Le Tour de Wallonie 2023 arrivait à son terme ce mercredi avec l’étape la plus dure de la semaine. Après avoir franchi pléiade de côtes sur 215 kilomètres, le peloton a finalement été battu de justesse par Andrea Bagioli à Aubel, où Jake Stewart a pris la troisième place du sprint, soit la cinquième place du jour. Le Britannique égale ainsi son résultat obtenu lors du troisième acte et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ repart de Belgique avec trois top-10 en poche.

« Seulement » huit côtes étaient répertoriées ce mercredi sur les 215 kilomètres séparant Banneux et Aubel, mais le terrain était bel et bien accidenté toute la journée à l’occasion de la cinquième et dernière étape du Tour de Wallonie. Près de 3300 mètres de dénivelé étaient à arpenter sur un profil rarement plat et donc favorable à une course de mouvements. Dès le départ, la Groupama-FDJ a voulu s’inscrire dans cette dynamique, et après une grosse bagarre de trente kilomètres, Bruno Armirail est parvenu à intégrer l’échappée. « J’ai suivi les mouvements dans les bosses du départ puis c’est Bruno qui a pris les devants, relatait Jake Stewart. C’était une bonne chose pour nous, car on pouvait rester au chaud dans le peloton ». En tête, l’ancien champion de France du chrono a retrouvé Mauro Schmid, Mauri Vansevenant (Soudal-Quick Step), Ceriel Desal (Bingoal-WB), Dries De Bondt (Alpecin-Deceuninck) puis Laurens Huys (Intermarché-Circus-Wanty). « Bruno a pris place dans un bon groupe mais il n’a pas eu de chance car il a crevé au plus mauvais moment, reprenait Yvon. L’écart n’était que de cinquante secondes sur un peloton morcelé en trois qui se faisait la bagarre. Je ne pouvais pas le dépanner et il a attendu 2-3 minutes avant de pouvoir repartir. On n’a donc pas pu profiter de sa présence en tête ».

« On voulait un sprint avec des mecs fatigués », Yvon Madiot

À plus de 120 kilomètres du but, le rouleur occitan a donc repris place dans le peloton et la Groupama-FDJ a dès lors changé son fusil d’épaule. « On savait que l’étape pouvait me convenir : c’était une longue journée avec des bosses difficiles qui pouvaient user les sprinteurs, expliquait Jake. C’était une bonne opportunité pour moi et je me sentais bien toute la journée ». Après avoir notamment franchi la côte de la Roche-aux-Faucons dans la première moitié de parcours, les coureurs ont retrouvé un terrain relativement moins ardu à compter de la mi-course. La ville d’arrivée a été franchie une première fois à cinquante kilomètres du terme, et seul Schmid demeurait en tête à l’entrée dans les trente dernières bornes. Un peu plus loin, un fait de course non-négligeable s’est produit. « Il y a eu une erreur de parcours à 25 kilomètres de l’arrivée, expliquait Jake. C’était un peu confus, la course a été neutralisée et on a été arrêtés. Personne ne comprenait vraiment ce qu’il se passait puis c’est reparti à fond sur les 25 derniers kilomètres ». « C’était un peu le bazar, confirmait Yvon. La neutralisation a permis à des coureurs distancés de revenir, or on aurait aimé qu’il y ait moins de monde pour le sprint ». Schmid est reparti avec l’avantage qui était le sien au moment de l’interruption, mais le Suisse a été revu à douze kilomètres du but.

Un peloton d’une soixantaine de coureurs s’est alors dirigé vers le final mais de nouvelles offensives ont fait irruption. « Les consignes étaient de suivre les coups car il n’y avait pas non plus beaucoup d’équipiers pour travailler, rappelait Yvon. Si on voulait que la course soit assez dure pour favoriser Jake, il fallait que ça bouge. On voulait un sprint avec des mecs fatigués, et pas avec tout le monde ». « Laurence et Kono ont fait du très bon boulot, insistait Jake. Kono a roulé un peu pour rattraper l’échappée, et Laurence m’a bien placé tout en suivant quelques attaques au sommet des montées, ce qui me permettait de ne pas rouler derrière ». Le Néo-Zélandais n’a finalement jamais pu faire le break, et ce qui restait du paquet s’est présenté groupé au pied de la dernière montée, d’un kilomètre à 7%, située toute proche de l’arrivée. « J’avais demandé aux gars d’être vigilants car on savait qu’il était possible que quelqu’un sorte, dont Bagioli qui avait fait le coup l’autre jour, disait Yvon. C’est ce qu’il s’est passé, mais ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas en capacité de suivre, car c’est un vrai puncheur ». L’Italien s’est ainsi détaché en compagnie de Stephen Williams, et les deux hommes ont pu conserver quelques mètres d’avance jusqu’au bout.

« Content d’être de retour à ce niveau », Jake Stewart 

Le Transalpin s’est imposé, Arnaud De Lie a réglé le peloton pour la troisième place et Jake Stewart a hérité de la cinquième place du jour. « J’ai dû lancer de loin, et ça aurait donc pu être mieux avec un meilleur placement, mais c’est comme ça, confiait le coureur anglais. Je suis content de ma forme après le stage. Je me sentais confiant en cette fin de Tour de Wallonie, et j’espère bien faire sur le Tour de l’Ain la semaine prochaine. J’y ai décroché ma première victoire pro l’an passé, et ce serait sympa de remettre ça cette année. Je suis en tout cas très content d’être de retour à ce niveau ». « Jake marche bien et veut faire une belle fin de saison, ajoutait Yvon. Tout le monde finit cette course en bonne forme. On a quand même eu des résultats avec les deux top-5 de Jake, la sixième place du chrono avec Bruno, bien que nos espoirs au général aient été tués dans l’œuf dès les deux premières étapes. C’est le seul petit regret de la semaine ».

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