Au surlendemain de sa lourde chute à Hambourg, Arnaud Démare a envoyé des signaux positifs ce mardi à Zottegem. À l’occasion de l’Egmont Cycling Race, le coureur picard est parvenu à encaisser une course pour le moins mouvementée avant de jouer la victoire après quasiment deux-cents kilomètres. Seul le Belge Arnaud De Lie l’a finalement devancé au sprint sur la ligne d’arrivée, le privant donc d’une sixième victoire en 2022. L’ancien champion de France sera ce mercredi au départ de Druivenkoers – Overijse avec les mêmes équipiers sur un terrain assez différent.

Le groupe « sprint », pour l’occasion rejoint par Valentin Madouas, avait ce mardi rendez-vous à Zottegem, pour une semi-Classique belge en partie disputée en circuit. Après une portion en ligne, le peloton devait en effet couvrir sept tours autour de la commune belge comprenant un mont très roulant mais aussi un court secteur pavé. Sur le papier, l’épreuve n’en demeurait pas moins promise aux sprinteurs, et c’est ainsi qu’un quatuor composé de James Fouché (Bolton Equities Black Spoke), Tim Marsman (Metec-SOLARWATT p/b Mantel), Timo De Jong (VolkerWessels) et Robert Scott (WiV SunGod) s’est isolé assez tôt en tête. « Ils ont eu jusqu’à six minutes d’avance, et c’était un peu étrange dans le peloton car personne ne contrôlait vraiment, expliquait Jussi Veikkanen. Nous-mêmes, on ne voulait pas trop prendre la course en main puisqu’on ne savait pas comment Arnaud allait réagir après sa chute à Hambourg ». À la mi-course, l’écart a tout de même été ramené sous les cinq minutes, mais la désorganisation a continué de primer au sein du paquet. « Quand on est entrés dans les 60/70 derniers kilomètres, la course a été relancée, ajoutait Jussi. Il y a eu beaucoup de contres, notamment avec des Lotto-Soudal, puis ça revenait, ça réattaquait… On ne s’est pas trop affolés malgré tout. On était même plutôt confiants puisqu’Arnaud nous a dit qu’il allait de mieux en mieux. On avait simplement désigné Valentin pour bouger dans les cinquante derniers kilomètres s’il y avait un bon coup avec des équipes comme Lotto-Soudal ou BikeExchange-Jayco. Il a parfaitement rempli cette mission ».

« Il y a deux jours, je ne savais pas si j’allais être au départ », Arnaud Démare

Pendant près d’une heure, les offensives n’ont cessé de faire irruption dans le peloton, avant que le calme ne revienne légèrement à l’entame des cinquante derniers kilomètres. L’avantage de l’échappée s’est alors réduit à une minute et trente secondes, mais quelques mouvements ont de nouveau mis à mal l’organisation du paquet. Lars van den Berg, Valentin Madouas, Arnaud Démare ou encore Bram Welten se sont tour à tour montrés vigilants en accompagnant des accélérations, et tout est revenu dans l’ordre à une quinzaine de bornes du but. « Un coureur de l’échappée matinale a résisté assez longtemps et s’est simplement fait rattraper avant le dernier passage sur le secteur pavé, relevait Jussi. Puis, Kristian Sbaragli est sorti en costaud, et derrière, Valentin a fait un gros effort pour boucher le trou car il y avait encore quinze secondes à deux bornes de l’arrivée ». Le Breton est donc parvenu à ramener le paquet sur les talons de l’Italien juste après la flamme rouge, et le sprint a bel et bien pu avoir lieu. « Ramon et Bram ont finalisé le travail pour lancer Arnaud, ils ont aussi parfaitement joué le coup », poursuivait le directeur sportif de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Bien déposé à 200 mètres, Arnaud Démare a dès lors fourni son effort mais n’a pu empêcher Arnaud De Lie de le remonter dans les derniers instants. « Il a été très fort, disait le Français, beau joueur. Je n’étais pas super en début de course, je ressentais la chute d’avant-hier. J’y ai peut-être laissé un peu d’influx nerveux. Au bout du compte, je m’incline, mais j’ai été irréprochable. J’ai donné le maximum. Il y a deux jours, je ne savais pas si j’allais être au départ… Mes équipiers m’ont bien lancé mais la course a été usante. Le parcours était dur, avec des petites routes, et il y a eu beaucoup de mouvements, y compris venant d’équipes qui avaient un sprinteur. Tout cela a rendu la course difficile, il n’y a pas vraiment eu de moment de répit ».

« Il y a 48 heures, on était à l’hôpital à Hambourg et on ne savait pas comment on allait aborder cette course, complétait Jussi. Au final, le staff a fait le nécessaire pour qu’Arnaud soit dans de bonnes conditions pour courir. Les gars ont fait la course qu’ils devaient faire, il n’y a rien à redire. C’était du beau travail d’équipe ». Ce même groupe sera mercredi au départ de Druivenkoers – Overijse, aussi connue sous le nom de « course des raisins ». « Le profil change un peu, c’est davantage punchy, prévient Jussi. Il faudra d’abord voir comment on aura récupéré de la course d’aujourd’hui ».