La saison des Classiques s’est achevée, ce mercredi, par une édition 2020 des Trois Jours de Bruges-La Panne des plus mémorables. Au cours des 188 kilomètres de course au programme, aucun temps mort n’a été observé, et de fortes rafales de vent ininterrompues ont conduit à de nombreuses bordures tout au long de la journée. Bien en jambes pour l’occasion, quelques jours après avoir disputé le Tour des Flandres affaibli, Stefan Küng a largement pris part à cette course de mouvements, qu’il a finalement conclue en huitième position, quelques secondes derrière le vainqueur Yves Lampaert.   

« C’était vraiment un chantier », Stefan Küng

Une fois n’est pas coutume – loin de là -, ce sont les Trois Jours de Bruges-La Panne, récemment promus au calendrier WorldTour, qui concluaient la saison des Classiques cette année. Et pour espérer y briller, il était aujourd’hui indispensable d’être prêt à dégainer dès le départ. Il n’y a en effet pas eu de round d’observation dans cette édition 2020, et il est très vite devenu clair que le sprint massif connu lors des deux saisons précédentes ne se reproduirait pas. « On s’attendait à une bagarre d’entrée, assurait Frédéric Guesdon. On connaît la région et on avait aussi vu que la météo ne serait pas très bonne, avec beaucoup de vent et un peu de pluie. Il n’y avait pas non plus de vraies équipes de sprinteurs, alors on se doutait que la course allait être débridée, surtout en fin de saison. Nous n’avons pas du tout été surpris du scénario de la course. On voulait donc jouer devant dès le début, être dans le coup dès le départ et essayer d’être le plus nombreux possible dans la première bordure. Et si par aventure nous n’y étions pas, il fallait insister et ne pas se démoraliser. Des bordures pouvaient se créer rapidement, mais ce n’est pas pour autant que c’était fini ».

Très appliqué et concentré au départ, le leader du groupe Stefan Küng a lui répondu présent dès les premiers mouvements. « Il a tout de suite été dans la première bordure, où ils étaient une dizaine, expliquait Frédéric Guesdon. Quinze kilomètres plus tard, un autre groupe est rentré et ils se sont retrouvés à vingt-trois. De là, ça s’est toujours bien entendu. De toute façon, il n’y a pas le choix dans une bordure. On ne peut pas trop trainer derrière ». Dans ce premier échelon de course, où on ne retrouvait « que des bons coureurs » dixit Frederic, Stefan Küng a notamment trouvé la compagnie de deux armadas, Deceuninck-Quick Step (5 coureurs) et Alpecin-Fenix (4 coureurs). La tactique à adopter était donc relativement limpide. « Il ne fallait pas trop trainer en queue de groupe, et de se calquer sur Deceuncink et Alpecin qui étaient en surnombre, soulignait Frédéric. Il y avait de belles portions pour faire péter le groupe de nouveau et c’est ce qui s’est produit. Il est passé de vingt-trois à quinze, puis à dix. Ça marchait par à-coups pour éliminer quelques adversaires ». De l’intérieur, le rouleur suisse contait : « C’était vraiment un chantier. Vu le vent annoncé, on s’y attendait. Ce n’était pas plus mal pour moi car sans cette météo, ça aurait été une arrivée au sprint. Il fallait être attentif du début à la fin et ne pas se faire piéger par les petites routes et les variations du vent ».

« Cette campagne de Classiques va nous servir », Frédéric Guesdon

Parmi les plus entreprenants dans le groupe de tête, Stefan Küng a évité les nouveaux pièges sans sourciller jusqu’au dernier tour. Néanmoins, à quinze kilomètres de la ligne, un mauvais placement en queue de groupe l’a contraint à céder du terrain à ses adversaires. « Je ne fais pas d’erreurs jusqu’à la toute fin où, malheureusement, je me fais un peu avoir, concédait le champion d’Europe du contre-la-montre. La chute de Mathieu Van der Poel, au même moment, n’a pas aidé non plus. J’ai pris un peu de retard mais j’aurais du être dans les cinq premiers. Je reviens ensuite avec Jempy Drucker, mais les efforts que j’ai fournis m’ont couté pour le sprint ». Surtout, au moment de rentrer sur le groupe à cinq kilomètres de la ligne, la victoire n’était déjà plus envisageable puisque Yves Lampaert s’était envolé en tête. Le rouleur helvète a donc lâché ses dernières forces dans l’emballage et s’est emparé de la huitième place sur la ligne. « On est contents de finir sur une bonne note, mais je pense qu’il avait encore les moyens de mieux faire au vu de sa condition, glissait Frédéric. Il s’est peut-être retrouvé mal placé à certains moments et il a été à contretemps jusqu’à l’arrivée. Il y a aussi un léger manque de réussite, c’est dommage, car il avait les pattes pour être plus haut ».

« La campagne de classiques se termine pour moi sur une bonne note, confirmait Stefan Küng. Je n’étais pas bien dimanche sur le Tour des Flandres, mais trois jours après, je suis revenu de mes maux d’estomacs et j’ai été compétitif, à l’image de ma fin de saison. Ce n’est pas une victoire ou un podium, mais un top 10, ça reste bien et, c’est de bon augure pour la saison prochaine ». Sur la même thématique, Frédéric Guesdon, directeur sportif référent sur les Classiques, livrait également son ressenti. « Le vrai regret restera le Tour des Flandres. Vu ce que Stefan avait montré à Gand et ce qu’il a montré aujourd’hui, il avait la condition pour y jouer les premiers rôles, concluait-il. On peut aussi regretter l’annulation de Paris-Roubaix car c’est une course qui lui convenait. Au-delà de ça, on a malgré tout fait une campagne honnête, on n’est pas passés à travers. Il faut aussi rappeler que nous avons un groupe en reconstruction, avec beaucoup de jeunes. Cette campagne va nous servir, et nous reviendrons dans cinq mois avec de grosses ambitions ». Ce n’est pas pour autant la fin de saison pour tout le groupe puisque Stefan Küng ira disputer la course en ligne de son championnat national à la fin du mois : « Je suis très motivé pour cet objectif, je me sens très bien et je veux finir de belle manière ».

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