Cette semaine du mois d’août fera date dans la carrière d’Arnaud Démare. Avec l’aide de ses six formidables équipiers, il y a signé un grand chelem retentissant gagnant les cinq étapes, dont le contre la montre et le classement général. Le sprinteur de l’équipe Groupama-FDJ était aux anges avant de regagner son domicile vendredi soir.

Arnaud, ce que tu as réalisé cette semaine dans le Tour du Poitou-Charentes est inédit ?

C’est génial ! Mes équipiers ont une énorme confiance en moi et sont très forts. Heureusement j’avais aujourd’hui une grosse équipe de rouleurs pour assurer l’écart avec les échappés. Dans le final, Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri ont travaillé comme des rouleurs. Franchement, moi aujourd’hui je ne pensais pas à l’étape mais au classement général. Après le très gros travail de mes équipiers, j’étais tout seul à 3 kilomètres de l’arrivée et je me suis dit qu’il fallait que j’assure en suivant Chavanel (Direct Energie) et Paillot (St-Michel-Auber 93) qui étaient les plus dangereux au classement général. Finalement, ça s’est bien goupillé, je sautais sur les petits groupes. Je suis resté jouer devant et j’ai gagné.

Ce que je retiens de cette semaine, c’est ma victoire dans le contre la montre.

  

Tu ressens quoi personnellement ?

C’est plus fort que ma première victoire dans les Quatre Jours de Dunkerque en 2013. C’est ma cinquième victoire dans une course par étapes après les Quatre Jours de Dunkerque en 2013 et 2014, le Tour de l’Eurométropole en 2014 et le Tour de Picardie la même année. Ce que je retiens de cette semaine, c’est ma victoire dans le contre la montre. Gagner le matin puis faire face l’après-midi à de vrais spécialistes du chrono qui sont sur le podium du championnat de France, c’était fort.

Une telle réussite n’était évidemment absolument par prévisible ?

C’est impossible de prévoir ça. J’étais venu dans le Tour du Poitou-Charentes en 2016 en espérant gagner une ou deux étapes et j’avais fait chou blanc. Il n’y a pas de petites courses, c’est dur de lever les bras, tout le monde en a envie. Je peux juste dire que cette semaine ca s’est bien goupillé.

Cela signifie aussi que tu as très bien géré l’après Tour de France ?

Après le Tour, j’étais fatigué, plus mentalement que physiquement. Je n’avais pas envie de faire la route pour me rendre dans les critériums, je voulais me reposer. Je n’ai pas fait de transferts, je suis resté calme et à la maison avec Morgane. Après quelques jours, j’ai senti que le corps reprenait le dessus. Déjà la semaine dernière je me sentais bien sur le vélo et ça s’est confirmé dans la Cyclassics Hambourg où j’ai pris la deuxième place. J’ai été déçu de faire deuxième mais ça reste une bonne performance pour la reprise face à des coureurs qui avaient des courses dans les jambes.

 Avec mon équipe on a cassé la baraque.

 Cette année, tu as fait le choix de courir presque exclusivement en World Tour et de gagner moins souvent ?

Je n’avais pas couru à ce niveau depuis le Tour d’Algarve en février, et encore il y a beaucoup d‘équipes World Tour dans cette course. J’ai un programme orienté World Tour et ça me plait. J’avais même plus à perdre sur le Tour du Poitou-Charentes qu’à y gagner. J’aurais été montré du doigt si je n’avais pas gagné une ou deux étapes, et maintenant on dit que j’ai tout gagné parce qu’il n’y avait pas de niveau… Les commentaires je m’en fous. Avec mon équipe on a cassé la baraque, à sept coureurs on a plié le peloton. On les tous a écrasés. Ce matin beaucoup de gars sont venus me féliciter de ma victoire dans le chrono. J’aime cette discipline mais de là à gagner… Avec l’adrénaline, je l’ai fait.

Aujourd’hui tu totalises 56 victoires ?

Oui 56 victoires depuis que je suis pro. Il en manque puisque ne sont pas comptées des victoires en classe 2 quand j’étais à Nogent-sur-Oise en 2011, notamment dans le Tour d’Alsace ou  le Grand Prix de Pérenchies où j’avais battu Hutarovich qui était à la FDJ.

Quel est ton programme à présent ?

La Brussels Classic et le Grand Prix de Fourmies la semaine prochaine. Puis le Tour de l’Eurométropole, le Grand Prix d’Isbergues, Binche-Tounai-Binche et Paris-Tours.

Par Gilles Le Roc’h

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