Après le titre d’Alexandre Balmer mi-juillet lors du championnat de Suisse contre-la-montre, la « Conti » Groupama-FDJ a ajouté deux nouveaux succès à son compteur 2020 ce week-end. Elle les a acquis sur le plan national, à l’occasion du Saint-Brieuc Agglo Tour, épreuve amateur lors de laquelle Clément Davy a non seulement remporté le contre-la-montre mais aussi le classement général. Preuve de sa force collective, la Conti s’est aussi adjugée le classement par équipes. Clément Davy nous fait le récit de ces deux jours de compétition.

« J’ai lâché les chevaux sur le final du chrono »

« Lors de la première journée de course, samedi, l’objectif de l’équipe était de ne pas perdre de temps afin ne pas avoir un coup de retard au classement général. Il fallait donc être présent dans les coups importants durant la course, qui a été très rapide. Il n’y a pas nécessairement eu beaucoup d’échappées, mais trois bons groupes se sont formés au cours de l’étape, et on a toujours été représentés. Le troisième, où j’étais présent, a finalement été le bon. On s’est bien entendu avec les onze concurrents en tête et on disposait d’une belle avance à deux kilomètres de l’arrivée. On avait alors 30 à 40 secondes, et c’était donc un beau jackpot pour moi en vue de la suite. Cependant, on s’est regardés dans le dernier kilomètre quand le peloton est lui resté sur la même allure. On a du coup franchi la ligne avec sept secondes d’avance. C’était évidemment dommage de ne pas avoir capitalisé davantage, mais je me disais que c’était toujours ça de pris. En plus, compte tenu de ces sept secondes d’écart, mes coéquipiers restaient de fait dans la bagarre pour le général. L’un dans l’autre, on était donc tous dans le timing et j’avais pour ma part un petit coup d’avance qui n’était au fond pas négligeable. C’était une bonne journée en prévision de la suite.

La seconde journée de compétition se décomposait en deux demi-étapes. La première était un contre-la-montre, le matin. Il présentait vraiment un beau parcours pour rouleurs. J’ai vraiment apprécié ce tracé, il nous permettait d’aller très vite. Les meilleurs ont frôlé les 50 km/h de moyenne sur les huit kilomètres. C’était simplement un peu technique car la route était humide, ce qui différait de la reconnaissance qu’on avait pu effectuer deux jours avant. J’ai pu faire la différence dans la dernière partie, en particulier dans les trois derniers kilomètres où il y avait des « toboggans ». C’était vraiment en prise. Je ne me suis pas affolé au début et j’ai vraiment forgé ma victoire sur le final, où j’ai lâché les chevaux et où j’ai vraiment pris énormément de plaisir. C’est là où j’ai pu remporter ce contre-la-montre et prendre le maillot jaune de leader.

« C’est vraiment une victoire collective »

L’après-midi, l’étape présentait un parcours très spécial. Il s’agissait d’un circuit de cinq kilomètres, avec une montée et une descente, à reproduire quinze fois. Après deux tours, un gros orage a fait son apparition. Le parcours a commencé à être inondé à plusieurs endroits et on avait même les pieds sous l’eau par moments. C’était devenu trop dangereux et l’organisation a pris la bonne décision de stopper la course. Dans les premières minutes, on était persuadés que la course était annulée. J’étais alors animé de deux sentiments. Le premier étant que la victoire n’était pas aussi belle que je l’aurais espérée, car au fond, je n’avais pas forcément pu bagarrer avec mes concurrents pour le classement général. D’un autre côté, je me disais simplement : « Clément, tu as gagné, l’équipe a gagné le classement général ». Puis, un peu plus tard, on a appris que rien n’était sûr. On a finalement attendu 40 minutes et heureusement l’épreuve a pu reprendre son cours, pour le bien de tout le monde : coureurs, spectateurs et organisation. Le parcours était encore détrempé et la pluie un peu présente, mais la route n’était plus inondée. On a finalement reproduit le circuit dix fois au lieu de quinze. Cela nous a quand même un peu aidé dans le sens où ça a raccourci la bagarre, il ne faut pas se le cacher.

Malgré tout, j’ai bénéficié d’une équipe très forte et très soudée autour de moi. On a pu neutraliser toute la course. On a certes laissé certaines échappées se former mais on revenait toujours, de manière progressive. J’ai vraiment pu mettre à profit ce travail d’équipe dans les 2-3 derniers tours, où j’ai cette fois dû passer à l’action moi-même et suivre mes adversaires les plus proches au classement général. On a bien bagarré, mes concurrents ont vraiment essayé de m’isoler et ça n’a pas été simple. Dans le dernier tour, je n’ai pas pu suivre la dernière attaque, la bonne pour la victoire de Kevin Vauquelin. Je me suis alors dit qu’il ne restait que cinq kilomètres à tenir et qu’il fallait que je franchisse la ligne avec au pire seize secondes de retard, car j’en avais dix-sept d’avance. Après avoir roulé sur le plat en haut de la bosse, j’ai aperçu deux de mes coéquipiers dans le groupe. Hugo [Page] et Lewis [Askey] ont pu fournir leurs derniers efforts pour qu’on reste proche de l’homme de tête, et dans la dernière bosse, Lewis a pu faire un tempo costaud pour que personne ne sorte. Du coup, on a franchi la ligne avec seulement sept secondes de retard et j’ai pu conserver le maillot jaune. Mes coéquipiers ont fait un gros boulot. Jake [Stewart], Paul [Penhoët] et Mattia [Petrucci] ont fait leur travail en amont, puis Hugo et Lewis ont finalisé tout ça. C’est vraiment une victoire collective. Elle va nous faire du bien pour la suite de cette saison particulière. On a désormais qu’une hâte : remettre ça et revivre ces moments-là ».

« Je monte en pression gentiment »

Personnellement, les jambes vont bien. Je suis dans le bon timing. J’avais effectué ma reprise sur Milan-Turin, et c’était une belle reprise. J’étais bien entouré avec l’équipe d’Arnaud qui avait l’objectif de gagner. Je n’étais pas si mal mais on n’est jamais vraiment au top quand on reprend. Néanmoins, j’étais là au rendez-vous, et c’est ce qu’on voulait. Disputer Milan-Turin m’a forcément aidé car j’avais comme rôle de mener le peloton derrière l’échappée. J’ai pu tenir ce rôle pendant 156 kilomètres avec une allure très très élevée. Malgré un parcours relativement plat, ça n’a pas rigolé. Pour une reprise, c’était vraiment du costaud et ça m’a directement remis dans le bain. Bien que ça court différemment sur les courses Elites Nationales, avoir fait le rouleau compresseur toute une journée m’a obligatoirement servi. Désormais, je monte en pression gentiment. On est sur le timing qu’on s’était fixés avec le staff et mon entraîneur. Je commence vraiment à être en forme. J’ai pu le confirmer ce week-end et ça me donne confiance pour la suite. J’aborde les championnats d’Europe et de France avec de bonnes ambitions. Je vais donner le meilleur de moi-même et j’espère avoir de bonnes jambes pour pouvoir m’exprimer comme je le souhaite. J’espère ensuite que le résultat suivra ».

1 commentaire

CORDOBA

CORDOBA

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Le 18 août 2020 à 10:58

Félicitations Clément pour ce superbe résultat qui je le souhaite en annonce bien d’autre