Il est cet hiver devenu le premier Hongrois à intégrer l’Équipe cycliste Groupama-FDJ depuis sa création, il y a maintenant vingt-quatre ans. Il n’était à l’époque même pas encore né. Remarqué par certains dans les jeunes catégories, par d’autres à l’occasion de son top 10 à Sestrières sur le Giro l’an passé, Attila Valter est considéré comme l’un des coureurs les plus prometteurs de sa génération. Quelques jours après l’UAE Tour, le jeune homme de 22 ans a donné une grosse heure de son temps pour se présenter plus amplement, retracer son parcours, son arrivée dans l’équipe, et exposer ses futures aspirations. Entretien.

Attila, tu viens de disputer ta première course avec l’équipe. Comment cela s’est-il passé ?

C’était une expérience géniale, et une course idéale pour débuter la saison et mieux comprendre le fonctionnement de ma nouvelle équipe. Pour être honnête, la course en elle-même n’a pas été la meilleure qui soit pour moi, dans le sens où j’aspirais à mieux. J’avais fait une bonne préparation, même si ce n’était pas non plus le meilleur hiver de ma vie. En raison de la situation sanitaire, j’ai dû rester beaucoup à la maison et j’ai passé quelques semaines d’entraînement difficiles en Hongrie, avec des températures de -5 à -10 degrés. Ceci étant dit, même si j’avais été dans ma meilleure forme, tout s’est décidé après seulement une heure et demie de course le premier jour.

« J’ai encore du mal avec le masculin et le féminin »

Comment as-tu vécu les bordures de cette première étape ?

Je n’ai pas peur des bordures, mais c’est quelque chose que je n’ai jusque là pas beaucoup expérimenté. Cela se produit peu dans les catégories inférieures. J’aime aussi rouler plus tranquille dans la deuxième partie du peloton, et c’est quelque chose qu’on ne peut pas se permettre de faire avec le vent de côté. Malgré tout, c’était quand même une bonne expérience. Ce n’est pas comme si tout s’était terminé après cinq kilomètres. Il y a eu des cassures et des regroupements incessants. J’ai pu beaucoup apprendre durant cette étape. Évidemment le général était fini pour moi et c’était une déception, mais c’est ensuite allé de mieux en mieux tout au long de la semaine.

Tu as notamment pu te tester lors de la deuxième arrivée au sommet et en échappée.

Je me sentais vraiment bien. Même si je n’étais pas au top de ma forme et qu’il me manquait un peu d’explosivité, j’ai senti que les bases étaient très bonnes. Après ces sept jours de course, je me sentais encore plutôt bien. Les années passées, j’aurais à coup sûr été bien fatigué. J’étais dans le match lors de la deuxième arrivée au sommet mais j’ai perdu le contact avec le premier groupe à 800 mètres de l’arrivée. Si j’avais pu m’accrocher un poil plus, j’aurais pu jouer un top 10 voire mieux, car j’ai plutôt un bon sprint en côte. En tout cas, les sensations n’étaient pas mauvaises pour un premier test et j’attends vraiment avec impatience les prochaines arrivées au sommet. Quand j’ai pris l’échappée le lendemain, je me suis senti encore plus fort. On savait tous que ça n’allait pas aller au bout, mais c’était vraiment un bon moyen de travailler et je peux dire que c’était ma journée la plus difficile sur le vélo sur cet UAE Tour.

Cette course a-t-elle été aussi une bonne occasion de pratiquer ton français ?

Évidemment, ça aide d’être avec des « Frenchies » ! Je pouvais parler anglais à des gars comme Alexys ou Olivier, car ils le parlent mieux que je ne parle français, mais d’autres coureurs comme Ladagnous ou Bonnet ne parlent pas forcément anglais. Or, ce sont des gars vraiment sympas à qui je voulais parler, et j’ai aussi vu qu’ils voulaient me connaître un peu plus. C’était donc l’occasion de voir ce que donnait mon français. Je dois admettre que je suis encore loin de le parler couramment, mais je comprends beaucoup de choses. J’ai juste besoin de m’habituer aux phrases les plus courantes et d’être sûr de ce que je veux dire. Je pense qu’ils m’ont bien compris dans l’ensemble, et ce sera de mieux en mieux au fil des semaines. Il faut que ce soit mieux, d’ailleurs, surtout en course où il m’était vraiment difficile de comprendre la tactique. Qui plus est via l’oreillette. Ça viendra. Je ne connaissais absolument pas la langue avant de rejoindre l’équipe. J’ai commencé à prendre des cours fin novembre/début décembre, il n’y a pas donc si longtemps, mais je vois que je progresse. J’ai encore du mal avec le masculin et le féminin, car il n’y a pas de différence en hongrois, mais il faut juste que je m’investisse et j’y arriverai à coup sûr.

