Le quatrième et dernier acte du Tour de la Provence offrait ce dimanche une nouvelle opportunité à Arnaud Démare et ses coéquipiers de jouer la victoire. Malheureusement, le champion de France n’a pu s’exprimer dans le sprint de Salon-de-Provence, où l’Allemand Phil Bauhaus (Bahrain-Victorious) s’est imposé. Le coureur picard achève ainsi sa course de reprise avec un podium en poche et se projette désormais vers le week-end d’ouverture en Belgique.

Avant le sprint final à Salon-de-Provence, c’est le sprint intermédiaire à Saint-Michel-de-Frigolet qui a d’abord épicé l’ultime étape du Tour de la Provence ce dimanche. Le champion du monde Julian Alaphilippe en profitait pour chiper trois secondes de bonifications et la deuxième place du classement général à Egan Bernal. Ce n’est qu’après cet épisode que l’échappée du jour, composée de quatre coureurs, a pu se détacher. Jérémy Leveau (Xelliss-Roubaix Lille Métropole), Tony Gallopin (AG2R Citroën Team), Luis Mas (Movistar Team) et Andreas Leknessund (Team DSM) ont alors eu droit à un avantage de quatre minutes avant que Clément Davy ne fasse son apparition en tête de peloton pour gérer cet écart. « C’est un rôle que j’apprécie, et rouler est mon point fort, alors il faut le mettre au service de l’équipe, expliquait le jeune Mayennais. C’était une journée type avec le peloton et l’échappée qui jouent au chat et à la souris. J’ai commencé à rouler avec un coureur d’Ineos à 120 kilomètres de l’arrivée, puis un coureur d’Arkéa-Samsic est arrivé plus tard pour nous aider. C’était un peu plus simple à gérer même s’il a fallu monter le curseur pour reprendre l’échappée dans le final. Après 2h30 en tête de peloton, ça pèse forcément dans les jambes, mais j’ai tout mis. Je suis allé jusqu’au bout de mes forces et mon travail s’est terminé là ».

« On s’est perdus à de nombreuses reprises », Arnaud Démare

Après plus de cent kilomètres à l’avant du peloton, l’ancien pensionnaire de la Conti s’est écarté à huit kilomètres de la ligne et a laissé le champ libre au train. « Ils se sont mis en place au moment prévu, comme ils l’avaient décidé, reprenait Thierry Bricaud. Mais quand ils mettent en route, ils le font vite, et fort. Or, ils se sont perdus de suite et tout est devenu compliqué. Tout va tellement vite, les autres trains se mettent en place, on se fait chahuter… Lorsque tu perds ta place à 60 km/h, c’est fini, tu ne peux pas la reprendre. Tout se passe en quelques fractions de secondes. Une fois que la machine est en route, soit elle est bien en place et tout s’enchaîne bien, soit elle ne l’est pas et c’est plus délicat ». Si Ignatas Konovalovas et Miles Scotson ont bien tenté de se frayer un chemin dans le peloton, Arnaud Démare est lui resté coincé quelques longueurs. « Malheureusement, on s’est perdus à de nombreuses reprises, confirmait le champion de France. On aurait dû prendre les devants puis emmener dès l’entrée dans Salon-de-Provence. Le seul moment où on aurait pu rétablir la situation, c’est à 1,5 kilomètre avec Jacopo et Miles, mais je n’ai pas réussi à les suivre. Derrière c’était perdu, ça roulait vraiment très vite et on était trop mal embarqués pour pouvoir espérer quelque chose ».

Le sprinteur de la Groupama-FDJ a franchi le dernier virage aux alentours de la trentième position et n’a donc pu prendre part à l’emballage qui a couronné Phil Bauhaus. « C’est le sport de haut niveau, relativisait Thierry. On aurait évidemment aimé l’emporter mais ça ne s’est pas goupillé comme on l’aurait souhaité. C’est décevant car c’était vraiment une belle occasion aujourd’hui, et l’approche était plus linéaire que le premier jour. Au final, on s’est fait chahuter, et c’est normal. On ne nous fait pas de cadeaux. On sait que ça se joue sur des petits détails. Les gars étaient évidemment frustrés, Arnaud le premier, mais ils savent aussi que c’est la loi du sprint. Parfois c’est bien embarqué et ça se termine bien, et parfois non. Ça fait partie du jeu ». « Je suis forcément déçu, ajoutait Arnaud. Même si j’étais bien le premier jour (2e, ndlr), je sens qu’il faut que je reprenne du rythme et ça ne se fera qu’en courant. Pour une reprise, c’était en tout cas costaud, et j’ai maintenant deux semaines pour récupérer à la maison avant de reprendre sur Kuurne. Toujours avec le même cap : lever les bras ».

« Je réussis à trouver mon rôle », Clément Davy

Son jeune collègue Clément Davy renouera lui avec la compétition sur les Boucles Drôme Ardèche après avoir disputé sa toute première course par étapes avec les grands. « C’est naturellement différent de ce que j’ai pu connaître en Amateurs ou au sein de l’équipe Conti, confiait-il. Les courses sont plus structurées, mais je réussis à trouver mon rôle. J’avais vraiment hâte de reprendre et j’ai vraiment apprécié courir ici. On peut d’ailleurs remercier l’organisation qui a réussi à mettre sur pied une belle course par étapes malgré la situation. C’était vraiment top de commencer avec le groupe d’Arnaud, et Rudy. Il nous manque cette petite victoire mais on a déjà pris de bons automatismes et on repart avec une place de deux. On n’est pas non plus passés à côté ». « Il y a de bons enseignements à tirer de ce Tour de la Provence, ponctuait Thierry. Le vrai point positif, c’est que les mecs sont en forme et qu’ils marchent bien. Il n’y a plus qu’à trouver les derniers ajustements. On aurait bien sûr aimé ouvrir le compteur de l’équipe sur cette course. Ça n’a pas été le cas et il faudra patienter un petit peu plus, mais on est dans le coup ! »

1 commentaire

Jac34

Jac34

Répondre

Le 15 février 2021 à 07:08

Arnaud n’est pas un rigolo, c’est un vrai pro. Il est toujours réglo, je ne l’ai jamais vu donner un coup de tête à un adversaire pour passer, donc je lui fais confiance. Cette première course était importante car on sait bien que l’entrainement n’est pas la course et un train de sprinter ne peut se régler qu’en course. Attendons la suite, le train c’est comme une mécanique qui doit être bien huilée et réglée avec précision. Le réglage vient de commencer.