Depuis près d’une semaine, une partie du peloton ne pensait qu’à cette vingtième étape du Tour de France, en direction de Pontarlier, qui représentait la dernière opportunité pour bon nombre de coureurs de s’exprimer. En raison d’un parcours vallonné, sur 184 kilomètres, la victoire ne semblait pouvoir échapper… à l’échappée. Alors, comme vers Toulouse ou Carcassonne, une grande bagarre était attendue à la sortie de Nantua. Romain Grégoire, grandement motivé pour cette journée à domicile, s’est immédiatement distingué dans les premières positions du peloton, et bien que les deux premières difficultés n’aient pas suffi à faire émerger un groupe de fuite. « J’étais vraiment fatigué ce matin, et je m’attendais à vivre une journée difficile, indiquait Romain. Au final, j’avais de super jambes, j’étais dans le match d’entrée et j’ai pu m’amuser ». Mais surtout, après une lutte ininterrompue, sous la pluie, d’une cinquantaine de kilomètres, le puncheur de la Groupama-FDJ est parvenu à accrocher l’échappée du jour, composée de treize hommes.

Il a néanmoins fallu batailler pendant une vingtaine de bornes supplémentaires pour faire plier le peloton, et obtenir une avance de plus de deux minutes. Dès lors, l’échappée a évolué de manière groupée, et plutôt unie, jusqu’à la principale difficulté du jour, la côte de Thésy (3,5 km à 9%), à 62 kilomètres de la ligne. Les hostilités ont alors démarré en tête de course, l’échappée s’est fragmentée, mais tout s’est regroupé un peu plus tard au pied de la côte de Longeville, dernière bosse répertoriée de la journée. Romain Grégoire s’est montré parmi les costauds en tête, a brièvement tenté d’accélérer, d’abord dans la montée, puis dans la descente, mais à très exactement vingt-deux kilomètres du terme, le Franc-Comtois a touché terre en raison de la route détrempée. « Je pense que j’avais tout bien fait jusqu’à cette chute, confiait Romain. C’est aussi de ma faute, mais je pense que si Ivan Romeo n’était pas tombé, j’aurais pu m’en sortir. Je connaissais ce virage, je savais qu’il se refermait, mais il est tombé devant moi, j’ai été obligé de freiner, et sur route humide, ça ne pardonne pas ». S’il a pu se relever relativement rapidement, le Bisontin a en revanche perdu un temps conséquent en raison d’un problème mécanique.


Reparti avec environ une minute de retard sur les trois hommes passés à travers la chute, Romain Grégoire a rattrapé quelques groupes intercalés, mais Kaden Groves s’est envolé en tête de course et n’a rien cédé face à ses poursuivants. En lice pour la troisième place à l’entrée dans les cinq derniers kilomètres, le coureur de la Groupama-FDJ est finalement arrivé en se battant pour la quatrième, et a finalement obtenu la cinquième du jour, au terme d’une course renversante et évidemment frustrante. « Le résultat de la journée reste anecdotique, disait l’intéressé. Il y avait une super occasion d’aller chercher la victoire d’étape, même si Groves a fait un sacré numéro. Il aurait été compliqué de le battre, mais je me sentais bien et j’aurais aimé être dans le match jusqu’au bout. Il y avait vraiment mieux à faire. C’était super d’être à l’avant sur ces routes, d’être encouragé de cette manière, ça m’a vraiment porté, et c’est le point positif de la journée. D’un autre côté, ça aurait été beau de gagner devant ce public… » « Bien sûr qu’on est déçu, surtout pour lui, ajoutait Stéphane Goubert. On était chez lui, il était dans le match, et il avait coché cette étape comme toute l’équipe. Il s’est battu jusqu’à la ligne et c’est tout à son honneur. C’est vraiment dommage. Il aurait mérité mieux ».Désormais, le peloton va prendre la direction de Paris, où se clôturera ce dimanche la 112ème édition du Tour de France, avec une vingt-et-unième étape qui empruntera par trois fois la Rue Lepic rendue célèbre par la course en ligne des Jeux Olympiques.

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