Une certaine inconnue entourait la huitième étape du Giro, tracée tout autour de Naples. Certains sprinteurs et autres puncheurs pouvaient y trouver leur compte, mais c’est finalement l’échappée qui a pris l’avantage dans une journéecourte mais intense sur les routes de Campanie. Au bout des 153 kilomètres, Thomas De Gendt s’est adjugé la victoire alors qu’Arnaud Démare a conservé son maillot cyclamen à la veille de la grande étape de montagne, vers le Blockhaus, précédant la deuxième journée de repos. 

Neuf ans après son dernier passage dans l’une des villes les plus emblématiques du pays, le Tour d’Italie reposait ses bagages dans la cité napolitaine ce samedi. Le départ et l’arrivée y étaient installés, et à peine 153 kilomètres composaient ce huitième acte ni plat, ni extrêmementvallonné. Les jeux étaient ouverts, donc, et cela a donné lieu à un départ très dynamique. « Aujourd’hui, c’était vraiment particulier avec notamment quatre tours de circuits de moins de vingt kilomètres, vraiment techniques, où ça n’arrêtait pas de monter/descendrerappelait Sébastien Joly. Pour certains dans le peloton, il a même peut-être été difficile de se mettre en configuration « championnat » sur un Grand Tour. De ce point de vue, c’était un peu inédit ». L’échappée du jour, constituée de vingt-et-un coureurs, s’est néanmoins dégagée dans les dix premiers kilomètres, soit une petite heure avant l’entrée sur les circuits. En tête, Mathieu van der Poel, Thomas De Gendt, Biniam Girmay, Diego Ulissi, Guillaume Martin & co ont longtemps été maintenus à deux minutes, mais le peloton a finalement relâché la pression à une cinquantaine de kilomètres de la ligne, lorsque la grande bagarre pour la victoire d’étape s’est déclenchée en tête de course. Au terme d’une belle lutte, Thomas De Gendt s’est imposé après 3h32 d’une course néanmoins intense. 

« Il faut savoir calculer ses coups », Arnaud Démare

Attila Valter a coupé la ligne au sein du peloton principal trois minutes plus tard alors que ses coéquipiers en ont terminé un peu plus loin« On est en fin de première semaine, et ça a bien bagarré jusque-là, confiait Arnaud Démare après avoir de nouveau endossé le maillot cyclamen. On a vu d’entrée de jeu que ce serait difficile aujourd’hui car beaucoup de coureurs voulaient prendre l’échappée. C’était un beau parcours, mais on savait aussi qu’il était un peu difficile. Je me suis accroché un petit peu, mais il faut savoir aussi calculer ses coups sur un Grand Tour ». « On s’était dit qu’on pouvait se donner une chance selon la façon dont ça allait se dérouler, et c’est pourquoi on s’est bien accroché assez longtemps, ajoutait Sébastien. Puis, quand on a vu que l’échappée prenait vraiment du champ et qu’aucune équipe n‘était intéressée pour rouler, une grande partie de nos coureurs se sont relevés pour récupérer. D’autres se sont accrochés plus longtemps, mais seul Attila a terminé avec le premier groupe. Aujourd’hui, le but était soit d’arriver pour la gagne, soit de récupérer en vue de demain. La montagne se profile et ce sera une grosse journée avec cette arrivée au Blockhaus ». Dimanche, Arnaud Démare arpentera bel et bienles 5000 mètres de dénivelé au programme avec le maillot cyclamen sur ses épaules, mais il ne compte ce samedi soir plus que vingt-sept points d’avance sur l’Érythréen Biniam Girmay. « Ça va être un beau challenger », lançait le Picard en conclusion.