Le Tour de France s’est achevé il y a bientôt trois semaines et Thibaut Pinot prépare, chez lui en Haute-Saône, sa fin de saison. Il a la tête au Tour d’Espagne dont il avait pris la septième place en 2013 mais, par prudence et parce qu’il ressent encore de la fatigue, il se montre prudent à l’énoncé de ses objectifs.

Thibaut, comment te sens-tu ?

La pression est bien retombée, un peu trop même. Je me suis bien relâché pendant deux semaines et je me suis remis sérieusement au travail lundi en enchaînant les sorties de 5–6 heures. Je n’ai pas encore de bonnes sensations.

Dans ton programme, il y a eu trois critériums et c’était plutôt bien pour reprendre non ?

Disons que j’ai rouloté dans les quatre jours qui ont procédé mais j’aurais préféré une vraie coupure. Là, avec les transferts, les horaires et la nourriture un peu moins saine, ce n’était pas l’idéal. J’ai pris un peu de poids.

Tu as pu mesurer pendant tes vacances ta nouvelle popularité ?

J’ai essayé de rester discret, je me suis un peu caché. Dans les critériums, en revanche, c’était parfois impressionnant, un peu la folie mais c’était bien pour les organisateurs parce qu’il y a eu plus de monde et je ne vais pas me plaindre de la ferveur qui existe de nouveau autour du cyclisme.

Quelle image forte conserves-tu du Tour de France ?

La plus forte c’est le podium à Paris mais la Planche des Belles Filles et Hautacam ont été de grands moments. En fait, il y a eu beaucoup de bons moments, notamment en franchissant la ligne d’arrivée sur les Champs-Elysées, le podium acquis. Et puis le samedi soir, avec mes équipiers, quand on a pu laisser retomber la tension, tous ensemble.

Le 27 juillet au soir tu disais ne pas réaliser…

J’ai réalisé mais je ne saisis pas encore ce que cela représente pour le public. Dans deux ans, peut-être vais-je regretter de ne pas en avoir assez profité.

Dans la Vuelta, ton idée reste de faire du vélo plaisir ?

Ne pas jouer le classement général, ça risque de me faire bizarre, je suis curieux de voir ce que va me faire de me relever. Franchement, je ne vois pas ce que m’apporterait une douzième place si je ne gagne pas une étape. Je dois dire que je ressens encore la fatigue du Tour, je dors encore beaucoup et j’ai peur du jour sans… L’an dernier j’ai fait une bonne Vuelta mais je n’avais pas fini le Tour. Je ne sais pas si c’est possible d’enchainer les deux à ce niveau. Bon, il reste dix jours mais je me dis qu’il n’est pas question que je finisse l’année bredouille, sans gagner comme l’an dernier. C’est ça, ma priorité ! »

Pourquoi apprécies-tu autant la Vuelta ?

J’aime l’Italie pour la passion des tifosi. J’aime la Vuelta parce ce sont des parcours clairs, pas tordus, de belles routes et des cols durs. Il n’y a pas beaucoup de dangers sinon le risque des bordures parfois.

Et ton équipe y présentera beaucoup d’arguments ?

J’espère qu’Alexandre Géniez, qui était fatigué, aura bien récupéré. J’espère que Kenny Elissonde va faire une bonne course au Tour de l’Ain et qu’il va se mettre le classement général de la Vuelta en tête. Ça ferait un bon fil conducteur pour toute l’équipe. Ce sera le niveau du Tour avec Quintana en plus… Oui c’est vrai qu’on a de belles choses à faire !

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