En guise de vingtième étape, et de dernier rendez-vous en montagne, le peloton du Tour d’Espagne a ce samedi vécu une journée éreintante et sans répit en direction du sommet de la Bola del Mundo. Si Stefan Küng, Clément Braz Afonso et Rudy Molard ont tous trois réussi à se glisser dans l’échappée du jour, celle-ci n’a jamais pu prendre le large et espérer jouer la victoire. Jonas Vingegaard a finalement assis sa domination au général, alors que Rudy Molard a rejoint la ligne à la vingt-sixième place, à environ six minutes. L’épreuve s’achèvera demain dans les rues de Madrid.
Un tout dernier sommet, et clairement pas le plus facile, était à rejoindre ce samedi pour les coureurs de la Vuelta. Dans une vingtième étape cumulant 165 kilomètres, il fallait ainsi aller chercher la célèbre mais peu utilisée « Bola del Mundo », dans la continuité du Puerto de Navacerrada, à plus de 2200 mètres d’altitude, et au terme d’une dernière portion de trois kilomètres à environ 12% de moyenne. Le programme ne s’annonçait pas alléchant pour tout le monde, d’autant que quatre autres ascensions répertoriées – dont un autre versant du Puerto de Navacerrada – jalonnaient le parcours. C’est d’ailleurs dans les deux premières bosses de la journée qu’une grosse trentaine de coureurs s’est extirpée. « C’est parti assez vite, et on en avait trois devant avec Stefan, Rudy et Clément, mais UAE Team Emirates avait décidé de durcir de bout en bout aujourd’hui, et cela a donné une journée très rapide et assez folle », amorçait Frédéric Guesdon. Malgré la présence de solides coureurs et collectifs à l’avant, l’échappée n’a donc jamais pu prendre le large, comme en témoignait Rudy Molard, ébahi par le scénario du jour : « On s’attendait à ce que ça roule fort, mais peut-être pas à ce point-là. L’équipe UAE a vraiment été monstrueuse, car ça roulait vraiment très fort devant et ils ont réussi à nous maintenir à 1’30. Je me suis dit qu’ils allaient lâcher à un moment, mais non. On n’a jamais débranché ».
« On a tout donné, on a roulé à bloc jusqu’à la fin, y compris après avoir été repris par les favoris », Rudy Molard
À l’avant comme à l’arrière, la sélection s’est donc faite naturellement et à l’usure tout au long de l’étape, alors que l’écart n’évoluait quasiment pas. À cinquante-cinq kilomètres du but, l’échappée a abordé la première montée du Puerto de Navacerrada, au sommet duquel seul Clément Braz Afonso appartenait encore à une grappe d’une douzaine d’hommes en tête de course. Le jeune homme a toutefois été repris par un maigre peloton dans la vallée suivante, y a retrouvé Rudy Molard, et l’explication finale vers la Bola del Mundo, sur les 12,3 km d’ascension à 8,6%, s’est annoncée. Au classement général, ces ultimes rampes de la Vuelta n’ont pas provoqué de changements majeurs, et Jonas Vingegaard s’est octroyé la victoire en plus d’avoir sécurisé son maillot rouge à la veille de l’arrivée finale. Rudy Molard s’est présenté sur la ligne environ six minutes plus tard, à une honnête 26e place. « On a tout donné, on a roulé à bloc jusqu’à la fin, y compris après avoir été repris par les favoris, disait l’expérimenté Français. C’était vraiment une solide journée. On était quand même représentés devant avec trois coureurs et on peut être content de notre étape ». « On s’est battu avec nos armes, disait Frédéric. Prendre les échappées nous a permis de faire des résultats sur cette Vuelta. On a retenté le coup aujourd’hui mais UAE en a décidé autrement. On a essayé, il n’y a pas de regrets ».
Dimanche, le peloton rejoindra Madrid, où un circuit urbain devrait accoucher d’un ultime sprint massif.
