Trois jours après son sacre national à Grand-Champ, Arnaud Démare est passé tout proche de l’or continental, ce mercredi, sur le circuit de Plouay. Appelé de dernière minute pour ce championnat d’Europe 2020, le sprinteur picard a été protégé tout au long de la journée par l’Équipe de France avant de produire son sprint au terme des 177 kilomètres de course. Sur la ligne, il a toutefois été devancé par Giacomo Nizzolo (Italie) pour un quart de roue, devant ainsi se contenter de la médaille d’argent. Dès demain, c’est donc le maillot bleu-blanc-rouge qu’il arborera sur le Tour du Poitou-Charentes.

Initialement non-retenu pour le championnat d’Europe, Arnaud Démare s’était pratiquement rendu incontournable après son titre de champion de France éclatant à Grand-Champ, dimanche dernier. Alors, trois jours seulement avant la compétition continentale, le sprinteur de la Groupama-FDJ a appris sa convocation pour la course programmée au 26 août, date de son vingt-neuvième anniversaire. Ce mercredi, il avait donc l’occasion de s’offrir un sacre européen comme cadeau, d’autant qu’il apparaissait parmi les plus grands favoris suite à ses dernières sorties. Malgré deux bosses sur un circuit de 13,7 kilomètres à répéter treize fois, le terrain se prêtait en effet aux sprinteurs les plus résistants. Dans un premier temps, néanmoins, c’est la traditionnelle échappée matinale qui a animé la course par l’intermédiaire d’un quatuor composé de Dusan Rajovic (Serbie), Paweł Bernas (Pologne), Andreas Miltiadis (Chypre) et Emil Dima (Roumanie).

« On ne peut pas gagner à tous les coups », Arnaud Démare

En revanche, le peloton ne leur a jamais octroyé une grande marge de manœuvre et l’écart s’est d’ailleurs réduit à une minute dès la mi-course. Certaines nations ont alors tenté d’animer la course, l’Équipe de France prenant pour sa part la tête du peloton afin de contrôler les offensives, notamment par l’intermédiaire d’Anthony Roux, tombé un peu plus tôt sans gravité. À près de cinquante kilomètres du but, Mathieu van der Poel a lui-même déclenché une première attaque, néanmoins neutralisée avant qu’un nouveau quatuor incluant son frère ne prenne les devants. La Belgique est également entrée dans la bagarre avec Jasper Stuyven, Sep Vanmarcke ou encore Greg Van Avermaet, mais aucun groupe n’a semblé en mesure de déjouer les plans des sprinteurs. « C’était une course rapide et rythmée, racontait Arnaud. L’Équipe de France a fait le boulot, même si on savait que nous n’avions pas de gros rouleurs pour rester constamment à l’avant du peloton ou pour m’emmener dans l’emballage final. Les gars ont fait ce qu’ils avaient à faire, à savoir suivre les coups ou rouler pour les condamner, notamment ceux des Pays-Bas et de la Belgique ».

La dernière véritable offensive du jour aura été celle du Norvégien Markus Hoelgaard, repris à trois kilomètres par le train transalpin censé amener Giacomo Nizzolo, qui n’a guère été perturbé par l’attaque conjointe de Rui Costa et Tom Pidcock. « L’Italie était dans la même situation que nous. Ils voulaient un sprint mais je m’attendais quand même à ce que ça durcisse un peu plus, ajoutait Arnaud. Au final, on arrive assez nombreux pour la gagne. À ce moment-là, j’étais tout seul alors je me suis focalisé sur les Italiens, qui étaient encore quatre ou cinq au kilomètre. Puis Nizzolo lance, ça se joue à peu de choses mais je fais deuxième. J’ai été battu par plus fort, il a bien manœuvré. C’était un sprint très rapide malgré le faux-plat montant car on avait un vent favorable ». Devancé pour un quart de roue sur la ligne, Arnaud Démare s’est malgré tout emparé d’une très belle médaille d’argent européenne, signe une nouvelle fois de sa resplendissante forme du moment. « Je suis forcément un peu déçu, mais cela fait un mois que toutes les courses sont exceptionnelles, concluait le Picard. J’aurais préféré gagner, mais une deuxième place, c’est bien quand même. On ne peut pas gagner à tous les coups et je retrouverai quoiqu’il en soit le blanc-blanc-rouge demain sur le Tour du Poitou-Charentes ».

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