L’arrivée au sommet de The Tumble constituait ce samedi l’obstacle majeur du Tour de Grande-Bretagne 2025. Paré de la tunique de leader depuis sa victoire la veille, Romain Grégoire l’a brillamment franchi ! Au terme de 5,5 kilomètres d’ascension, et suite à un excellent travail de ses équipiers, le jeune Franc-Comtois a pu accrocher les roues des favoris jusqu’à la ligne, où il s’est par ailleurs doté de la cinquième place. À la veille de l’acte final vers Cardiff, il mène le général de deux secondes devant Remco Evenepoel, vainqueur du jour.
Bien que relativement courte, du fait des 133 kilomètres au menu, la cinquième étape du Tour de Grande-Bretagne faisait pourtant figure d’étape reine de l’épreuve ce samedi. Les coureurs devaient en effet franchir à deux reprises la montée de The Tumble (5,5 km à 7,3%) dans les soixante dernières bornes, y compris en guise de conclusion. Et c’est en qualité de maillot vert, celui attribué au leader de la course, que Romain Grégoire a entamé la journée depuis Pontypool. Le premier point de passage pour ses coéquipiers a donc été de filtrer l’échappée. « Ça a mis un peu de temps à sortir, témoignait Jérôme Gannat. C’est finalement parti après trente kilomètres, avec neuf coureurs, dont l’un était placé à dix-sept secondes au général. L’échappée était assez étoffée, mais les principales équipes n’étaient pas représentées donc ça nous convenait. On a pu gérer la poursuite avec Matt, Reef et Olivier et l’écart maximum a été de 2’30 ». À l’approche de la première montée de The Tumble, la bataille de placement au sein du peloton a réduit l’avance des fuyards à une petite minute, puis Remco Evenepoel a profité des premières pentes pour tester ses adversaires. « Très vite, Quentin Pacher a pris les rênes et a assuré un bon tempo durant toute la montée pour empêcher les attaques, expliquait Jérôme. Au sommet, ils ont basculé à une trentaine ».
« Je me suis battu jusqu’au bout », Romain Grégoire
Dans la descente, plusieurs coureurs ont pu faire leur retour, dont Lorenzo Germani et Olivier Le Gac. « Deux coureurs sont sortis dans le final, mais ce n’était pas très dangereux, assurait Jérôme. Ils ont pris une minute, mais ça ne nous a pas trop inquiété. L’objectif était aussi de leur laisser le sprint intermédiaire ». Le duo a pu conserver une marge de trente secondes avant de débuter l’ascension finale, au pied de laquelle Romain Grégoire a été replacé par Olivier Le Gac avant de recevoir le soutien de Quentin Pacher dans les deux premiers kilomètres de montée. Les échappés ont rapidement été neutralisés, mais les attaques parmi les favoris ont débuté à plus de trois bornes du sommet. Thymen Arensman, Oscar Onley ou encore Afonso Eulalio ont porté les premières offensives, et Romain Grégoire s’est dès lors efforcé de ne pas perdre le contact. À deux kilomètres du but, une douzaine d’hommes s’est regroupée pour le final de l’ascension, plus exposé. « On sortait des rampes à 10% pour retrouver du 5/6% avec un bon vent 3/4 face, indiquait Jérôme. Romain était dans le dur, mais il a toujours pu rester dans les roues ». D’autres offensives se sont produites à l’approche du sommet, mais Romain Grégoire a encore été en mesure d’accompagner Remco Evenepoel lorsque le Belge a comblé un écart avant la flamme rouge.
C’est alors un sprint en comité réduit qui a jugé du vainqueur au sommet de The Tumble, où Remco Evenepoel s’est imposé tandis que Romain Grégoire passait la ligne en cinquième position. « L’essentiel était de ne pas prendre de cassure », expliquait Jérôme. « La dernière montée était vraiment dure, racontait le Bisontin. Je n’étais pas dans une situation confortable mais le vent de face et le dernier kilomètre un peu moins difficile m’ont bien aidé. Dans les roues, ça allait pour suivre, mais je me suis quand même battu jusqu’au bout pour conserver le maillot. J’y suis parvenu, donc je suis très content ». Seulement treize coureurs ont terminé dans le même temps, et Romain Grégoire a donc de nouveau revêtu le maillot vert. Au classement général, Remco Evenepoel pointe désormais à deux secondes, et Julian Alaphilippe à quatre. « Il vaut mieux avoir deux secondes d’avance que deux secondes de retard, soufflait Romain. On s’attend évidemment à une grosse bagarre demain, mais on tentera de conserver le maillot ». « C’est une étape un peu piégeuse vers Cardiff et il y aura une belle bosse de 1,2 km à 10% à dix kilomètres de l’arrivée, où ça va forcément flinguer, complétait Jérôme. Ça reste dans les cordes de Romain. On essaiera de le soutenir au mieux, comme on l’a fait aujourd’hui. Le fait d’avoir le maillot permet d’aller plus loin dans l’effort. On a montré aujourd’hui qu’on était capable de le défendre. Il nous reste demain ! »