Pour la troisième année consécutive, la « Course au Soleil » proposait ce mardi son format de contre-la-montre par équipes atypique. Sur la ligne d’arrivée, c’est ainsi le temps du premier coureur qui faisait office de référence pour le résultat de l’étape, chaque coureur étant par la suite crédité de son propre temps. Dans cette troisième étape, ce format s’appliquait sur les 28,4 kilomètres entre le circuit de Magny-Cours et la ville de Nevers. « Le parcours se décomposait en trois parties, expliquait Anthony Bouillod, entraîneur de l’équipe. Une première assez technique sur le circuit de Magny-Cours, une deuxième assez rectiligne en direction de Nevers, puis une dernière, dans Nevers justement, où c’était un petit peu plus technique et sinueux. Il était important de l’avoir en tête ». À tout cela, il fallait ajouter la côte de la Pisserotte (900m à 5,6%) à cinq kilomètres de la ligne, qui pouvait également avoir une incidence sur la gestion des forces restantes. Sixième équipe à se présenter sur la rampe de lancement, à très exactement 14h50, la Groupama-FDJ s’est mise en ordre de marche derrière son capitaine de route Stefan Küng, aux commandes dès les premiers hectomètres pour donner le ton.

Après quatorze kilomètres, le point intermédiaire a été atteint, et si la formation tricolore disposait encore de ses sept unités, elle concédait néanmoins dix-sept secondes à la meilleure marque alors établie par Jayco-AlUla. Ce déficit s’est porté à quarante secondes au terme du la seconde portion du circuit, et d’une arrivée à l’arrachée à Nevers. Plus tard, la formation Visma-Lease a Bike a encore amélioré le temps de référence, repoussant la Groupama-FDJ à cinquante-quatre secondes. Suite au passage de toutes les écuries, Guillaume Martin-Guyonnet et ses coéquipiers ont alors hérité de la onzième place du jour. « On espérait un top 5, on n’y est pas, c’est donc une déception », disait clairement Benoît Vaugrenard. « Le résultat n’est pas la hauteur des objectifs et des espérances, confirmait Anthony Bouillod. Cela peut s’expliquer par plusieurs choses. Il y a notamment des éléments qu’on aurait pu améliorer au niveau technique. Ensuite, il y a mine de rien une densité très relevée chez la concurrence. Quand on voit les diverses compositions d’équipes, on sait que les petites erreurs peuvent coûter cher. En somme, il a manqué à la fois de physique et de technique pour relever l’objectif qu’on s’était fixé ».

Stefan Küng et Guillaume Martin-Guyonnet ont ce mardi été les premiers à franchir la ligne, et pointent au soir de cette troisième étape aux portes du top-30 du général. « Stefan était indispensable aujourd’hui dans un groupe comme celui-là de par son expérience et son potentiel, disait Anthony. Ses valeurs du jour confirment qu’on ne peut pas se passer de lui sur un tel exercice. Concernant Guillaume, l’objectif était de l’emmener à l’arrivée et tous les coureurs étaient briefés dans ce sens. Pour un premier contre-la-montre sous nos couleurs, je pense que c’est plutôt correct, même si ce n’était pas forcément évident pour lui dans les parties techniques au lendemain d’une chute. On a pu identifier certaines choses qu’on va pouvoir travailler, que ce soit au niveau du chrono ou sur d’autres aspects ». Le Normand pointe à 1’01 du nouveau leader Matteo Jorgenson avant la deuxième partie de Paris-Nice. « Pour l’instant il n’y a pas de gros écarts, ça reste très serré, Paris Nice est encore très long, et ils annoncent des conditions climatiques difficiles chaque jour, concluait Benoît. C’est une course où il faut y croire jusqu’au dernier jour, car même si tu es en deuxième rideau, il se passe toujours des choses. Ceux qui sont bien placés aujourd’hui ne le seront pas forcément dimanche soir. Aujourd’hui, on a essuyé une déception, mais dès demain, ça repart ! »