L’étape reine du Tour de Luxembourg aura malheureusement été fatale à Romain Grégoire ce vendredi. Sur le parcours très ardu concocté autour de Vianden, le jeune Franc-Comtois n’a ainsi pu conserver son maillot jaune, ni même sa place parmi les meilleurs du général, en raison des mauvaises sensations du jour. Malgré le soutien de ses coéquipiers, le Bisontin a rejoint la ligne environ trois minutes après le vainqueur et nouveau leader, Mattias Skjelmose.
Si rien ne devait être acté ce vendredi soir, en raison du contre-la-montre individuel planifié samedi, la troisième étape du Tour de Luxembourg devait bel et bien permettre un véritable tri au classement général de l’épreuve. Après deux arrivées plus ou moins groupées, les 3000 mètres de dénivelé prévus en direction de Vianden laissaient supposer de vrais écarts, d’autant plus que la coriace montée de Niklosbierg (2,8 km à 9,3 %) était à arpenter pas moins de trois fois dans les soixante derniers kilomètres. Paré du maillot jaune depuis sa victoire lors de l’étape d’ouverture, Romain Grégoire s’attendait à être mis sous pression, mais il a d’abord pu compter sur ses coéquipiers, et notamment Eddy Le Huitouze, pour rester placé en tête de paquet et maintenir l’échappée à portée de fusil dans la première partie de course. Les sept fuyards matinaux ont tout de même atteint la principale difficulté de la journée en tête, mais avec un avantage d’à peine deux minutes alors que le rythme s’intensifiait déjà dans le peloton. Une première sélection s’est opérée, et peu après le sommet, une quinzaine d’hommes se sont détachés. « Beaucoup d’équipes avaient intérêt à durcir, et on sait qu’il y a toujours du mouvement sur une course en circuit, disait Benoît. Tom a pris le bon wagon et c’était un bien pour nous, puisqu’il avait un coup d’avance et Romain pouvait retomber dessus. En plus, il n’y avait quasiment aucun grand favori devant ».
« Je n’ai rien pu faire », Romain Grégoire
Dans la phase de transition menant à la deuxième ascension, Lorenzo Germani, Olivier Le Gac et Enzo Paleni ont œuvré dans le peloton principal pour maintenir l’écart à moins d’une minute sur ce groupe intercalé. Malheureusement, lorsque s’est de nouveau présentée la montée de Niklosbierg, Ben Healy a opéré un solide forcing, auquel Romain Grégoire a résisté pendant quelques instants avant de devoir céder, laissant ainsi une dizaine de ses rivaux rejoindre le premier échelon de la course. Si le maillot jaune a pu compter sur le soutien de Tom Donnenwirth et Enzo Paleni, il accusait toutefois déjà près de trente secondes de retard au sommet de cet avant-dernier passage. « Enzo et Tom ont fait un très bon boulot, et ont permis à Romain de revenir pas loin, mais on est ensuite revenu dans la bosse, et ça ne l’a pas fait », racontait Benoît. « L’équipe a fait ce qu’il fallait, on a essayé de limiter la casse comme on le pouvait, mais quand on n’a pas les jambes, on n’a pas les jambes, tranchait Romain. Mentalement, j’étais prêt, j’avais envie, et il y avait tout pour faire une belle étape aujourd’hui, mais dès qu’il fallait mettre un peu de puissance, je sentais que j’avais les jambes toutes dures, qui ne répondaient pas du tout. Je n’ai rien pu faire, c’était juste une bataille contre moi-même ».Déposé au pied de l’ultime montée de Niklosbierg, le maillot jaune s’est dès lors battu avec ses moyens du jour pour rejoindre la ligne, près de vingt kilomètres plus loin. Il l’a finalement coupée en 29e position, à 2’47 du vainqueur et nouveau leader Mattias Skjelmose. « C’est une journée pourrie, je suis dégoûté », soufflait le Bisontin. « Je ne pense pas que l’étape était trop dure pour Romain, je pense simplement qu’il était dans une mauvaise journée, ajoutait Benoît. On est forcément déçus car c’était vraiment une belle étape pour lui, mais c’est comme ça. Je veux malgré tout dire bravo aux équipiers pour le travail qu’ils ont encore fait aujourd’hui. Eddy a de nouveau super bien bossé en début de course. On se projette maintenant sur dimanche, dans une étape qui pourrait encore convenir à Romain ».