Les choses sérieuses n’ont pas encore réellement débuté sur le Critérium du Dauphiné, mais de jolis reliefs ont tout de même été franchis ce lundi par les coureurs. Au terme d’un final assez explosif dans la deuxième étape, David Gaudu a parfaitement rempli son contrat en ralliant l’arrivée au sein d’un peloton d’une quarantaine d’hommes incluant tous les favoris … et ses compères Valentin Madouas et Bruno Armirail. Le leader breton a même signé la dixième place du jour alors que Lukas Pöstlberger s’est imposé en solitaire.

« Seulement de la concentration », Thierry Bricaud

Bien que l’échappée ait été couronnée de succès dimanche, la bataille pour en faire partie ce lundi a tourné court au départ de Brioude. Après seulement dix minutes, cinq hommes se sont donc extraits : Lukas Pöstlberger (Bora-hansgrohe), Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic), Rob Power (Qhubeka-ASSOS), Shane Archbold (Deceuninck-Quick Step) ainsi que Matthew Holmes (Lotto-Soudal). Leur avantage est même monté jusqu’à cinq minutes avant que la première grande difficulté de ce Dauphiné ne se présente au kilomètre 45 : le Col de Peyra Taillade (8,6 km à 7,2%). Dès lors, les coureurs n’ont cessé d’arpenter des routes en montées/descentes dans le département de la Haute-Loire. Comme la veille, la formation Bahrain-Merida est venue dicter le tempo pour favoriser les desseins de son sprinteur. Et si l’écart a peiné à se réduire, la tension est tout de même montée d’un cran à l’entrée dans les quarante derniers kilomètres, et plus particulièrement à l’approche de la longue descente vers Langeac. Dans cette portion, le peloton s’est légèrement morcelé et David Gaudu ainsi que Matthieu Ladagnous se sont retrouvés avec quelques longueurs d’avance en bas. « Les gars étaient bien placés au bon moment, relatait Thierry Bricaud. C’était seulement de la concentration. Ça s’est fait tout seul, ce n’était pas intentionnel. On n’a pas insisté derrière. Ça ne servait à rien, on était encore loin de l’arrivée. Cela prouve néanmoins qu’ils étaient vigilants, donc c’est très bien. Ceci dit, on n’était pas inquiets de ce point de vue. Ils sont dans le match, ils ont envie de bien faire, et on sait aussi que la course peut parfois évoluer dans un sens ou dans l’autre en fonction du placement ».

Le peloton s’est ainsi reconstitué sur la portion de plat menant vers les deux dernières bosses du jour, et David Gaudu a pu compter sur le soutien de l’ensemble de ses équipiers pour le placer au pied de la côte de la forêt de Pourcheresse (7,1 km à 6,5%). Si Pöstlberger s’est isolé en tête de course pour réaliser un grand numéro, la sélection s’est progressivement opérée par l’arrière au sein du paquet. « On avait envie d’être actifs mais il y avait vent de face sur le final, poursuivait Thierry. Du coup, il était compliqué de faire des différences. La donne aurait été toute autre vent de dos. Il fallait donc surtout être attentifs, et ils l’ont été car c’était tendu sur la toute fin ». À l’approche du sommet, quelques attaques sont survenues en tête d’un peloton très aminci et David Gaudu a parfaitement accompagné les coups. La courte côte de Masset a ensuite étiré le groupe des favoris mais aucun dégât majeur n’a été observé. Lukas Pöstlberger est parvenu à conserver quelques secondes d’avance sur la ligne pour savourer un succès en solitaire tandis que David Gaudu a pris la dixième place de l’étape. Valentin Madouas et Bruno Armirail ont eux aussi terminé dans ce premier peloton de 42 hommes. « David a juste accompagné le sprint pour ne pas prendre de cassure, ajoutait Thierry. C’est bien, ils sont dans le coup. Bruno et Valentin sont là où on les attend. Ils sont à leur place et ça valide leur préparation en altitude. On verra comment les organismes répondront dans la vraie montagne en fin de semaine, mais c’est signe qu’ils ont bien récupéré malgré tout ».

« Jusque là, tout s’est bien passé », Bruno Armirail

Troisième de la Mercan’Tour Classic il y a une semaine, l’Occitan livrait également son bilan de la journée. « C’était quand même assez dur, ça a roulé assez fort aujourd’hui, confiait-il. Ce n’était pas une très grande journée au niveau des sensations d’un point de vue personnel mais j’ai pu aider David au maximum et c’est le principal. Il fallait notamment le protéger avec le vent de côté en haut de la bosse, ou bien lui donner à boire, car c’est aussi mon rôle (sourires) ! David ne perd pas de temps, il est toujours dans le coup, et Valentin aussi. On sait que le Dauphiné ne se gagne pas au début, mais il peut se perdre. Jusque là, tout s’est bien passé et c’est le principal ». « On espérait que ces deux premiers jours se passent sans encombres, et ça a été le cas, complétait Thierry. Il nous reste l’étape de demain à gérer dans cette optique. Il faudra ensuite faire un bon chrono pour limiter la casse puis on arrivera en montagne, où il faudra prendre des risques et l’initiative pour essayer d’aller chercher une étape. Si on y parvient, le général se fera tout seul ». Mardi, l’étape semble enfin favorable à un sprint massif, mais pas question de baisser sa garde. « L’arrivée est dans une petite bosse, précisait Bruno pour conclure. Il faudra faire attention aux cassures. Ce serait bête de perdre du temps comme ça. Il faudra bien placer David et faire le maximum pour qu’il soit dans les meilleures dispositions à l’entame du chrono ».

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