Avant de baisser le rideau sur la première – très – grosse semaine du Giro, les coureurs avaient à parcourir une dixième étape plutôt courte, ce lundi, en direction de Foligno. Si le peloton a perdu quelques éléments en route, c’est bel et bien un sprint qui a conclu la journée avec la victoire de Peter Sagan. Après les efforts déployés ces derniers jours, les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont assuré l’essentiel à la veille d’une journée de repos amplement méritée.

« Les gars ne se sont pas démobilisés », Philippe Mauduit

Au sortir de deux journées en blanc, et de trois journées en rose, Attila Valter a retrouvé la tunique traditionnelle de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ce lundi, au départ de L’Aquila. Comme ses coéquipiers et le reste du peloton, il s’est ensuite élancé pour le dixième acte du Giro censé conclure une première « semaine » plus dense que de coutume. Pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, le mot d’ordre ce lundi était le suivant. « Il ne fallait bouger que s’il y avait de grosses échappées au départ, et il n’y en a pas eu, expliquait Philippe Mauduit. Il fallait rester au chaud dans le peloton et essayer de passer la journée la plus tranquille possible. Ce n’était pas garanti car on annonçait beaucoup de vent de côté aujourd’hui. Au final, on a d’ailleurs eu une journée assez nerveuse, surtout dans la deuxième moitié de course ». L’échappée du jour, composée de Umberto Marengo (Bardiani-CSF), Samuele Rivi (Eolo-Kometa), Taco Van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert), Simon Pellaud (Androni-Sidermec) et Kobe Goossens (Lotto-Soudal), s’est détachée dès les premiers hectomètres de course mais a immédiatement été muselée par les équipes de sprinteurs.

L’écart n’a jamais atteint les trois minutes, un petit arrêt à un passage à niveau n’a pas favorisé leur entreprise, puis le peloton a clairement accéléré à l’approche de l’unique difficulté répertoriée du jour. « Sagan et Bora ont parfaitement joué leur carte, et je pense que tout le monde s’y attendait, commentait Antoine Duchesne. Par conséquent, le final était très rapide ». Afin de se délester de quelques concurrents sprinteurs, la formation du triple champion du monde a nettement augmenté le tempo et un gros tiers du peloton a été écarté. « Il y a certes une centaine de coureurs qui arrivent au sprint, mais il y a eu un peu de bagarre et ce n’est pas une journée où on pouvait se relâcher, assurait Philippe. Ce n’était pas une journée de transition. Attila est bien arrivé dans le peloton avec quatre de ses copains et c’est l’essentiel. C’est aussi agréable de voir que malgré la perte du maillot hier, les gars ne se sont pas démobilisés. Ils ont bien couru groupés autour d’Attila aujourd’hui et sont restés concentrés. Quand il fallait être présent, ils l’étaient. C’est très bien ». Au soir de cette dixième étape, le Hongrois pointe donc toujours à la cinquième place du classement général d’un Tour d’Italie jusque-là réussi pour l’équipe.

« Nos huit coureurs sont à fond dedans », Philippe Mauduit

« Cette première moitié de Giro est hyper satisfaisante, jugeait Philippe. Avec le maillot blanc dans un premier temps, puis le maillot rose, ça va au-delà des espérances qu’on nourrissait en arrivant sur ce Giro. Le staff est hyper concerné et les coureurs sont bien dans le match. Ils sont actifs, proactifs et réactifs. C’est beau à voir. Il y a des échanges, de l’anticipation, de l’envie et de la volonté. C’est vrai que nous sommes venus sans leader désigné pour faire un très gros classement général, mais nous sommes par contre arrivés avec des coureurs qui avaient tous le Giro en tête. C’est toujours un plus car c’est une course si difficile qu’on ne peut pas se permettre d’avoir des coureurs qui ne se sentent pas concernés. Or, nos huit coureurs sont à fond dedans, et c’est forcément plus simple. Ils ont d’ailleurs tous eu un programme de courses censé les amener à leur meilleure forme sur ce Giro, et ça compte énormément ». Présent aux côtés d’Arnaud Démare l’an passé lors de la razzia du champion de France sur le Giro, Simon Guglielmi a vécu une aventure toute autre sur ce début d’édition 2021.  « C’était vraiment une super expérience de défendre le maillot rose, livrait-il. Qui plus est, Attila est très reconnaissant du travail effectué. C’est vraiment plaisant de travailler pour un gars comme ça. On a pris beaucoup de plaisir et on a pu se dépasser. Je sens aussi que les sensations vont crescendo au fil des jours. C’est de bon augure pour la suite ».

La suite immédiate, c’est une journée de repos avant une reprise musclée sur les « Strade Bianche » de Toscane vers Montalcino mercredi. « Demain c’est repos pour tout le monde, sauf pour le staff, qui n’a malheureusement pas de journée de repos complet sur un Grand Tour », rappelait Philippe. « On va essayer de bien récupérer et on repartira pour du dénivelé, souriait Simon. J’ai vu qu’on n’avait fait qu’un tiers du total. Ça va piquer ! » « On ne va pas tirer de plans sur la comète pour la suite du Giro. On vit au jour le jour et on essaiera de faire pour le mieux à chaque fois », glissait Philippe Mauduit en conclusion.

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