Le temps passe vite et si les souvenirs de la campagne italienne du Trèfle en fin de saison dernière sont encore bien présents dans les esprits, les coureurs entament en fin de semaine l’exercice 2018. Jussi Veikkanen dirigera dans le Tour Down Under en Australie sept coureurs (voir la liste plus bas), notamment le sprinteur norvégien Daniel Hoelgaard dont l’apprentissage est terminé. Il sait cette troisième année professionnelle très importante, devant saisir les occasions de gagner qui se présenteront à lui quand il ne travaillera pas pour Arnaud Démare.

 

« Je veux essayer quelque chose de différent. »

Daniel, c’est la première fois que tu vas courir en Australie ?

Oui et c’est donc la première fois que je vais disputer le Tour Down Under. Je pars à Adelaïde lundi avec l’équipe, sauf Steve Morabito et Antoine Duchesne qui s’y trouvent déjà. Les saisons précédentes, je commençais au Grand Prix ‘’La Marseillaise’’. Cette année c’est moi qui ai demandé au staff d’aller en Australie, je veux essayer quelque chose de différent. La météo là-bas est idéale et je dois revenir en bonne forme. C’est le début de saison, les coureurs ne sont pas encore en pic de forme et généralement ça roule tempo pour commencer avant un final costaud – bien que ce ne soient pas celles de La Vuelta. J’apprécie également la chaleur, ce qui me permettra de m’adapter facilement au climat après quelques jours d’entraînement.

Tu y seras le sprinteur de l’équipe ?

Il y aura deux sprinteurs, Davide Cimolai et moi. Je ne connais pas le parcours, on va aviser là-bas et puis également tenir compte de notre forme physique. On peut dire que quand ce sera plat, ça devrait être pour moi et que dans les côtes ce sera pour Cimo…

 

Daniel, il s’agit de ta troisième année dans l’équipe de Marc Madiot, quel bilan fais-tu des deux premières ?

Je suis passé directement de la Team Joker en division continentale à la Team FDJ en World Tour, c’était compliqué. Le niveau est très différent et en parallèle j’ai dû m’adapter à une nouvelle vie, une nouvelle langue. Chez Joker, j’étais sprinteur et toujours protégé. Là, j’ai joué le rôle de co-équipier d’Arnaud Démare et il a fallu que je trouve mes marques, mais maintenant c’est beaucoup mieux.

Au cours de la première année, tu as voulu bien faire en travaillant trop à l’entraînement ?

C’est vrai, en 2016 j’en ai trop fait à l’entraînement, il a fallu que je m’arrête pour me reposer. Après j’ai commencé à travailler avec Sébastien Joly et je reconnais que ça s’est mieux passé. Sébastien a été coureur professionnel, il connaît bien ce métier et sait analyser. On fait le point après de grandes compétitions, par exemple après Paris-Nice ou une autre course par étapes. Avant, j’avais un entraîneur norvégien qui ne connaissait pas ce cyclisme-là…

« Gagner des sprints, je sais que c’est possible. »

 

Ton patron estime que tu n’es pas seulement un équipier mais un coureur capable de gagner quelques sprints dans une saison ?

Je sais que l’équipe compte sur moi. Gagner des sprints, je sais que c’est possible. J’ai demandé à Marc et au staff de faire des courses en France, des épreuves de Coupe de France. Ce n’est jamais facile de gagner mais ça l’est plus dans ces courses-là que dans le Word Tour, par exemple lors de courses comme La Vuelta ou le Tour de Pologne. Ce serait bien, oui, de gagner un sprint ou deux.

Il est vrai qu’une grande partie de ta saison consiste à travailler pour ton leader ?

Rouler pour Arnaud Démare, c’est différent mais j’aime ça. Et c’est difficile. Je n’ai pas les qualités encore pour être au top dans le World Tour mais je suis dans le train. Pour les sprints d’Arnaud, c’est mieux de compter aujourd’hui sur des coureurs d’expérience comme Jacopo Guarnieri ou Ramon Sinkeldam.

Hormis la préparation des sprints, tu as également des aptitudes dans les classiques flandriennes ?

Ce sont mes courses préférées. C’est différent encore de tout ce que j’avais connu chez Joker. Quand tu travailles dans les 100 premiers kilomètres pour ton leader, c’est difficile de finir la course mais j’aime le combat pour garder une bonne position, j’aime les pavés.

Daniel, où as-tu passé ton hiver ?

Je vis à quinze kilomètres au sud de Stavanger, en Norvège. Rouler tout l’hiver ici ce n’est pas possible, même si cette année n’a pas été la pire. J’ai roulé par des températures de 2 ou 3 degrés, il n’y a pas de problème sur la route, ce n’est pas dangereux. Sinon, j’ai une maison près de Calpe en Espagne, où j’y ai passé le mois d’octobre. Après mon repos d’un mois, j’ai roulé deux semaines en Norvège puis j’ai rejoint l’équipe en stage en Espagne. Je suis de nouveau en Norvège et je fais tous les jours une heure de home-trainer dans une chambre à plus de quarante degrés… Après l’Australie, je retournerai en Espagne pour un mois.

Quel est ton programme ensuite ?

Je vais faire le Tour du Haut-Var, le Circuit Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Je ne me souviens plus après… Il faut demander à Jussi.

Tu nous dis un mot sur ton frère Marcus ?

Marcus est plus jeune d’une année et court pour la Team Joker. Il n’est pas sprinteur, plutôt grimpeur et puncheur au sommet des côtes de 3 à 4 kilomètres. C’est comme ça qu’il a gagné dans le Tour d’Alsace en juillet dernier, au sommet de La Planche des Belles Filles. Je roule avec lui quand je suis en Norvège.

Par Gilles Le Roc’h

*L’équipe FDJ pour le Tour Down Under : Davide Cimolai, Antoine Duchesne, Daniel Hoelgaard, Matthieu Ladagnous, Steve Morabito, Georg Preidler et Anthony Roux. Directeur sportif : Jussi Veikkanen.  

 

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