En confiance après sa deuxième place dans l’étape d’ouverture dimanche, le champion de France se faisait une hâte de batailler à nouveau pour la victoire ce lundi, du côté d’Amilly. Il n’aura pas eu l’occasion de le faire. Gêné par une chute juste avant la flamme rouge, Arnaud Démare n’a pu prendre part au sprint final, remporté par Cees Bol. Le Picard devrait avoir une ultime opportunité de s’exprimer jeudi alors qu’un premier rendez-vous attend les coureurs du classement général, demain, avec le chrono de Gien.

« Forcément déçu », Arnaud Démare

Après avoir « tourné en rond » dimanche, le peloton de Paris-Nice entamait ce lundi sa descente vers le Sud, vers le soleil paraît-il, bien que celui-ci était bien au rendez-vous pour la deuxième journée consécutive. Le vent se faisait pour sa part un peu plus sentir que la veille. « C’était une journée typique de Paris-Nice, disait ainsi Thierry Bricaud. On sait que c’est le genre d’étape propice aux bordures, mais il n’y avait pas assez de vent pour que ça casse vraiment. Ça crée certes de la tension et ça provoque des chutes, comme on l’a vu durant toute la journée. C’est évidemment compliqué si tu traines un peu derrière, mais de manière générale, il n’y avait pas un danger réel de bordures aujourd’hui ». Sortis après une quinzaine de kilomètres de course, les Belges Dries De Bondt (Alpecin-Fenix) et Sander Armée (Qhubeka ASSOS) ont pu jouir d’une avance de quatre minutes avant que le peloton ne s’agite à deux reprises. Une première fois après quatre-vingt kilomètres, une seconde fois trente bornes plus loin, mais sans véritable impact. Si ce n’est celui de provoquer un regroupement général bien loin de l’arrivée « L’échappée a été reprise après cette tentative de coup de bordures, car le peloton s’est mis à rouler très vite, ajoutait Thierry. Derrière, il fallait toujours être vigilants et on a d’ailleurs bien vu que les équipes couraient placées. Ça faisait rouleau compresseur. Cela donne l’impression que ça ne roule pas vite mais le peloton est toujours à 45-50 km/h. Il ne se passe pas grand-chose du point de vue télévisuel mais ça reste tendu dans le peloton ».

La dernière heure et demie de course a ainsi été couverte par un peloton compact mais pas épargné par les chutes. Dans les dix derniers kilomètres, la guerre de placement s’est installée et la tension est montée en flèche. « Ce n’était que le deuxième jour de course et l’étape n’avait pas été assez intense pour que les organismes soient fatigués, exposait Thierry. Ce qui explique la grande nervosité dans le final, en plus des petites routes, des changements de directions et des rétrécissements. Tout le monde veut être placé au bon moment et il n’y a pas la place pour tout le monde ». Escorté par Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri dans les derniers kilomètres, Arnaud Démare était pour autant prêt à en découdre. « On a su remonter dans les trois derniers kilomètres, on a fait un bel effort avec Ramon et on était bien placés, racontait-il. Puis, il y a eu une chute à un kilomètre, je suis obligé de monter sur le trottoir avec Jacopo et notre sprint se termine là. Je suis forcément déçu, nous n’avons pas pu jouer notre chance. C’est dommage ». « Il était dans le coup, affirmait Frédéric Guesdon, mais cette chute fausse le sprint. Quand on est coincé à un kilomètre, il est quasiment impossible de remonter ».

« David va essayer de limiter la casse », Frédéric Guesdon

Le champion de France se doit désormais de patienter jusqu’à jeudi. « Il reste une chance, martelait-il. Il va falloir bien se donner ». Il pourra sans doute retrouver le soutien de Miles Scotson, en délicatesse ce lundi après sa chute sur la première étape. « La journée n’était pas horrible, mais pas super non plus, confiait l’Australien. Je n’ai pas très bien dormi et je me suis réveillé à cause de la douleur dans la nuit. On a réalisé un traitement ce matin et je me sentais mieux en course. J’aurais aimé être là pour aider Arnaud dans le final, mais je dois accepter le fait que c’était compliqué pour moi aujourd’hui. J’espère mieux dormir ce soir et bien me reposer. On verra comment ça ira demain mais je suis convaincu que je vais récupérer ». En attendant le retour du champion de France et de son train aux premières loges, c’est David Gaudu qui prendra le relais demain et jeudi pour deux étapes capitales en vue du classement général. Il faudra d’abord disputer 14,4 kilomètres contre-la-montre à Gien. « Sur une telle distance, il n’y aura pas forcément beaucoup d’écarts mais on sait aussi que ça se joue parfois à peu de choses, concluait Frédéric. Ça reste donc très important. David va donner le maximum et essayer de limiter la casse au mieux pour ne pas avoir de regrets demain soir ».

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1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 9 mars 2021 à 07:38

Toujours délicat un sprint quand le peloton a roulé au train pendant la course, sans compter les virages que les organisateurs placent dans les tous derniers kilomètres qui ralentissent les voitures mais provoquent les chutes des coureurs. Pas facile pour Arnaud d’attendre le dernier sprint quelle pression !! Il y aura d’autres occasions pour lui.