Au lendemain du contre-la-montre individuel, le Critérium du Dauphiné a repris sa route en direction des montagnes ce jeudi. Mais avant de les atteindre, dès demain, le peloton a disputé une cinquième étape accidentée entre Saint-Chamond et Saint-Vallier qui a donné lieu à quelques mouvements. À l’arrivée, c’est néanmoins un petit peloton qui s’est présenté pour la gagne et Geraint Thomas s’est imposé en finisseur tandis que David Gaudu a sereinement conservé sa place parmi les favoris de l’épreuve.

« C’était une dure journée », Olivier Le Gac

Les échappées ayant le vent en poupe ces jours-ci, certains coureurs semblaient décider à prendre les devants lors de la cinquième étape du Dauphiné ce jeudi. Certains, et pas des moindres. Dès le départ de Saint-Chamond, le dernier vainqueur du Tour des Flandres Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step), par ailleurs troisième du général, s’est mêlé aux offensives tout comme Tim Wellens (Lotto-Soudal). Le duo a été accompagné par Julien Bernard (Trek-Segafredo) et Tsgabu Grmay (BikeExchange), puis Cyril Gautier (B&B Hotels) s’est joint à eux. Toutefois, le peloton guidé par l’équipe du maillot jaune Lukas Pöstlberger est constamment resté à moins de deux minutes des fuyards. Après une soixantaine de kilomètres, cela a d’ailleurs permis à Jasper Stuyven, Ryan Mullen (Trek-Segafredo) et Josef Cerny (Deceuninck-Quick Step) de sortir en contre et d’opérer la jonction. Le peloton n’a pas pour autant levé le pied, et la tension s’est notamment illustrée par une importante chute massive à la mi-course. « C’était une étape rapide et intense, récapitulait Thierry Bricaud. Il y a toujours du rythme. Il fallait aussi être vigilant car il y avait du vent. Il n’y en avait pas assez pour créer de vraies cassures, mais suffisamment pour mettre de la tension dans le peloton. Et surtout, il a fait très chaud ! C’était une vraie fournaise selon le ressenti de tous les coureurs ».

« On a eu chaud aujourd’hui, confirmait Olivier Le Gac. Tout le monde a trouvé que c’était étouffant, même si la température n’était pas beaucoup plus élevée que les jours précédents. Le parcours était bien casse-pattes également et l’intensité dans le peloton a fait que c’était une dure journée. Avec l’échappée de costauds, il y a toujours un bon rythme derrière. On s’est appliqués à ne pas se faire piéger et à placer David toute la journée, surtout à l’approche du final ». En tête de course, Josef Cerny et Ryan Mullen ont tenté de faire perdurer l’entreprise mais celle-ci a pris fin à une cinquantaine de kilomètres du but. De nouvelles offensives sont donc survenues, mais un homme seul a finalement réussi à s’extraire d’un peloton vigilant : Sven-Erik Bystrom (UAE Team Emirates). Le Norvégien a cumulé plus d’une minute d’avance, mais les équipiers de Sonny Colbrelli ont de nouveau assuré la poursuite, et la bagarre de placement à l’approche de la dernière côte du jour, celle de Montrebut (1,4 km à 11%), a définitivement anéanti ses chances. « C’était très nerveux, relevait Valentin Madouas. On savait que le placement était très important au pied de la bosse, même si au final ça a temporisé dans la montée. Toutes les équipes avaient le même objectif, donc c’était forcément tendu et il y a eu beaucoup de chutes ». Valentin Madouas a d’ailleurs lui-même été gêné par l’une d’entre elles, au contraire de David Gaudu, parfaitement protégé par ses coéquipiers et idéalement placé au pied de l’ultime difficulté, situé à treize kilomètres du but.

« David va pouvoir s’amuser », Valentin Madouas

Aucun favori ne s’est donc découvert dans cette ascension, mais Lawson Craddock a tenté son va-tout avant d’être repris par un paquet d’une quarantaine d’unités à trois bornes du but. Geraint Thomas a par la suite anticipé à la faveur d’un virage dans le dernier kilomètre pour contrecarrer les plans de Sonny Colbrelli, deuxième pour la troisième fois cette semaine. David Gaudu a lui sereinement terminé dans le peloton, comme l’ensemble des favoris, conservant donc sa dix-neuvième place au général.  « Les gars sont restés concentrés autour de David et nous n’avons pas d’incidents à déclarer, ponctuait Thierry. On est passés à travers les gouttes, mais c’est aussi car ils étaient plutôt bien placés et ont été attentifs. C’était une bonne journée ». Vendredi, le final vers Le Sappey-en-Chartreuse fera figure d’amuse-bouche avant le week-end. Quatre ascensions sont répertoriées dans les cinquante derniers kilomètres dont le Col de Porte (7,7 km à 6,5 %) et la courte bosse finale (3 km à 6%). « Pour nous, l’objectif est de remonter au classement et de se rapprocher du top 5 en cette fin de semaine, terminait Valentin. David en est entièrement capable. Tout est encore possible. On voit qu’il est bien en jambes et il va pouvoir s’amuser ».