« J’ai senti que l’équipe me voulait vraiment »

Malgré la barrière de la langue, tu as décidé de rejoindre l’équipe cet hiver. Comment cela s’est-il fait ?

Peu de temps après le début du confinement, nous avons été informés que CCC s’arrêterait en fin de saison. Ça a été un choc pour tout le monde. Ce n’était pas la meilleure des situations, mais j’avais réussi un bon début de saison en France. Quelques équipes étaient intéressées, mais ce qui m’a plu avec Groupama-FDJ, c’est qu’ils se sont montrés vraiment confiants à mon égard. Ils m’ont dit qu’ils me proposeraient un contrat même si la saison ne reprenait pas. C’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié. J’ai senti qu’ils me voulaient vraiment. J’ai discuté avec d’autres équipes mais la meilleure option était clairement Groupama-FDJ. J’ai parlé à de nombreux coureurs et personnes qui connaissent cette équipe, de l’extérieur ou de l’intérieur. Tout le monde m’a dit que c’était une équipe super stable, ce qui est très important, en particulier en temps de Covid. Tout le monde m’a également dit que malgré leur super professionnalisme, ils ne mettent pas de mauvaise pression sur les coureurs. C’est davantage une grande famille. Il n’y a pas de stress, pas de sanction. Ils veulent que le coureur soit épanoui, qu’il se sente bien dans l’équipe, ce qui est vraiment important pour moi. Je ne veux pas simplement gagner des courses, car à quoi bon si je ne suis pas heureux à côté ? Je vois que tous les coureurs sont heureux ici, et je pense que c’est comme ça qu’on profite vraiment du vélo et qu’on réussit des choses. J’ai simplement eu un bon feeling avec l’équipe. C’était un peu un pari dans la mesure où c’était un environnement très différent de ce que je connaissais, mais après seulement deux mois, je peux dire que c’est encore mieux que ce que j’imaginais. De l’extérieur, certains pourraient penser que c’est un peu old school, mais c’est en réalité très professionnel, que ce soit avec le contre-la-montre, les entraîneurs, la diététique etc.

Comment t’es-tu intégré au sein de l’équipe?

Je suis normalement une personne assez facile à vivre, et apprendre le français n’était pas un problème pour moi. À l’inverse, je pense que c’est une super opportunité. J’espérais simplement qu’ils m’acceptent non seulement pour le coureur que je suis, mais aussi pour la personne que je suis, et je pense qu’ils sont vraiment ouverts d’esprit. Je sens que ça ne fait aucune différence pour eux que je sois Français ou non. Je suis ici depuis seulement deux mois, je parle à peine français mais j’ai vraiment le sentiment d’avoir été intégré. Même ceux qui ne parlent pas anglais font l’effort de venir à moi, de me contacter pour me demander comment je vais, comment s’est passé mon voyage. Ils sont aimables et essaient de m’aider au maximum. C’est vraiment un bon groupe. Ils ont vraiment fait en sorte que je ne me sente pas seul ou isolé, et c’est quelque chose que j’apprécie. Ils pourraient tout aussi bien dire « c’est ton lieu de travail, il faut apprendre le français et t’y faire », mais ce n’est pas ainsi. Ils veulent que leurs coureurs se sentent bien, et c’est aussi pourquoi c’est une super bonne équipe.

« J’aspirais davantage à faire les Jeux Olympiques en VTT »

La Hongrie n’étant pas un pays à forte culture cycliste, comment es-tu venu au vélo ?

Ça n’a pas été bien compliqué pour moi. Mon père était cycliste, il est maintenant entraîneur et continue de rouler tous les jours. C’était le chemin naturel. Quand je suis né, mon père courait encore, à la fois sur route et sur piste. Il vivait en Italie et gagnait sa vie grâce à ça. Il n’a jamais atteint le très haut-niveau, mais tout était différent à l’époque. Quoiqu’il en soit, je suis presque né pour être cycliste. J’ai quand même essayé plusieurs sports mais le cyclisme a toujours été la priorité, et mon père était en charge de mon entraînement. J’ai vu que j’étais compétitif assez tôt, mais ce n’est qu’il y a 2-3 ans que j’ai compris que ça pouvait vraiment devenir mon travail, que je pouvais réaliser quelque chose dans ce sport. En Hongrie, je n’avais quasiment aucun exemple, à part mon père ou Laszlo Bodrogi. Ce n’était pas naturel de penser que je pouvais être coureur professionnel, car presque personne ne l’avait été avant, mais ça a bien tourné…

Pourtant, tu t’es d’abord concentré sur le VTT.

