L’étape marathon du Tour de Pologne, longue de 225 kilomètres, a été âprement disputée ce mercredi. Elle a tout de même fini par sourire aux sprinteurs. Jake Stewart a dès lors tenté de se mêler à l’emballage massif, mais il n’a pu venir inquiéter les meilleurs spécialistes dans les derniers hectomètres et s’est classé quatorzième de la troisième étape. Jeudi, un final plus accidenté attend les coureurs vers Bukovina.

Si les deux premières étapes du Tour de Pologne avaient déjà franchi la barre symbolique des deux cents kilomètres, la troisième, prévue ce mercredi, demeurait la plus longue de l’épreuve avec ses 226 bornes au compteur. Mais en raison d’un début de course relativement accidenté, plusieurs coureurs y ont vu la journée parfaite pour tromper le peloton. Ils étaient ainsi dix à s’extirper après une vingtaine de kilomètres : Lukasz Owsian (Pologne), Lionel Taminiaux (Alpecin-Fenix), Taco van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert), Alexander Konychev (BikeExchange), Filippo Conca (Lotto-Soudal), Norman Vahtra (Israel Start-Up Nation), Tom Bohli (Cofidis), Simon Clarke (Qhubeka-NextHash), Daniel Arroyave (EF Education-Nippo) et Niklas Märkl (Team DSM). « On ne voulait pas être devant à tout prix, mais on aurait espéré être représenté dans un groupe de dix, confessait Frédéric Guesdon. L’échappée s’est faite en deux temps, en costaud dans les bosses, et on n’a pas réussi à prendre le bon wagon. On a alors espéré que ça se termine au sprint ». Si les principales équipes de sprinteurs ont parfaitement muselé les fuyards toute la journée, la tension s’est largement accentuée à l’entrée dans la dernière heure de course, lorsque les dix hommes de tête ont décidé de jouer leur va-tout. « L’échappée a failli réussir son coup, poursuivait Frédéric. Quand j’ai vu que l’écart remontait à trois minutes à quarante kilomètres de l’arrivée, je me suis dit que le peloton n’allait pas aller les chercher si facilement. Et effectivement, ils ne vont finalement les cueillir que sur le final. On a douté mais ça s’est bien terminé au sprint et l’équipe a pu faire du travail autour de Jake, qui a pu s’exprimer. C’était l’objectif ».

« Continuer d’insister autour de Jake », Frédéric Guesdon

Les trois derniers rescapés de l’échappée ont rendu les armes à cinq kilomètres de la ligne et les trains se sont alors mis en marche de part et d’autre de la chaussée. Jake Stewart a lui suivi son poisson-pilote Fabian Lienhard pendant quelques minutes avant de se replacer dans les dix premières positions du peloton à moins de deux kilomètres de l’arrivée. Encore bien placé sous la flamme rouge, le jeune Britannique s’est néanmoins fait déborder dans les derniers hectomètres et a franchi la ligne en quatorzième position, quelques longueurs derrière le vainqueur Fernando Gaviria. « Il était bien placé assez tôt, mais c’est revenu fort de l’arrière, ça a un peu frotté et il a perdu un poil de vitesse, analysait Frédéric Guesdon. Il était peut-être un peu sec également, et manque encore d’un peu de puissance pure, mais je pense qu’il est capable de faire mieux. Cela reste ses premiers sprints massifs au niveau WorldTour. Il faut continuer à travailler et ça viendra. Il est sans doute encore un peu juste pour gagner face à des vrais sprinteurs comme Gaviria ou Bauhaus, mais je pense que son classement du jour ne reflète pas ses qualités. Il est en mesure de faire un top 10 sur ce genre de sprints et il faut continuer sur cette voie. C’est un peu le fil rouge sur ce Tour de Pologne. Il reste deux arrivées qui peuvent lui sourire et on va continuer d’insister et de travailler autour de lui ».

La cinquième étape, vers Bielsko Biala vendredi, pourrait « vraiment convenir » à Jake Stewart. La quatrième, demain, semble en revanche plus coriace avec une arrivée en bosse à Bukovina. « On laissera peut-être davantage quartier libre aux coureurs pour se glisser dans les coups, complétait Frédéric. Cela ne nous empêchera pas, de toute façon, de nous mêler à l’emballage final si regroupement il y a. Je connais la dernière bosse pour l’avoir faite en tant que coureur. Le sommet est assez roulant et c’est un peu moins dur qu’hier ».

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