Arnaud Démare a pris place dans la voiture de ses parents pour regagner son domicile et apprécier sa dixième victoire de la saison. Toujours avec gentillesse, il raconte sa course, sa drôle de fin de saison et, déjà, ses ambitions pour l’année prochaine.

Arnaud, ça y est tu la tiens cette victoire à Bruxelles ?

Oh la la je suis content ! Ce fut une course exigeante avec un départ rapide, ça n’a pas duré longtemps, le temps que l’échappée prenne forme mais ça a fait mal aux pattes. Ce fut ensuite une journée fluide jusqu’au moment où Quick Step a mis en route avec 8 coureurs. Finalement, les cinq échappés ont été vite repris par un groupe de contre dans lequel Olivier Le Gac figurait. Pour nous, ça s’est bien goupillé, on n’avait ainsi pas besoin de rouler. Moi, je me sentais de mieux en mieux dans le final et du coup je suis resté à l’avant en m’économisant. Aujourd’hui encore, j’ai joué avec mes jambes, j’ai tout fait pour ne pas me mettre dans le rouge. La tactique était bonne. Dans le final, j’ai été super bien emmené, on a repris Brändle sous la flamme rouge et en sachant que je connaissais bien le faux-plat montant. Marc Sarreau est vraiment fort, je lui souhaite de gagner demain à Fourmies. Il a fait un super travail puis Jacopo Guarnieri m’a bien lancé. J’ai senti que j’allais gagner. Ici, j’ai fini troisième, deuxième et donc premier. J’aime cette course, 200 kilomètres et des côtes courtes avant un final très rapide.

Tu fais quand même une drôle de fin de saison, pas bien au BinckBank Tour, deuxième à Hambourg, pas bien à Plouay, vainqueur à Bruxelles…

Depuis le Tour, ma condition n’est pas au top. Le Binckbank Tour était ma course de reprise et c’était dur. Je n’avais pas trop roulé parce que j’étais très fatigué après le Tour. Après, je suis parti à Tignes, j’ai monté des cols et j’ai senti que mon physique s’améliorait. Je n’étais pas top mais la santé était bonne de nouveau, je n’avais plus besoin de dormir comme un bébé. Le corps a repris le dessus. Ma deuxième place à Hambourg a été une surprise. J’étais super content, ça s’était bien passé mais surtout j’avais eu la chance que ça roule vite surtout dans la dernière heure.

C’est pour ça qu’on pensait que tu serais bien à Plouay ?

Oui mais l’organisateur a tout changé et a vraiment durci le parcours. En temps normal, je serais passé mais pas avec ces jambes là. A l’entraînement, je ne fais pas beaucoup de volume. Je peux dire aujourd’hui que je m’en sors bien. C’est ma dixième victoire de l’année. Les gens retiennent le Tour et ce qui s’est passé en fin de première semaine mais depuis février je suis le pied à l’étrier. J’ai 26 ans et ce n’est pas évident de faire une saison pleine en World Tour. On n’est pas tous des Sagan. Van Avermaet fait des saisons pleines depuis 2–3 ans seulement, il a trente ans. Moi, je trouve que ma saison est extraordinaire. Tous mes objectifs ont été atteints. Je voulais gagner dans Paris-Nice, le Critérium du Dauphiné, le Championnat de France et le Tour de France. Je n’ai aucun regret et je n’oublie pas que j’ai fait aussi une belle campagne de classiques, 6e à Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Milan-San Remo et Paris-Roubaix où j’ai obtenu ma meilleure place. Je suis super content.

Quel est ton programme de fin de saison ?

Je vais faire les deux courses au Canada, à Québec et Montreal. Je me sens en bout de course, un peu poussif. Bien que ça ne se voit pas trop aujourd’hui. Je ne me vois pas aller jusqu’en octobre… Je dois penser aussi à 2018, de grands événements m’attendent, notamment en début de saison. Je vais donc récupérer un mois plus tôt. L’an dernier j’étais allé jusqu’à fin octobre, coupant un mois avant de vite repartir. Cette année, je ne ferai pas le championnat du monde. J’ai dit à Cyrille Guimard que je n’ai pas la tête à ça. Physiquement et mentalement, je ne me sens pas capable de développer une nouvelle grosse charge de travail. J’ai connu une saison blanche en 2015 et j’ai retenu la leçon. Plus jamais ! En vue de l’année prochaine, cette année j’ai gagné des sprints importants, j’ai fait le plein de confiance. J’ai hâte de couper mais aussi de reprendre pour 2018. Je vais faire le plein d’oxygène.

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