Au début, je ne faisais effectivement que du VTT. J’ai fait ma première course sur route chez les juniors. Avant ça, je n’avais jamais essayé. J’aspirais davantage à faire les Jeux Olympiques en VTT. Néanmoins, il m’a fallu comprendre que ce n’était pas simple pour un Hongrois d’intégrer une structure VTT professionnelle. Il n’y a pas énormément de choix, et on choisirait toujours un Allemand, un Français ou un Suisse avant de me choisir moi. Ou bien il me fallait être champion du monde… C’est plus compliqué d’intégrer une bonne équipe, c’est pourquoi je me suis de plus en plus essayé à la route. Ça s’est avéré être une bonne décision, et j’ai réalisé que j’étais encore meilleur sur la route. J’ai également eu la chance que de nouveaux sponsors arrivent dans le cyclisme et forment une équipe continentale hongroise en 2018. On a pu faire de belles courses sur route, même si j’avais toujours le VTT à côté. C’était encore du 50-50 à ce moment-là. J’ai fait un bon Tour de Hongrie et un très bon Tour de Slovaquie, où j’ai terminé troisième d’étape derrière Alaphilippe et Hermans. C’était dans une arrivée en bosse et j’avais juste eu de très bonnes jambes. J’étais encore très jeune et je ne comprenais pas trop ce que je venais de réaliser. Le lendemain, j’ai reçu une offre de CCC pour rejoindre leur équipe réserve et tout est devenu beaucoup plus professionnel à partir de là. Ils m’ont permis de continuer à faire du VTT, mais vu les belles opportunités qui se présentaient, j’ai quasiment tout mis sur la route. Ça a été une saison déclic pour moi. J’avais de super jambes et presque toutes les courses se sont bien passées. J’étais leader de l’équipe dans 90% des cas et je crois avoir réalisé une trentaine de top-10 et cinq podiums sur des classements généraux. J’étais en mesure de faire un résultat chaque semaine et je pense que ça m’a ouvert les portes du WorldTour.

Cela se serait-il produit sans ta victoire au Tour de l’Avenir?

Ça a certainement pesé dans la balance. Les gens ont peut-être aussi commencé à s’intéresser davantage à moi, et ont remarqué que ce n’était pas mon premier résultat de l’année. Quand on court en Roumanie, Pologne ou Hongrie, il faut vraiment gagner beaucoup pour convaincre les équipes. Même après le Tour de l’Avenir, CCC hésitait encore à me faire passer WorldTour car j’étais encore inexpérimenté sur la route. J’avais du mal à me déplacer dans le peloton et il me manquait quelques bases. J’avais juste un bon moteur, mais ils ont réalisé qu’ils prendraient un risque s’ils ne me signaient pas. Alors ils l’ont fait.

« Je mets toujours la barre très haut »

Es-tu satisfait de ton début de carrière ?

J’essaie de ne pas trop me prendre la tête vis à vis des résultats, mais c’est clair que d’avoir gagné le Tour de Hongrie, mon Tour national, c’était quelque chose de grand. On peut dire que ça a été un tournant pour moi dans mon pays. Avant, j’étais juste un cycliste connu de quelques autres cyclistes. On me reconnaît bien plus désormais. Les médias et les fans s’intéressent à moi. C’est assez étrange de me dire que les gens connaissent mon nom, ou me reconnaissent sur la route. C’était donc un tournant, mais je veux toujours plus. Sur le Giro, par exemple, je visais un podium ou une victoire d’étape, même si je savais qu’il me fallait de super bonnes jambes et un peu de chance pour y parvenir. J’essaye d’être réaliste mais je mets toujours la barre très haut. Je ne suis pas allé sur le Giro juste pour le terminer. J’y suis allé pour être compétitif et c’est comme ça que j’aborde chaque course. Globalement, j’avance dans la bonne direction, et c’est le plus important. Je sens que j’ai progressé dans de nombreux domaines. Je roule et m’entraîne beaucoup plus que les années précédentes et je suis heureux de voir que le moteur grossit.

Comment le cyclisme est-il vu en Hongrie aujourd’hui ?

