Dans trois jours, Thibaut Pinot va débuter sa saison cycliste dans le Grand Prix « La Marseillaise » avant de prolonger avec l’Etoile de Bessèges. Il sait l’attente qu’il suscite mais se montre égal à lui-même, détendu, jovial et prêt à suivre le plan tracé avec son équipe. Le Tour de France qui l’a installé parmi les meilleurs coureurs du monde, est encore très loin de ses préoccupations.

Thibaut, il te tarde de courir ?

Oui, je suis content d’accrocher un dossard sur mon maillot mais je prends aussi du plaisir à m’entraîner. L’hiver s’est plutôt très bien déroulé, c’est passé assez vite. Dimanche, c’est la reprise et c’est bien.

2014 a été une année très riche, comment as-tu digéré le Tour de France ?

Ce fut facile parce que j’ai un tempérament à vite oublier les choses, à vite me concentrer sur le prochain objectif. Après le Tour, je me suis arrêté, j’ai fait des critériums et j’ai tout de suite eu l’envie de faire un bon Tour d’Espagne. Malheureusement, ça n’a pas marché du tout, le moteur n’a pas suivi, je me suis mis un peu en surrégime je pense. J’ai abandonné mais je me suis tout de suite reconcentré sur la fin de saison.

Ton nouveau statut a-t-il changé ta vie ?

Je suis plus sollicité mais mon frère m’aide beaucoup. Lui et moi on fait une bonne équipe. Je suis plus tranquille grâce à lui. En fait, je n’ai pas changé mais comme j’étais plus serein, je me suis permis de faire des choses que je ne faisais pas les autres années. J’ai pris du bon temps, j’ai bien soufflé. Je suis parti en Nouvelle-Calédonie puis une semaine à Tignes en famille au nouvel an. J’ai profité de mes proches, de mes amis. Depuis le 1er janvier, je suis à bloc sur le vélo mais j’ai pris le temps de vivre.

Forcément cette année, tu vas te focaliser sur le Tour ?

J’ai bien envie de lever les bras avant. L’an dernier, j’ai fait quatre fois deuxième, parfois pour pas grand-chose mais étant fixé sur le classement général à chaque fois, la victoire d’étape vient moins facilement. Mon programme est défini : La Marseillaise, Etoile de Bessèges, Tour d’Oman, Tirreno-Adriatico. Le premier gros objectif c’est Tirreno. Avant le Tour, c’est là qu’il y a le plus gros niveau et je saurais où j’en suis. Je vais enchaîner ensuite avec le Critérium International en Corse, le Tour du Pays Basque, le Tour de Romandie et peut-être le Critérium du Dauphiné en fonction du parcours.

Marc nous disait que tu es l’instigateur de la venue Steve Morabito ?

Steve est incroyable. Atypique. C’est vraiment une personne extraordinaire. Il m’apporte beaucoup et va apporter beaucoup à l’équipe FDJ par son  professionnalisme. Il va me faire passer un cap parce qu’il connait vraiment bien son sujet. Il a côtoyé de grands leaders. Il me raconte des histoires avec  Contador et Evans et je me dis qu’il va me faire progresser. Pour moi, dans le milieu, c’est le meilleur équipier pour un leader. J’ai la chance de l’avoir à mes côtés.

Quand aviez-vous sympathisé ?

On se parlait souvent dans le peloton et on a abandonné la dernière Vuelta le même jour. On s’est retrouvé le matin à 6h à l’aéroport de San Sébastien. On a fait le trajet ensemble et il m’a dit que BMC ne le gardait pas, qu’il avait des contacts avec d’autres équipes. Je lui ai suggéré que la FDJ puisse se mettre sur les rangs et ça s’est fait.

Comment as-tu senti ton équipe pendant le stage de Calpé ?

Je veux dire merci à Marc d’être allé en Espagne. On en a bien profité, vraiment bien roulé. Je sens qu’on a passé un cap au niveau des entraîneurs et de l’entraînement. L’équipe est vraiment bonne, tout le monde marche bien, tout le monde est motivé et tout le monde sait où on va avec trois leaders.

Le Tour est loin mais tu as déjà envisagé ta préparation ?

Je vais reconnaître l’étape d’Huy en faisant la Flèche Wallonne, le lendemain j’irais rouler sur les pavés et puis après je ferai la reconnaissance des Alpes et des Pyrénées comme je le fais d’ordinaire au mois de mai. Mais je ne vais pas aller voir toutes les étapes, ça ne sert à rien.

Tu rêves déjà de l’Alpe d’Huez à la veille de l’arrivée à Paris ?

Je n’y pense pas et je ne suis d’ailleurs pas capable de citer les arrivées au sommet. Je ne m’en occuperai pas avant le Tour de Romandie. Je me concentrerai sur le Tour le moment venu. Là, c’est encore très loin.

De la même manière, tu as prévu l’après-Tour ?

Le parcours du championnat du monde n’est pas pour moi, donc le gros rendez-vous sera le Tour de Lombardie. En fin de saison dernière, j’ai pris du plaisir sur des courses où je n’avais plus l’habitude d’aller et c’était important pour moi de refaire le Tour du Doubs ou le Tour du Gévaudan. C’est d’un niveau inférieur et je me suis rendu compte que ça fait du bien de sortir du World Tour de temps en temps.

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