Un nouveau sprint a décidé du vainqueur ce vendredi sur le Tour de Wallonie. Cette fois-ci, néanmoins, il s’est disputé en comité plus réduit. Il aurait ainsi davantage pu convenir à Jake Stewart, bien présent parmi la cinquantaine de coureurs qui se sont joués la victoire. Toutefois isolé dans le final, le jeune Britannique a été dans l’incapacité de trouver la bonne ouverture dans l’emballage et n’a donc pu participer à la bataille pour les premières positions, héritant finalement de la 18e place.

Ce vendredi, le Tour de Wallonie fonçait plein Nord, de Neufchâteau vers Fleurus, à travers 206 kilomètres potentiellement favorables à un homme rapide, mais 206 kilomètres néanmoins vallonnés. Une multitude de petites côtes jalonnaient d’ailleurs la première partie du parcours, ce qui n’a pas manqué de donner des idées à certains. « Il y a eu une grosse course dès le kilomètre 0, et ça a duré un bon moment, énonçait Jussi Veikkanen. Le peloton s’est coupé à plusieurs reprises, il y a eu des lâchés, et c’était très mouvementé. À un moment donné, Romain [Seigle] a réussi à suivre un bon coup mais le peloton n’a jamais laissé faire. La Lotto-Soudal, qui s’était manquée hier, voulait notamment sa revanche aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, le groupe de Romain n’a jamais eu beaucoup d’avance et c’est finalement un duo qui a eu son bon de sortie ». Il aura toutefois fallu patienter près de soixante-dix kilomètres pour voir Baptiste Planckaert (Bingoal-Wallonie Bruxelles) et Alessandro De Marchi (Israel-Start Up Nation) ouvrir une véritable brèche. « Ils ont eu six minutes d’avance au mieux, complétait Jussi, mais le peloton a ensuite roulé, et la course a été relancée après 120 kilomètres ».

« Une petite frustration », Jussi Veikkanen

Un groupe d’une quinzaine d’hommes s’est alors détaché en tête de peloton, et un mano-a-mano de vingt minutes s’est instauré avant que le regroupement général ne s’opère à environ soixante bornes du but. Sept hommes sont repartis à l’assaut aussitôt, mais sans réellement menacer un paquet bien aux aguets. « Sur le circuit final, il y avait un passage sur un secteur pavé à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, reprenait Jussi. Benji [Thomas] s’est écarté à cet instant pour ne pas prendre de risques en prévision des J.O. Fabian [Lienhard] a lui subi une légère chute et n’a pu retrouver sa place dans le peloton. Il avait un peu mal au poignet, mais le docteur l’a examiné à l’arrivée et il n’y a, a priori, pas de dommages. Nous referons un point demain matin ». Dans l’affaire, Jake Stewart a toutefois perdu un coéquipier, mais Romain Seigle et Ramon Sinkeldam se sont pour leur part mis à l’ouvrage avant l’ascension de la côte de Try (1,3 km à 6,6%), située à seulement dix kilomètres de l’arrivée. « Romain, qui marche de mieux en mieux, a fait pas mal d’efforts, et Ramon aussi a bien travaillé, ajoutait Jussi. Quand on est arrivés dans ce dernier raidard, le peloton s’est encore coupé en deux ». En raison du tempo explosif imprimé par l’équipe du maillot jaune, seule une dizaine de coureurs a basculé en tête de course au sommet de la bosse.

Un regroupement d’une cinquantaine d’hommes s’est malgré tout produit un peu plus loin et un sprint en petit comité s’est préparé. « Jake est parvenu à suivre le bon peloton, mais je pense qu’il était un peu sec dans le final, glissait Jussi. Il n’a pas réussi à se frayer un chemin dans l’emballage, mais je crois qu’il était aussi bien ‘occupé’. Ça n’a pas été une journée facile. L’étape lui convenait plutôt bien sur le papier, c’est dommage. Maintenant, sans la chute de Fabian, peut-être que Jake aurait pu être mieux emmené et placé dans le sprint. Il y a évidemment une petite frustration mais il restait malgré tout de vrais sprinteurs aujourd’hui à l’arrivée ». Car si le peloton était franchement réduit du côté de Fleurus, c’est en effet Dylan Groenewegen qui s’est imposé devant Giacomo Nizzolo et Fernando Gaviria. Les purs sprinteurs étaient donc au rendez-vous, et ils pourraient de nouveau l’être demain à Quaregnon pour l’ultime étape du Tour de Wallonie. « C’est peut-être même un peu moins dur qu’aujourd’hui, avançait Jussi. On devrait retrouver les mêmes protagonistes ».