Ce n’est évidemment pas comme en France ou en Italie. On est plutôt un pays de football, même si nous n’avons presque pas de footballeurs au plus haut niveau. Ces dernières années, je pense que le monde du vélo s’est beaucoup développé. Le Tour de Hongrie est maintenant une course très connue. La plupart des gens en ont au moins entendu parler car c’était partout dans les médias. Une fois, un policier m’a arrêté sur la route et nous avons commencé à parler. Il ne savait pas qui j’étais mais il connaissait la course. En dehors de ça, le Tour de France est très connu, mais peu de personnes suivent les résultats. Je pense que la plupart ne savent pas qui est Alaphilippe ou qui est Thibaut Pinot. Cela étant dit, les gens commencent à me suivre, à regarder ce que je fais. La base s’élargit, et j’aime à penser que j’aide également le cyclisme à grandir dans mon pays. C’est important pour moi car, plus jeune, j’ai toujours pensé qu’il ne recevait l’attention qu’il méritait. J’ai même reçu une lettre du premier ministre après ma victoire sur le Tour de Hongrie et la fédération obtient maintenant de plus en plus d’aides du gouvernement.

Vis-tu et t’entraînes-tu toujours au pays ?

J’ai grandi dans la banlieue de Budapest et je vis maintenant en ville, avec ma petite amie. Je ne suis pas au centre non plus, donc je n’ai pas de problème avec la circulation. Je sors très vite de la ville. C’est assez facile de s’entraîner ici et je connais presque toutes les routes. Nous avons aussi quelques reliefs à côté de Budapest, à une quarantaine de minutes de chez moi. Je m’y rends parfois directement en voiture. Il n’y a pas de vrais cols, ce sont plus des montées de 20 minutes. Hier, j’ai fait tous les versants d’une ascension lors d’un long entraînement de six heures, et j’avais plus de 3000 mètres de dénivelé au final sur le compteur. Il y a donc de quoi grimper ! Si j’ai besoin de faire des efforts de plus vingt-cinq minutes en bosse, je peux toujours faire des stages. Je pense avoir un bon terrain de jeu, assez varié, et j’aime m’entraîner ici.

« Si j’avais le choix entre terminer 30e ou 60e, je voulais être 30e »

As-tu toujours su que tu serais grimpeur ?

C’est venu naturellement. En VTT, on est seulement vététiste mais je me sentais déjà plus à l’aise dans les montées. Plus tard, quand on allait à l’entraînement, j’aimais aussi beaucoup plus grimper que les autres. J’ai aussi réalisé que c’est là où je pouvais faire la différence. Mais cela dépend aussi de sa morphologie. Ce n’est pas quelque chose qu’on décide de soi-même. Même si je le voulais, je ne pourrais pas être sprinteur ou coureur de Classiques. Je suis un grimpeur et j’ai aussi toujours voulu être coureur de classement général, même au début lorsque je faisais des erreurs et que je perdais du temps bêtement. Je suis capable de faire de très bons contre-la-montre, surtout vis à vis d’autres grimpeurs, et je m’entraîne beaucoup dans ce domaine. Ensuite, il faut juste s’accrocher tous les jours. Ce serait dommage de ne pas jouer le général quand on est grimpeur.

Depuis avril 2019, tu ne cumules que deux places en dehors du top-100. Est-ce un hasard ?

J’admire des coureurs comme Valverde de ce point de vue. Pendant plusieurs années, il n’a pas quitté le top 50 de chaque course et chaque étape qu’il terminait. C’est quelque chose que je trouve impressionnant, surtout d’avoir cette mentalité qui rend la chose quasi normale. Sur l’UAE Tour, bien qu’étant hors-jeu au général, j’ai quand même essayé d’arriver chaque jour dans le premier groupe et de ne pas concéder de temps. Ne serait-ce que pour prendre l’habitude. J’essaie de ne jamais décrocher du peloton sans raison. J’aime finir devant. Alors non, ce n’est pas un hasard. Certains me demandent même « pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu ne lâches pas aujourd’hui? » Parce que c’est comme ça que j’aime courir. L’an passé sur le Giro, même si je ne jouais pas la victoire ou une bonne place, si j’avais le choix entre terminer 30e ou 60e, je voulais être 30e. Je sais que ça n’intéresse personne, mais j’aime être devant et obtenir des résultats aussi corrects que possible. J’ai besoin de me battre tous les jours.

