Pour la première fois depuis le départ de ce Tour d’Espagne 2025, le peloton s’attaquait ce jeudi à une étape cumulant plus de 3500 mètres de dénivelé positif. Les grimpeurs, et les prétendants au classement général, étaient de fait attendus au tournant en Andorre, après la montée de l’Alto de La Comella (4km à 8%) puis l’ascension finale vers Pal (9,5 km à 6,5%). La première partie de course comprenait d’autres reliefs, bien moins abruptes, mais qui ont permis la formation de l’échappée après une dizaine de kilomètres. « On souhaitait être vigilant si un groupe de plus de dix coureurs se détachait, mais la priorité était d’entourer David, confiait Frédéric. Une échappée de dix est partie sans nous et a eu l’opportunité d’aller au bout, mais il n’y a pas vraiment de regrets. On pensait que les costauds se joueraient cette première arrivée au sommet. Visma-Lease a Bike a voulu laisser le maillot, c’est comme ça. On s’était dit qu’on resterait plutôt calme. Au vu de ce qu’il avait montré ces derniers temps, on se devait d’être autour de David pour l’étape et le général ». Si l’échappée a un temps été maintenue sous les trois minutes, le peloton a finalement décidé de lâcher du lest dans la deuxième partie de course.

« C’est loin d’être catastrophique », Frédéric Guesdon

L’écart a ainsi dépassé la six minutes à quarante kilomètres du but, puis le peloton s’est mis en marche à l’approche de l’avant-dernière difficulté de la journée. « Le premier point crucial pour nous était de placer David au pied de ce col à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, car c’était une montée assez difficile, où ça allait se décanter une première fois, expliquait Frédéric Guesdon. Il y avait ensuite une descente très technique sur route mouillée, et c’est pour cette raison qu’on a vu les rouleurs placer David dans un premier temps ». Un peloton d’environ soixante-dix coureurs a émergé à vingt bornes du terme, tandis que Jay Vine filait déjà en solitaire, cinq minutes devant. « Ensuite, les grimpeurs ont accompagné David jusqu’à 5-6 km de l’arrivée, et heureusement, reprenait Frédéric. David a crevé à environ huit kilomètres de l’arrivée, Rudy l’a aidé à rentrer rapidement, preuve qu’il est toujours utile d’avoir des équipiers à ses côtés ». Au sein du peloton, la sélection s’est alors progressivement opérée par l’arrière dans la montée finale. « J’ai fait mon maximum pour rester auprès de David, disait Brieuc Rolland, dernier coéquipier de David Gaudu. On a fait du bon boulot collectivement et tout le monde a été investi ».

Tandis que Jay Vine s’en allait aisément chercher la victoire d’étape, le rythme s’est enflammé dans les cinq derniers kilomètres au sein du peloton. À trois bornes du terme, Giulio Ciccone a lancé les hostilités et David Gaudu a dès lors dû serrer les dents jusqu’à l’arrivée. Non loin des favoris jusqu’à la flamme rouge, le Breton a finalement passé la ligne vingt-huit secondes après Jonas Vingegaard & co. « C’est monté vite sur la fin, et il n’avait pas les meilleures sensations, disait Frédéric. Il a perdu un peu de temps, mais c’est loin d’être catastrophique. Il a peut-être aussi un peu payé ses efforts des premières étapes ». Le leader de la Groupama-FDJ a donc pu limiter la casse et occupe désormais la quinzième place du général, aujourd’hui dominé par Torstein Traeen, membre de l’échappée du jour. « Je pense qu’une échappée pourra encore aller loin demain, selon sa composition, ponctuait Frédéric. Ceci étant dit, tout le monde aura ce même objectif et ça mettra peut-être du temps à partir. On essaiera en tout cas d’être représenté à l’avant ».

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