L’utilisation d’un nouveau vélo, pour un coureur, pour une équipe est un événement. A partir du Tour des Flandres, Arnaud Démare et ses équipiers ont le plaisir d’enfourcher un nouveau modèle PULSIUM spécialement fabriqué pour Paris-Roubaix. Rémi Gribaudo, ingénieur et membre du pôle recherche et développement chez Lapierre nous dévoile les secrets de fabrication de cette nouvelle machine.

Rémi Gribaudo, comment est né le projet Pulsium ?

Il est le fruit d’une réflexion de l’ensemble des parties concernées, coureurs et staff de l’équipe fdj.fr, de son pôle recherche et développement animé par Frédéric Grappe et Julien Pinot, et de nous. Notre philosophie est de tout mettre en œuvre pour produire le vélo le plus efficace possible. Quand il l’est pour les coureurs professionnels, il l’est pour le public. Chacun de nos vélos utilisés par les coureurs de Marc Madiot est destiné à nos clients. Un règlement de l’Union Cycliste Internationale stipule que nous avons neuf mois pour commercialiser un produit après sa première utilisation officielle.

Ce vélo Pulsium a nécessité beaucoup de temps entre l’idée et la fabrication ?

Nous avons recueilli les infos auprès des coureurs qui s’investissent beaucoup dans les différents projets et à partir de ce moment, une année a été nécessaire. Entre le début de l’aventure et la commercialisation, il se passera donc un an et demi. Je peux dire en l’occurrence que les coureurs fdj.fr sont notre labo.

Qu’a-t-il de particulier ce vélo Paris-Roubaix ?

Il y a plusieurs éléments. Il a un système d’amortisseurs appelé Elastomer dans l’attente d’être breveté qui permet une meilleure absorption des vibrations. La selle propose également plus de mouvements, ce qui permet également de mieux soutenir les impacts. Ce vélo est spécifique par sa géométrie. Il est moins couché, le coureur est moins perturbé par les chocs. La fourche est spéciale. Le tube de selle est différente. Et nous avons veillé à ce que la rigidité latérale continue de favoriser un bon rendement, que les efforts de pédalage soient bien transmis à la roue arrière.

Vous-a-t-il été demandé par les coureurs des innovations impossibles ?

Ah non, rien n’est impossible chez Lapierre… D’ailleurs je tiens à rappeler qu’il s’agit de la deuxième innovation cette année puisque nous avions présenté en janvier, au moment de la présentation de l’équipe fdj.fr, le modèle Air Code qui sera utilisé la première fois au Tour d’Italie.

Qu’a-t-il de spécifique ce vélo ?

Il est plus aérodynamique, inspiré du vélo de contre la montre. Avec le Pulsium cela fait deux nouvelles plate-formes proposés aux coureurs de l’équipe en 2014.

Frédéric Grappe prétend que Lapierre est désormais l’égale des meilleurs marques mondiales ?

Nous le sommes depuis longtemps, c’est l’image qui est différente. Les marques américaines sont sans doutes très bonnes du point de vue du marketing. Nous pouvons dire que notre image s’améliore nettement grâce aux efforts que nous faisons en interne et grâce aux résultats de l’équipe cycliste. Vous savez, nous rencontrons souvent nos concurrents de Trek et Specialized et du point de vue de la technicité de nos produits, nous n’avons pas à rougir.

Vous serez présent à Paris-Roubaix pour le grand baptême du Pulsium ?

Oui bien sûr parce qu’il sera très intéressant d’entendre le retour des coureurs après une utilisation grandeur nature. Nous savons quand même où nous allons  puisque William Bonnet et Arnaud Démare travaillent sur ces machines depuis plusieurs semaines.

Peut-on dire que l’équipe fdj.fr fait vendre de plus en plus de vélos Lapierre ?

On peut le dire mais c’est surtout vrai à l’international. L’exposition médiatiques de l’équipe, ses résultats de plus en plus probants depuis trois ans génèrent de l’image pour Lapierre. Notre relation est très positive. C’est du gagnant-gagnant.

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