À l’exception des trente derniers kilomètres, c’est une véritable journée « montagnes russes » qui se profilait pour le peloton ce dimanche sur la Coppa Agostoni. Après tout juste dix bornes « en ligne », il fallait ainsi effectuer quatre boucles de vingt-huit kilomètres comprenant l’enchaînement direct du mur de Sirtori (1,5 km à 5,7%), du colle Brianza (3,6 km à 6,4%) et de la montée de Lissolo (2 km à 6,7%). « Dès qu’on est arrivé sur le circuit, c’était montées/descentes en continu, insistait Yvon Caër. Il se trouve qu’UAE Team Emirates avait décidé de ne pas contrôler aujourd’hui mais plutôt de faire la course. Ils ont mis un gros coup de force assez tôt, que Rémy a réussi à suivre ». Après de premières offensives neutralisées, Rémy Rochas a vu sa belle activité être récompensée en accrochant une grappe de six échappés, qui s’est étoffée à dix-sept à l’issue du premier tour. « Rémy était désigné pour suivre les premières vagues, reprenait Yvon. Lorenzo l’était également, et il est sorti en chasse avec deux coureurs. Ça ne s’est pas trop entendu, il s’est retrouvé seul, il est revenu à vingt secondes, mais il n’est jamais rentré. C’est dommage car le final aurait pu lui correspondre, et c’était un peu juste pour nous de n’avoir qu’un seul coureur devant ».

À la mi-course, l’Italien a ainsi été absorbé par un peloton qui tentait, tant bien que mal, de maintenir l’écart sous les deux minutes. « Deux équipes non représentées devant, dont Q36.5, ont essayé de rouler, mais elles étaient à la limite », expliquait Yvon. L’écart est malgré tout passé sous la barre de la minute dans l’avant-dernier tour, et Valentin Madouas a tenté de profiter de ce rapproché dans l’une des dernières bosses de la journée. « On a voulu faire le jump avec Valentin, mais il est venu mourir à vingt secondes du groupe d’échappés », ajoutait son directeur sportif. C’est aussi à cet instant que tout s’est décanté dans le groupe de tête, où Adam Yates et Carlos Canal ont profité de l’ultime ascension du Colle Brianza pour fausser compagnie au reste de l’échappée. Rémy Rochas a conservé sa place dans le groupe de poursuite, qui n’a toutefois pas su s’entendre en vue des trente derniers kilomètres roulants en direction de Lissone. « Une fois que Yates et Canal sont partis, ça s’est posé et ça ne roulait plus trop derrière, commentait Yvon. Cela a notamment permis à un groupe incluant Valentin de rentrer dans la dernière vallée ».

Ce peloton des « battus » a finalement rallié la ligne plus de deux minutes après le vainqueur Adam Yates. « Rémy et Val sont arrivés pour la troisième place, concluait Yvon. Malheureusement, Valentin (17e) n’a pas pu négocier son sprint comme il l’aurait souhaité. Je pense aussi que Rémy (20e) méritait mieux car il a fait une très belle course et a montré de très bonnes choses. C’était une course difficile, et le seul regret c’est de ne pas avoir été plus nombreux dans ce groupe de dix-sept. Guillaume a quant à lui passé une journée satisfaisante pour sa reprise, et a retrouvé ses repères ».