Non loin de la Belgique, au sud-est des Pays-Bas, c’est un parcours plat comme la paume de la main qui s’offrait au peloton du Renewi Tour ce mercredi en guise de première étape. Le dénivelé positif insignifiant du jour ne laissait rien présager d’autre qu’un sprint massif à Breskens, après 182 bornes, et la journée a d’ailleurs débuté de manière très stéréotypée avec la formation d’une échappée de sept hommes loin d’être menaçante. Son avantage n’a d’ailleurs jamais excédé deux minutes, mais à l’approche de la mi-course, les cartes ont été complètement rebattues. « À environ cent kilomètres de l’arrivée, quatorze coureurs sont sortis, et là c’était beaucoup plus sérieux, confiait Thierry Bricaud. C’était tendu, ça a pété, mais ce n’était pas une prise d’initiative pour un coup de bordure. Il s’agissait davantage d’une circonstance de course. En tout cas, on n’était pas représenté dans ce coup, comme d’autres équipes, et à partir de là, ça a été une longue chasse pour essayer de rattraper l’échappée. Il y a aussi eu des petits coups de bordure par la suite qui ont désorganisé le peloton, et l’écart a toujours oscillé entre trente secondes et une minute ».

Le bras de fer a semblé tourner à l’avantage du peloton lorsqu’au deuxième passage sur la ligne de la journée, à quarante-cinq bornes du terme, l’écart était ramené à vingt secondes à peine. « Valentin a roulé dans un premier temps, afin de ne pas se faire piéger dans les bordures, et Johan a roulé par la suite également », reprenait Thierry. Le travail conjugué de l’équipe française et de quelques autres écuries a ainsi permis au peloton de maîtriser l’écart sous les trente secondes dans la dernière heure de course.  Malgré la pression constante, tout semblait donc mener vers un regroupement et un sprint. « Mais à dix kilomètres de l’arrivée, le peloton s’est relevé, c’est devenu très chaud, et on a remis du monde à l’ouvrage car on n’avait plus le choix, soulignait Thierry. On se devait de donner une chance de sprinter à Paul et ne pas hypothéquer nos chances pour le général. Il fallait que ça se regroupe, quoi qu’il arrive. Clément [Russo] a été contraint de rouler alors qu’il n’aurait pas dû faire tout de suite, mais s’il ne l’avait pas fait, je ne suis pas sûr que le peloton serait rentré ». C’est notamment grâce à ce travail que la jonction a finalement pu être établie à cinq kilomètres du terme, après quasiment deux heures de lutte. L’emballage s’est ensuite avéré extrêmement houleux. « Paul était de fait un peu esseulé, concluait Thierry.  Il a cherché l’ouverture mais ne l’a jamais trouvé, ça s’est refermé à chaque fois devant lui et il n’a pu faire son sprint. Il n’y a pas de résultat probant aujourd’hui, mais on est toujours dans le coup pour la suite, c’est le plus important. Demain, on aura probablement encore une arrivée groupée si le vent nous laisse tranquille, et on essaiera de faire le beau sprint qu’on n’a pas pu faire aujourd’hui ».

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