Johan Le Bon et Jérémy Roy représenteront la France lors du championnat du monde de contre la montre le 12 octobre. Une première pour Johan, récent troisième du Duo Normand avec Marc Fournier. C’est avec application que le Breton prépare sa première cape chez les pros, conscient d’avoir été régulier dans cette discipline tout au long de la saison.

Johan, tu dois être fier de porter le maillot bleu lors du prochain championnat du monde ?

C’est la première fois que je vais faire un Championnat du Monde chez les pros. Le dernier remonte à 2012 à Valkenburg chez les espoirs et déjà seulement dans le contre la montre. J’avais fini onzième (coincé entre Tom Dumoulin et Bob Jungels). C’est un plaisir d’être sélectionné. Il y a quelques semaines, Bernard Bourreau m’avait pressenti pour disputer le contre la montre du championnat d’Europe à Plumelec.

Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

Je n’étais vraiment pas super dans la Vuelta où j’ai fini par abandonner. Je ne sais pas pourquoi, je m’y étais bien préparé, j’avais fait un stage à la montagne. Le sélectionneur m’a rappelé il y a une semaine pour le mondial au Qatar. Je ne vais pas y aller avec un objectif précis mais je suis super motivé. Je vais donner le meilleur de moi-même. Je connais le parcours, tout plat. Il y aura du beau monde mais déjà, je vais arriver en condition. Dès le départ, je saurais si je suis bien, si je suis dans l’allure.

C’est une fierté pour ton équipe, le deuxième coureur sélectionné est Jérémy Roy ?

L’équipe FDJ doit être contente que deux de ses coureurs soient en effet sélectionnés. Dans cette discipline, depuis quelques années, on a fait du bon travail, il y a eu de bons résultats pour tout le monde cette saison. Notamment pour Thibaut et pour Anthony Roux cinquième du dernier championnat d’Europe.

Cela met aussi en valeur le matériel qui est celui de ton équipe cette année ?

Ce sont de super vélos qui rendent bien, on est vraiment bien positionné. Avant, on avait des vélos aérodynamiques avec des freins mal situés et ça ne freinait pas bien. Là c’est super efficace. Quand je monte dessus, je sais que j’ai la bonne machine. Je vois la différence. A la maison, c’est un  plaisir d’aller rouler avec ce vélo.

Cette course intervient tard, le 12 octobre, comme t’y prépares-tu ?

Il reste deux bonnes semaines. Le travail a été fait toute l’année, maintenant c’est de l’entretien. C’est un effort intense d’une heure. Je fais surtout des sorties d’intensité, derrière scooter, des intensités longues. Pas seulement de la distance. Ce soit être différent pour mes équipiers appelés à couvrir les 250 kilomètres de la course en ligne (Arnaud Démare, William Bonnet, Yoann Offredo et Marc Sarreau)

As-tu eu de bons indices dans le Duo Normand que tu as fini dimanche à la troisième place avec Marc Fournier ?

On était vraiment pas mal. J’avais un très bon équipier qui marchait fort. C’est une bonne préparation au Mondial mais c’est aussi une belle organisation que je découvrais. On a perdu 1’47’’ en 54 km sur Durbridge et Tuft (Orica-Bike Exchange) mais eux ont l’habitude. Ce sont deux super spécialistes. Il étaient d’une classe au dessus mais il reste deux semaines, je sais ce que je dois faire. J’ai la bonne motivation.

Quel est ton programme jusqu’à ce contre la montre ?

Je vais disputer le Tour de Vendée dimanche puis Paris-Bourges et je pars le samedi suivant. Ces deux courses vont me permettre de produire des efforts longs mais je ne considère jamais qu’une course est faite pour se préparer. Je vais faire la course et le travail sera accompli.

Quel regard as-tu sur ta saison 2016 ?

C’est du 50 – 50. Dans les chronos c’était bon, je me suis bien amélioré. J’ai toujours fini dans le Top 10 même en World Tour. Par ailleurs, je reste sur ma déception de la Vuelta même si j’y ai chopé une petite angine qui a traîné. Cette année je n’ai pas gagné… mais la saison n’est pas finie ! Je vais aller jusqu’au Chrono des Nations le 23 octobre. Depuis le Tour Down Under en Australie, ça fait un bout.

Il semble souvent que tu n’es pas content de toi, que tu manques aussi de confiance en toi ?

C’est sûr, je n’ai pas assez confiance en moi. Je travaille là-dessus. C’est vrai aussi que je ne suis jamais satisfait de moi mais j’ai souvent peur de mal faire. Cette saison, j’ai fait beaucoup d’échappées. A Isbergues, ce n’est pas passé loin, dans la Polynormande ça n’a pas souri, à Plumelec non plus… A l’avenir, même si j’aime bien les classiques flandriennes, je sais que je suis un ‘’passe partout’’ et je vais essayer de bien faire dans les courses par étapes où il y a des contre la montre.

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