Le jour d’après n’avait rien d’une promenade de santé. Au lendemain de sa première victoire dans un Grand Tour, David Gaudu – comme l’ensemble du peloton de la Vuelta – devait ce dimanche faire face au mythique Alto de l’Angliru, dans les Asturies. Les efforts consentis la veille par le jeune Breton ont naturellement pesé, mais le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est malgré tout arraché sur les pentes vertigineuses de l’ascension finale pour signer une dix-septième place. À la veille de la seconde journée de repos, il conserve le douzième rang du général alors qu’Anthony Roux a pour sa part pu passer une partie de l’étape en tête.

La plus courte étape en ligne de la Vuelta n’était certainement pas la plus facile. L’exact opposé, diront même certains. À travers les 110 kilomètres à couvrir ce dimanche, pas moins de deux cols de première catégorie était à escalader avant même l’arrivée aussi mythique que redoutée sur l’Alto de l’Angliru, considéré comme l’une des ascensions les plus terribles du cyclisme professionnel. À peine remis de ses émotions de la veille, David Gaudu avait pour consigne d’attendre le final, mais ses coéquipiers pouvaient anticiper. « On voulait essayer d’avoir quelqu’un devant pour relayer David sur la fin de course, expliquait Philippe Mauduit. C’est parti à bloc, comme tous les matins depuis le début de la Vuelta, et c’est finalement Anthony qui lance l’échappée. Puis il a réussi à faire la course en tête très longtemps ». « J’ai suivi dès que c’est parti et on s’est retrouvés à deux devant avec Julius van den Berg, détaillait l’ancien champion de France. Ensuite, un gros groupe est revenu de l’arrière et on était alors une bonne quinzaine. On a réussi à aller jusqu’à l’avant-dernier col, où je me suis fait rejoindre à deux bornes du sommet. Je me suis quand même fait plaisir, ça allait bien, et j’ai même pu être un petit point d’appui sur le sommet pour David. Ça n’a donc pas été inutile. C’était une bonne journée ».

« J’ai préféré gérer ma montée », David Gaudu

En raison du « tempo solide de la Jumbo-Visma » dans un premier temps, dixit Philippe Mauduit, puis de l’accélération de la Movistar dans un second temps, l’échappée n’a jamais pris du champ et les derniers rescapés ont logiquement rendu les armes au pied de l’Angliru (13,2 km à 9,3%). « Dans une montée aussi difficile, c’est du chacun pour soi tout du long, indiquait Philippe. Les coureurs n’arrivent pas à rester roue dans roue tellement la pente est raide. En plus, le fait de ne pas avoir de public change un peu les perspectives. Je pense que les coureurs ont trouvé l’Angliru plus difficile encore cette année ». Pour David Gaudu, c’était en revanche une grande première. Le jeune Breton était toujours présent dans un petit groupe de favoris au pied, mais il s’est volontairement laissé un peu décrocher avant les plus forts pourcentages. « Je n’avais pas vraiment récupéré de l’échappée d’hier, expliquait-il. Je n’avais pas d’énormes sensations aujourd’hui, je n’étais pas au top, et je pense que c’est normal. En plus, ça a été difficile toute la journée. Ça a roulé de bout en bout. Je n’avais pas les jambes pour suivre les meilleurs aujourd’hui donc j’ai préféré gérer ma montée plutôt que d’aller jusqu’à l’explosion. Je savais que certains allaient sûrement coincer dans les parties raides et que j’allais pouvoir grappiller des places au fur et à mesure. Au final, je suis plutôt content de ma journée, surtout compte tenu de ce que j’ai fait hier ».

Dix-septième au sommet, à 3’41 du vainqueur du jour Hugh Carthy, David Gaudu reste ancré à sa douzième place au général mais s’est surtout forgé de sacrés souvenirs. « C’est quand même l’Angliru, soufflait-il à l’arrivée. Ce sont des pentes à plus de 10% pendant plus de six kilomètres. Il y a aussi cette fameuse rampe qu’on voit arriver à deux kilomètres du sommet. On s’y présente avec un peu plus de vitesse grâce à un replat, mais on est arrêté direct. C’est tout droit et interminable. Parfois, on a des coureurs à peine dix secondes devant, on se dit qu’on va rentrer, mais c’est tellement dur qu’on monte au final tous à la même allure. Grimper ne serait-ce qu’un demi km/h plus vite, c’est déjà énorme et ça demande un effort maximum. C’est une montée vraiment très dure, et ce n’est pas pour rien qu’elle est mythique ». Au sortir d’un week-end riche en expériences et en émotions, le jeune homme de 24 ans va pouvoir, à l’instar de ses coéquipiers, profiter d’une bonne journée de repos demain. Le retour aux affaires se fera mardi sous la forme d’un chrono de 33,7 kilomètres entre Muros et le Mirador de Ézaro.

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2 commentaires

Pichon pascal 13 rue du petit tour numéro 15 POITIERS 86000

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Le 3 novembre 2020 à 17:43

TRÈS BIEN DE CONTINUER À GÉRER ET ESSAYER D ÊTRES DEVANT BRAVO DAVID ET TOUTE L ÉQUIPE GROUPAMA-FDJ PASCAL PICHON DE POITIERS SUPPORTER TOUJOURS.

Jac34

Jac34

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Le 2 novembre 2020 à 06:56

On comprend bien qu’avec les efforts et le bonheur de la veille David soit un moins percutant. Une bonne journée de repos et les choses vont se calmer dans sa tête pour redémarrer en beauté dès Mardi , avec une dixième place au général en point de mire.