Après deux premiers sprints massifs rapides et pas spécialement à sa convenance, Jake Stewart a enfin pu s’exprimer ce lundi sur le Tour de Wallonie. Dans un final pour costauds vers Mont-Saint-Guibert, le Britannique de 23 ans est toujours resté en premier rideau et a pu se battre pour les premières positions dans la dernière ligne droite. Il s’est alors octroyé une solide cinquième place. Mardi, un long contre-la-montre sera au programme des coureurs.

Sur le papier, la troisième étape du Tour de Wallonie proposait moins de dénivelé que les deux premières. En revanche, le profil des ultimes kilomètres laissait présager un emballage plus décousu et moins accaparé par les purs sprinteurs. Car malgré quelques jolies côtes dans la première moitié du parcours ce lundi, il n’a jamais été question d’une course de mouvements. Tord Gudmestad (Uno-X), Johan Meens (Bingoal WB) et Alex Colman (Flanders-Baloise) se sont échappés peu après le départ officiel de l’étape, et le peloton a tranquillement laissé faire, au point de voir l’écart grimper à sept minutes après cinquante kilomètres. Partie sans Miles Scotson, touché au coude, au dos et aux cervicales à la suite d’une chute dimanche, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est dans un premier temps contentée de suivre l’allure imprimée par les équipes de sprinteurs. « On était bien organisés toute la journée, insistait Jake Stewart. On savait que cette étape me convenait, donc tout le monde était très motivé et on a couru bien groupés ». Après une chasse progressive, les fuyards du jour ont été repris relativement tôt, à plus de quarante kilomètres du but. Quelques minutes plus tard, la tension est montée en flèche dans le peloton. « Sur une grande ligne droite avec vent de côté, les gars ont été vigilants, relevait Yvon Madiot. Bruno et Kono ont placé leurs coéquipiers devant. Il y a eu une grosse chute mais on a pu l’éviter grâce à ça. Ensuite, on est arrivés sur le circuit final qui était sinueux, un peu périlleux et étroit. J’avais de nouveau demandé aux gars de garder Jake bien placé, ce qu’ils ont fait ».

« C’est chouette de voir que le travail paie », Jake Stewart

À vingt-quatre kilomètres du but, le peloton a franchi la ligne d’arrivée une première fois, puis une véritable bataille de placement a fait rage avant d’aborder les dix dernières bornes, accidentées. « Fabian et Laurence étaient là pour me positionner avant les deux dernières montées », assurait Jake. Le Britannique a ainsi pu franchir la première difficulté aux avant-postes du peloton, toujours relativement compact malgré quelques accélérations. Dans la bosse suivante, située à quatre bornes de l’arrivée, Andrea Bagioli est lui parvenu à créer une petite brèche, « mais Laurence a fait un gros boulot avec la Lotto-Dstny pour le ramener, puis c’était à moi de jouer pour le finish », complétait Jake. L’Italien a été repris peu avant la flamme rouge, dans le dernier faux-plat montant, et c’est donc un emballage au forceps qui s’est profilé. « Je crois que tout le monde était un peu à la limite à l’approche de l’arrivée, reprenait Jake. J’étais pour ma part dans la roue d’Arnaud De Lie avant le dernier virage. Je pense que c’était une bonne roue. Malheureusement, deux mecs ont pris une petite avance avant ce dernier virage à 200 mètres. On a entamé la dernière ligne droite avec 2-3 vélos de retard sur eux, et j’ai démarré mon sprint immédiatement ».

En tête à tête avec Arnaud De Lie pour la troisième place, Jake Stewart a finalement hérité de la cinquième puisque dépassé par Simone Consonni dans les derniers mètres alors que Timo Kielich obtenait la victoire. « Je suis tout de même content de cette cinquième place, et je suis surtout content que les jambes aient répondu dans cette arrivée qui me convenait bien, soulignait Jake. C’est chouette de voir que le gros travail que j’ai effectué en altitude ces deux dernières semaines paie. J’ai eu un début de saison difficile et peu de résultats, donc je suis heureux de montrer que je suis encore là. Je suis très motivé pour le reste de l’épreuve. Le contre-la-montre de demain ne me convient pas beaucoup, mais la dernière étape constituera une autre opportunité ». « Ce matin, on savait que cette étape pouvait convenir à Jake donc on a tout mis en place pour lui, concluait Yvon. Il y a eu du collectif et de bonnes choses de faites. Les gars ont bien bossé pour lui, c’était mieux collectivement, et à l’arrivée, il y a un résultat. Jake en avait aussi besoin après avoir beaucoup travaillé cet été. Je suis satisfait de manière générale, car on revient dans le match au fil des jours après une entame difficile ».

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