La 85ème édition de la Flèche Wallonne n’a ce mercredi pas échappé à la règle. Comme bien souvent, c’est un petit peloton qui s’est présenté pour la victoire au pied du célèbre mais effrayant Mur de Huy. Neuvième lors de sa première participation en 2017, David Gaudu est parvenu à faire mieux cette année. Il s’est ainsi accaparé une très bonne septième place au sommet, le tout après un travail remarquable de ses équipiers tout au long de la journée. De bon augure avant l’ultime Ardennaise, Liège-Bastogne-Liège, ce dimanche.

« L’avantage avec David, c’est qu’il est toujours placé », Franck Pineau

Au départ de Charleroi ce mercredi, la lutte pour l’échappée s’est d’abord étendue pendant une quinzaine de kilomètres avant qu’un groupe de huit hommes ne se fasse la malle. « Nous concernant, le début de course a été assez calme, résumait Romain Seigle. On ne s’est pas trop mêlés à la bataille car on sait qu’ici, la course se fait toujours dans le circuit final. On a donc un peu laissé faire ». Diego Rosa (Arkéa-Samsic), Alex Howes (EF Education-Nippo), Sylvain Moniquet (Lotto-Soudal), Louis Vervaeke (Alpecin-Fenix), Sander Armée (Qhubeka-Assos), Maurits Lammertink (Intermarché-Wanty Gobert), Simone Velasco (Gazprom-RusVelo) et Julian Mertens (Sport Vlaanderen-Baloise) ont ainsi pu se forger une avance de cinq minutes et William Bonnet a d’abord escorté ses collègues pendant toute la première moitié de course. « On s’est vraiment mis dans la course à l’approche du circuit, relatait encore Romain. Les choses sérieuses débutaient à partir de la côte de Gives, après 115 kilomètres. Il fallait commencer à être placés en vue du premier passage du Mur de Huy. C’est ce qu’on a bien réussi à faire ». Après le premier tour du circuit, comprenant les côtes d’Ereffe et du chemin des Gueuses, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ était encore bien présente pour la deuxième ascension du Mur. « On était encore six dans le paquet au moment d’aborder le dernier tour », disait même Romain.

Peu de temps après, néanmoins, Matthieu Ladagnous a été écarté sur chute alors que Valentin Madouas a été retardé par ce même accident. « Il a lâché une cartouche pour revenir et ça nous a un petit peu pénalisés », confiait Franck. « Dans le dernier tour, on a pris les choses en main avec Bruno afin de rester placés et de permettre à David d’être plus tranquille et serein, reprenait Romain. Ça s’est très bien passé pour nous ». Le jeune Breton et ses collègues ont ainsi occupé les toutes premières positions du peloton lors de ce dernier tour, notamment dans les différentes bosses du circuit. « L’avantage avec David c’est qu’il est toujours placé. Toujours, insistait Franck. Il n’y a même pas besoin de se poser la question de savoir s’il est là ou pas. Il est là, tout le temps ! Dès lors qu’il est en forme, il est forcément dans les dix premiers dans les moments cruciaux. C’est un vrai avantage pour les équipiers. Il commence à prendre de belles responsabilités et se rend compte de certaines choses. Il mûrit très vite, et dans le bon sens ». Leader unique ce mercredi, David Gaudu a donc franchi la côte du chemin des Gueuses dans les premières positions, au sein d’un peloton regroupé malgré quelques attaques.

« De bon augure pour Liège », Franck Pineau


Seul Maurits Lammertink, membre de l’échappée matinale, a résisté jusqu’à l’approche du Mur, dans laquelle Rudy Molard s’est montré particulièrement précieux, « comme prévu », pour David Gaudu. Puis, le récent vainqueur d’étape sur le Tour du Pays Basque a tenté de finir le travail. Bien présent en premier rideau sur la 600 premiers mètres du Mur de Huy, le Breton n’a pu accompagner Roglic, Alaphilippe et Valverde quand tout s’est accéléré à 300 mètres du sommet. Il s’est en revanche bien battu quelques secondes plus loin pour accrocher la septième place du jour. « Honnêtement, je pense que David peut faire 4e ou 5e aujourd’hui, disait Franck Pineau. Il est quand même un chouia ralenti à deux reprises dans le Mur. Or, sur de telles pentes, l’énergie qu’il perd pour relancer et retrouver un demi kilomètre/heure, c’est ce qui peut manquer pour faire cinquième. Ceci dit, on est à notre place, on a fait une belle montée et on est dans le match avec les tous premiers. David ne paraissait pas déçu du tout. La montée s’est d’ailleurs faite en un temps record (2’40), et ce genre d’ascension rapide, courte et raide, n’est pas non plus sa plus grande spécialité. Ceci dit, il aime cette course et il est surtout très fort en ce moment. On aurait pu gratter deux-trois places, mais le podium semblait quand même inaccessible aujourd’hui ».

À l’issue de cette journée, au-delà de l’objectif rempli du top 10, Franck Pineau soulevait surtout la prestation collective. « En termes de qualité, le travail était deux tons au-dessus par rapport à l’Amstel, assurait-il. Ça m’a bien plu. Aujourd’hui, je retiens aussi le boulot des équipiers. Ils ont assumé, pris leurs responsabilités et aucun n’est passé au travers. Ils ont eu le sens du sacrifice. Il n’y a rien à redire. C’est de bon augure pour Liège. Il n’y a pas de raison qu’on ne confirme pas dimanche. Je suis très confiant, on fait tout ce qu’il faut. Les jambes que David avait aujourd’hui, il les aura forcément dimanche ».

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