Dix-sept jours après le début de sa saison, la « Conti » tient son premier succès de l’année 2022. Après plusieurs apparitions aux niveaux supérieurs, c’est à l’échelon espoir que la formation bisontine s’est imposée ce vendredi lors de la Youngster Coast Challenge, version « jeunes » de la Bredene Koksijde Classic. Lors du sprint final, l’Australien Jensen Plowright a ainsi raflé la mise juste devant son coéquipier Paul Penhoët pour un doublé de haute-volée qui vient définitivement lancer la machine.

« Nous avions un plan et nous l’avons parfaitement exécuté », Jensen Plowright

Quelques heures avant les « grands », les coureurs de moins de 23 ans devaient aussi rallier Bredene à Coxyde, ce vendredi, à travers le fameux Mont Kemmel. Pour sa première course à cet échelon cette année, la Conti ne manquait certainement pas d’ambition au sortir de plusieurs places d’honneur sur les Grands Prix Monséré, de Lillers ou encore le Dorpenomloop Rucphen. « On retrouvait le niveau Espoirs, notre niveau de prédilection, celui auquel nous appartenons, présentait Jérôme Gannat. On sait qu’on a désormais une position de favoris. Il fallait qu’on assume le poids de la course, et on était prêts à le faire car on avait confiance en nos deux sprinteurs. Le plus dur était peut-être finalement que ça arrive au sprint, car les courses Espoirs sont généralement plus décousues ». Le scénario a d’ailleurs été particulier en terres belges puisqu’aucune échappée matinale n’a véritablement vu le jour. « La première heure a été très rapide avec le vent de dos, expliquait Jérôme. Cela a notamment provoqué des cassures, en plus du fait des chutes. Malheureusement, Lorenzo a été pris dans l’une d’entre elles et s’est retrouvé dans un troisième groupe. Ils étaient environ trente coureurs devant juste avant le Kemmelberg, puis un deuxième groupe est rentré ». « La course a vraiment été bizarre au départ et aucun coup n’est parti, confiait Jensen Plowright, 21 ans et arrivé cet hiver dans l’équipe. Puis, nous avons tourné à gauche et pris le vent de côté, ce qui nous a souri car nous avions presque toute l’équipe dans le premier peloton. Cette situation nous arrangeait, donc nous avons tous contribué à maintenir l’écart. C’était vraiment bien d’avoir presque toute l’équipe à l’avant toute la journée et d’être dans l’action ».

Dans la deuxième moitié de course, Sven Redmann (Rad-Net Rose Team) a pu prendre les devants, seul, alors que la Conti prenait ses responsabilités en poursuite. « On avait tout le monde devant à l’exception de Lorenzo, détaillait Jérôme. On a donc contrôlé, surtout par l’intermédiaire de Reuben et Joe ». La jonction avec l’homme de tête a été établie à une trentaine de kilomètres de la ligne tandis que Reuben Thompson était distancé en raison « d’un ravitaillement au mauvais moment ». Le peloton est bientôt arrivé sur le circuit final de Coxyde, long de 11,5 kilomètres à boucler deux fois, où un sprint est alors apparu de plus en plus probable. « Sur le circuit, Joe a d’abord suivi un coup, ce qui nous a permis de ne pas rouler et donc de faire rouler les autres », indiquait Jérôme. Tout est finalement rentré dans l’ordre à l’approche du premier tour et l’emballage s’est alors mis en place. « Il nous restait Laurence pour le final, et il a fait un très gros boulot dans les trois derniers kilomètres pour placer au mieux les deux sprinteurs. On avait regardé l’arrivée des pros de l’année passée. On avait constaté que le vent était identique, de dos, et que le virage à 500 mètres était le plus important. Laurence les a positionnés en tête à ce moment-là, puis Paul devait lancer Jensen après le virage à 300 mètres ». « Nous avions un plan pour le final et nous l’avons parfaitement exécuté », complétait Jensen Plowright, le sprinteur désigné ce vendredi.

« Ça va donner de la confiance à tout le monde », Jérôme Gannat

À 300 mètres, avec le vent favorable, Paul Penhoët a donc emmené le sprint pour son collègue australien et les deux hommes ont immédiatement fait un trou qui leur a permis de s’envoler non seulement vers la victoire, mais aussi vers un doublé. Jensen Plowright a coupé la ligne devant le jeune Français, ponctuant ainsi le travail collectif de la plus belle des manières. « Je me suis senti bien toute la journée, et je n’ai jamais eu l’impression d’être en difficulté, confiait Jensen plus tard. Je suis tellement content d’ouvrir mon compteur si tôt dans la saison, et je crois que cela démontre aussi tout le potentiel de l’équipe. C’est idéal pour la confiance et le moral du groupe ». « Je pense qu’on était aussi capable de faire premier et deuxième la semaine dernière à Rucphen, souriait Jérôme. Ça n’a pas marché, notamment car il n’y a pas eu de sprint pour la victoire. Aujourd’hui, on avait défini une hiérarchie avec Jensen comme leader et ça a débouché sur un doublé. Aussi fallait-il que ce soit bien emmené, ce qui a été le cas. Je crois aussi que c’est important pour la formation, et pour les coureurs eux-mêmes, de parfois intervertir ce rôle de lanceur. En tout cas, c’est un bon départ. On attend toujours la première victoire avec impatience. C’est désormais fait, ça va donner de la confiance à tout le monde et on va enchaîner les courses avec un bon groupe qui s’entend bien ». Les mêmes seront d’ailleurs reconduits pour le Tour de Normandie dès lundi.

1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 19 mars 2022 à 07:26

Très encourageant pour la suite, un grand bravo à toute l’équipe.