Les ennuis de santé qui lui avaient compliqué la tâche en 2015 sont derrière Jérémy Roy qui se dit lui-même en phase de reconstruction. Une première étape est atteinte avec sa sélection méritée en équipe de France dont il portera le maillot mercredi dans le contre la montre disputé à Doha. Avec l’espoir de retrouver le niveau qui fut le sien et d’envisager 2017 avec sérénité.

Jérémy, ce fut une surprise d’être sélectionné pour le championnat du monde de contre la montre ?

Non je n’ai pas été surpris. C’est un peu bâtard comme question mais ce n’est pas la première fois que je dois y répondre. Il y a eu beaucoup de défections. Par exemple Anthony Roux m’avait mis dans la confidence et m’avait dit qu’il serait forfait pour le Mondial en raison d’une opération chirurgicale subie il y a une semaine. C’est vrai, je n’ai pas fait de podium en contre la montre depuis 2013 dans le championnat de France. L’an passé j’étais malade et forfait. Cette année j’y ai fini huitième….

Tu as eu des soucis physiques ces deux dernières années, c’est réglé ?

L’an passé, j’ai eu un problème intestinal sous-jacent découvert en janvier par le docteur Jacky Maillot. C’est réglé mais il a provoqué une fatigue chronique. Dans le contre la montre il ne faut pas douter, le mental joue énormément. Un petit truc et c’est difficile d’aller chercher la performance. J’ai été déçu en 2015. Cette année, il y a du mieux mais il faut du temps. J’espère retrouver mon vrai niveau l’an prochain. 2016 a été une année de transition.

Le mal a été diagnostiqué en janvier, il t’a fallu du temps pour revenir ?

J’avais repris tard, fin mars dans la Classic Loire-Atlantique mais l’entraînement permet de très bons exercices et de compenser. La compétition apporte surtout de l’émulation. Je n’avais pas couru depuis le mois de septembre. Comme j’ai repris tard, je n’ai pas de problème à aller aussi loin dans la saison, jusqu’à la fin du mois d’octobre. J’avais de beaux objectifs, c’était plus facile de rester motivé.

Tu avais axé ton travail pour être bien au mois de juillet. Comment s’est passé le Tour ?

J’ai été un peu déçu. La dernière semaine a été un peu difficile mais Jacky Maillot et le nutritionniste n’ont pas été surpris, le mal était quand même assez profond. Ce n’est pas facile de retrouver le niveau du jour au lendemain. En revanche, la fin de saison me confirme dans l’espoir que cette affaire est derrière moi. J’ai repris dans le Tour du Limousin, j’y ai eu de bonnes sensations. J’y ai fait du bon boulot pour l’équipe.

Il est vrai qu’en troisième semaine du Tour, Thibaut Pinot n’était plus là ?

Son absence en fin de Tour c’était embêtant mais en fin de saison ça s’est bien passé. Sébastien Reichenbach l’a remplacé en tant que leader et a répondu présent. Et nous, on a fait avec cette absence. Après, oui Thibaut Pinot nous manque, c’est un ami. On a hâte de le retrouver.

Cette saison, tu as pris du plaisir en contre la montre ?

J’ai pris du plaisir dans celui du Tour de Poitou-Charentes mais dans le premier disputé en Corse aussi. J’en ai fait d’autres sans plaisir comme au Tour du Pays-Basque où il y avait une côte très pentue.

Et il y a le plaisir d’enfourcher un vélo que tu as fortement contribué à développer ?

Ce vélo enlève une incertitude. Les freins marchent bien, le vélo répond, tout est optimisé, il y a un bon rendement, un bonne aérodynamisme. C’est un paramètre qui est plutôt positif.

Comment abordes-tu ce Mondial ?

Je suis motivé, ces derniers temps je n’ai fait que du spécifique. Je suis monté sur mon vélo de chrono tous les jours. Concernant le Mondial, je veux finir sur une bonne note, retrouver un classement mondial correct. Un Top 20, ce serait bien. Le tracé est tout plat, il faut de la puissance. Pour m’y préparer, j’ai fait beaucoup d’aller et retour le long de la Loire, sur une route toute plate, avec un vent de côté, de face, dans le dos. Par rapport à certains adversaires, je pense avoir un petit déficit de puissance sur un exercice de 50 minutes.

C’est un rendez-vous que tu connais bien ?

C’est mon troisième championnat du Monde. Je l’avais fait aux Pays-Bas en 2012 et à Florence en 2013. Ce sont de très belles expériences. Une sélection en équipe de France ce n’est pas rien. C’était marquant à Valkenburg en 2012, sur un très beau parcours, puis à Florence. J’ai très envie de respecter le maillot.

Et puisque tu penses déjà à la saison prochaine, tu as déjà programmé la suite ?

Je vais prendre pas mal de repos. Disputer le Chrono des Nations aux Herbiers le 23 octobre et puis le stage de décembre viendra rapidement. Je vais prendre le temps de discuter avec le staff et essayer de cibler particulièrement une période. 

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