une échappée de trois ou quatre était un peu suicidaire. C’est pour cela que nous avons eu droit à un départ très calme ». Le peloton a évolué à un tempo très modéré, et aucune tentative d’échappée n’a donc eu lieu avant l’approche de l’unique montée répertoriée, après soixante bornes. Lilian Calmejane est alors allé chercher les points, puis le peloton s’est reformé avant que la course ne prenne une tout autre tournure au kilomètre 80. « On est arrivé au sprint intermédiaire, auquel quasiment tous les sprinteurs ont participé, reprenait Frédéric. Il y avait une descente technique juste derrière, et ils se sont tout de suite mis à rouler avec des équipiers. L’écart est rapidement monté à plus d’une minute et c’était la panique à bord. On était piégés mais d’autres équipes l’étaient aussi, donc on espérait que les autres roulent pour nous, et c’est ce qu’il s’est produit. Cela a animé le milieu de l’étape et ça nous a permis de nous réveiller, car on avait du mal à se mettre dedans ».

« L’équipe a fait un excellent travail », Laurence Pithie

En raison d’une poursuite effrénée, le peloton s’est même morcelé un moment. Au terme d’une heure de course extrêmement intense, le regroupement général s’est finalement opéré, mais les organismes étaient bien plus entamés que quarante kilomètres plus tôt. « Une fois que tout est rentré dans l’ordre, on devait travailler pour le sprint et c’est ce qu’ont très bien réalisé les coureurs, ajoutait Frédéric. On a eu du bon boulot de l’ensemble des gars ». Grâce au soutien de ses équipiers, et d’un dernier relais de Fabian Lienhard, Laurence Pithie a pu entamer la petite bosse (1,8 km à 4,2%) située à quatre bornes du terme dans les dix premières places. « L’équipe a fait un excellent travail pour me replacer et me maintenir en position, expliquait le Néo-Zélandais. J’ai perdu quelques places dans la montée mais j’ai réussi à retrouver Lewis qui a fait un excellent travail pour me positionner dans une bonne roue à un kilomètre de l’arrivée ». À cet instant, Tadej Pogacar et Geraint Thomas, sortis quelques hectomètres auparavant, menaient encore les débats. Le duo a finalement été repris à 400 mètres, au lancement du sprint. « Malheureusement, je n’avais pas les jambes pour conclure, confiait Laurence. Ce n’était pas une bonne journée pour moi, mais l’équipe a fait un excellent travail ».

Sur la ligne, le jeune homme a dû se contenter de la dix-septième place, quelques longueurs derrière le vainqueur Tim Merlier. « Si on continue comme ça, il n’y a pas de raison qu’on n’aille pas chercher un résultat, enchaînait Frédéric. Ce n’était que le premier sprint et c’est un nouveau train pour Laurence. Ça aurait été grandiose qu’on réussisse tout dès la première étape. Ça reste encourageant, tout le monde a bien bossé et tout le monde est en forme. Rendez-vous demain ! » « Je pense que j’ai des leçons à retenir d’aujourd’hui, et j’espère avoir de meilleures sensations dans les jours à venir, concluait Laurence. Demain est un autre jour ! »

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