Bien que la saison cycliste soit sur le point de s’achever, les ambitions de Romain Grégoire restent élevées. Alors, ce mercredi, sur le Tour de Vénétie, le jeune Franc-Comtois a tenté le tout pour le tout dans le final vers Vérone. À l’occasion de la dernière ascension du jour, il a ainsi été le seul à tenir la roue d’Isaac del Toro pendant quelques hectomètres. Le Mexicain a finalement réussi à s’extraire sur la durée, et Romain Grégoire s’est dès lors satisfait d’une septième place au sein d’un petit peloton de chasse. Dimanche, il conclura sa saison sur la Veneto Classic.
Un an après sa troisième place à Vérone, Romain Grégoire retrouvait le « Giro del Veneto » ce mercredi, mais sur un tracé remodelé. En lieu et place du Monte Berico, c’est la salita delle Toriccelle, plus longue (4 kilomètres) mais moins raide (5%) qui était à franchir à cinq reprises dans la deuxième moitié de course, soit dans les 80 dernières bornes. L’échappée matinale a eu tout le loisir de parcourir les premiers tours en tête, mais a logiquement rendu les armes à une trentaine de kilomètres de la ligne, soit à l’approche de l’avant-dernière ascension. C’est ici que la première véritable sélection a eu lieu dans le paquet, et Romain Grégoire, parfaitement replacé par ses coéquipiers, a immédiatement pu réagir aux premières escarmouches, dont celle de Pavel Sivakov. Le Bisontin n’a dès lors plus lâché les avant-postes jusqu’au passage du sommet, puis c’est un peloton d’une petite quarantaine d’unités qui a entamé l’ultime boucle quelques minutes plus tard. Le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ pouvait encore compter sur Lorenzo Germani, précieux jusque dans les premiers hectomètres de l’ultime bosse. « La journée a été très rapide et il y a eu un très beau collectif toute la journée, saluait Stéphane Goubert. Dans le final, l’objectif était bien sûr de suivre Del Toro. On savait que c’était le favori, mais on espérait qu’il serait possible de le tenir sur ces pourcentages ».
« On a tenté, ça n’a pas marché », Stéphane Goubert
À près de trois kilomètres du sommet, soit à onze bornes de l’arrivée, le Mexicain a produit l’attaque attendue, et Romain Grégoire a été le seul à se jeter dans sa roue. « C’était une journée comme on l’imaginait, confiait l’intéressé. On a fait ce qu’on a pu avec nos armes, et l’équipe a fait du super boulot en me mettant toujours dans les bonnes dispositions. Ensuite, ça s’est fait à la jambe. J’ai essayé de suivre Del Toro, au risque d’exploser, mais ça n’a pas suffi ». Après quelques secondes dans le sillage du coureur de la formation UAE, Romain Grégoire a cédé quelques mètres et s’est retrouvé isolé à dix secondes. « Pendant un moment, j’y ai cru, assurait pourtant Stéphane Goubert. Romain a eu besoin de retrouver un second souffle, il a bien limité, malheureusement ça n’a pas duré très longtemps, Del Toro a continué de creuser puis c’était fini ». Repris à l’approche du sommet par une poignée de coureurs, Romain Grégoire a ensuite vu le groupe de chasse gonfler à une vingtaine d’unités à la faveur de la descente. « On aurait aussi pu courir sur la défensive, jouer avec les aléas du sprint, mais on préférait essayer d’exister devant et pourquoi pas accompagner Del Toro, ou au moins aller chercher la deuxième place, ajoutait Stéphane. On a tenté, ça n’a pas marché ».
À l’arrivée, Isaac del Toro a assuré son succès, tandis que Pavel Sivakov a obtenu la deuxième place après une attaque dans les derniers instants. Romain Grégoire a décroché la cinquième position dans le sprint, soit la septième de l’épreuve. « Il aurait peut-être fait 4e ou 5e en courant sur la défensive, mais on se devait de tenter vu le gros travail des mecs, continuait Stéphane. On avait choisi cette option là et je la valide à 100%. En tout cas, l’état d’esprit de l’équipe était vraiment bon, tout le monde a fait un super boulot et ils ont beaucoup communiqué, ce qui est vraiment important ». « Je me contente d’une place d’honneur, ce n’est évidemment pas ce qu’on était venus chercher, mais UAE est tellement au-dessus cette année qu’il est compliqué de faire autrement, ponctuait Romain. On aura une dernière chance ce dimanche ».