En observant tes résultats, on remarque aussi que tu as plutôt un bon sprint…

Je veux être encore plus rapide, mais j’ai cette capacité de produire une bonne puissance sur cinq secondes à tout moment de la course, même après six heures. Certains coureurs peuvent produire plus de watts que moi au départ ou en milieu de course, mais je suis souvent plus rapide que la plupart en haut d’une montée ou dans un petit groupe après une dure journée. J’accorde également une vraie attention à cette qualité-là car elle peut me permettre d’accrocher des podiums et de bons résultats.

« Je ne veux pas trop avoir, trop vite »

Quels objectifs majeurs t’es-tu fixé pour ta première année avec l’équipe ?

Je pense pouvoir dire que j’ai deux principaux objectifs. Le premier est le Giro. En théorie, il est inscrit à mon programme. J’espère vraiment y être et bien performer aux côtés de Thibaut. Je veux être d’un soutien vraiment utile et montrer aux gens que je peux être un très bon équipier. L’autre objectif, ce sont les Jeux Olympiques. La Hongrie a une place et j’ai de bonnes chances de l’obtenir. Je veux faire une belle course à Tokyo. J’ai des attentes réalistes mais j’ai toujours dans l’espoir que de belles choses peuvent se produire. Ce sont donc les deux objectifs principaux, mais en général, je veux juste m’améliorer à tout point de vue. Je veux me voir mieux me déplacer dans le peloton, mieux tenir trois semaines, encaisser plus d’entraînement et noter que mes données progressent. Je ne veux pas trop avoir, trop vite. Je veux juste être un peu meilleur que la saison précédente. Et si on est un peu meilleur chaque année, on arrive forcément là où on souhaite aller.  

L’éventualité de pouvoir accompagner Thibaut sur le Giro t’enthousiasme-t-elle ?

C’est vraiment génial pour un jeune coureur comme moi d’avoir cette opportunité de faire ses preuves auprès de sa nouvelle équipe, de ses suiveurs, voire de Thibaut. Pour moi, c’est aussi quelque chose de vraiment satisfaisant d’aider quelqu’un à réaliser un grand résultat. Si Thibaut monte sur le podium final, j’aurais l’impression de l’avoir fait moi-même. C’est vraiment super de pouvoir incorporer son escorte de grimpeurs. C’est bien sûr une grande responsabilité, mais je sais que je suis capable de le faire. J’ai aussi l’expérience du dernier Giro. Surtout, le plus important est que l’équipe me fasse confiance. Ils connaissent mes valeurs, ils ont noté mes résultats, ils sont donc convaincus que je suis à la hauteur de la tâche et ça donne une confiance supplémentaire.

Que sais-tu de Thibaut ?

Je l’ai seulement rencontré à Besançon et on n’a pas encore vraiment eu l’occasion de parler. De l’extérieur, j’ai toujours aimé sa manière de courir, à l’offensive, son style dans les ascensions. En Hongrie, il a d’ailleurs une fanbase assez importante du fait de sa personnalité, de son honnêteté. Je n’ai entendu que de bonnes choses à son sujet, et à lire certaines de ses interviews, ça a vraiment l’air d’être un bon mec. J’aime beaucoup son état d’esprit. On aura l’occasion de mieux se connaître sur le Tour des Alpes. Ce sera une sacrée course et ça me permettra de comprendre ce dont il a besoin, et comment, juste avant le Giro. J’espère que nous pourrons créer une bonne affinité. En tout cas, je veux lui montrer que je suis là pour travailler pour lui, et que je suis prêt à faire de mon mieux pour lui.

Qu’est-ce qui t’attend désormais ?

J’aurai simplement le Tour de Catalogne avant le Tour des Alpes. Je n’ai pas énormément de courses mais ça ne me dérange pas dans la mesure où je suis un coureur qui aime s’entraîner un peu plus plutôt que de voyager et courir chaque semaine. De ce que je sais, j’aurai ma chance en Catalogne, mais il y aura aussi Matteo [Badilatti] qui est aussi un super bon grimpeur. Nous verrons comment les choses se déroulent. Il y aura de la montagne quasiment chaque jour, donc chaque étape sera une nouvelle opportunité. J’espère être un peu plus en forme là-bas, un peu plus explosif. J’ai maintenant trois semaines devant moi pour bien travailler avec une bonne météo. Après la Catalogne, je ferai peut-être un stage en altitude mais on verra en fonction de la situation avec le Covid. C’est en tout cas vraiment génial d’avoir de telles opportunités pour ma première année dans l’équipe.

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